ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 4

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Je suis retournée en cours, forcée par la meilleure amie mais aussi parce que je ne veux pas louper mon année juste à cause d'une prof aux tendances autoritaires.

La sonnerie de la pause résonne dans le couloir du lycée, et je me dirige vers la cour, le cœur battant à tout rompre. Je tente de me calmer, mais une vague de colère brûlante me submerge. Un élève plus âgé, que je connais à peine, m'a fait une remarque sur un sujet que je pensais profondément enfoui, de mon passé. Ses mots ont touché une corde sensible, et je ne pouvais pas rester là sans réagir.

Je le trouve près des casiers, et les mots pleins de colère fusent. La colère qui m'envahit est plus forte que moi. Nous échangeons des coups, et bien que je sache que je ne devrais pas me laisser emporter, il y a quelque chose dans cette confrontation qui me pousse à aller plus loin. En un clin d'œil, la situation dégénère : je trébuche, tombe, et un coup de coude bien placé fait saigner ma lèvre.

La douleur est vive, mais ce qui me fait le plus mal, c'est le fait que mes anciens démons ressurgissent à la surface. Après la bagarre, je me redresse, le visage en feu, et la haine que je ressens pour moi-même est presque aussi forte que celle que je ressens pour mon adversaire. Je sais que je ne peux pas retourner en cours comme ça.

Je trouve Louna, qui semble déjà inquiète pour moi. Je lui demande de rentrer en classe pour ne pas qu'elle loupe un cours de Mme Mills. Je lui fais promettre de rester à distance, la supplicant de ne rien dire à Mme Mills sur la véritable raison de mon absence.

— Iris, tu ne peux pas faire ça. Ce n'est pas une solution..

— J'ai besoin de rester seule un moment. Va en cours et fais-moi plaisir, ne parle à personne de ce qui vient de se passer.

Louna me regarde avec une inquiétude profonde, mais elle accepte finalement et se dirige vers sa salle de classe. Je reste seule, cachée dans un coin de la cour, le sang séchant sur ma lèvre, tentant de calmer mes émotions.

L'après-midi se déroule dans la cour du lycée, baignée par la lumière dorée du soleil. Je suis adossée à un mur, mon esprit tourmenté par la récente altercation qui m'a laissée avec une lèvre en sang et un œil légèrement enflé. La douleur est là, mais ce qui me préoccupe le plus, c'est la manière dont je dois maintenant faire face aux conséquences.

La sonnerie retenti, annonçant la fin du cours de français. Comme par hasard, Mme Mills arrive, et je la vois marcher vers moi avec une détermination qui ne laisse aucun doute sur ses intentions. Ses talons claquent sur le sol, et elle semble aussi résolue qu'énervée. Quand elle m'aperçoit, son visage se crispe en une expression de surprise mêlée de colère.

— Cortes ! Pourquoi êtes-vous ici à sécher mes cours ?

Je la regarde avec une expression détachée, tentant de masquer la douleur derrière un sourire fatigué.

— Je pensais avoir besoin d'un peu de tranquillité.
Dis-je avec amusement.

Elle s'approche brusquement, ses yeux se fixant sur ma lèvre ensanglantée et mon œil gonflé. La colère laisse place à une inquiétude palpable, et son expression se durcit en une combinaison de frustration et de préoccupation.

— Vous êtes blessée ! Vous devriez être en train de vous faire soigner, pas à traîner ici.
Dit-elle, sa voix maintenant empreinte de souci

Je hausse les épaules, essayant de faire bonne figure malgré la douleur.

— Ce n'est pas grand-chose, vraiment.

Elle se rapproche encore, ses doigts effleurant le bord de ma lèvre avec une douceur inattendue. Le contact de ses mains me fait frissonner, et je ne peux m'empêcher de me sentir vulnérable sous son regard attentif.

— Comment avez-vous pu finir dans cet état ? Demande-t-elle, la colère se mêlant à un ton presque protecteur.

Je détourne les yeux, gênée par la proximité.

— Ce n'est rien, juste une mauvaise rencontre. Rien que je ne puisse gérer.

Elle soupire, la frustration clairement visible sur son visage.

— Vous êtes têtue, Cortes. Vous ne devez pas vous sous-estimer. Venez, nous allons à l'infirmerie.

Je fais un geste pour protester, mais elle attrape doucement mon bras, ses doigts effleurant ma peau avec une attention surprenante. Il y a quelque chose d'électrisant dans sa touche, quelque chose qui fait que chaque contact semble chargé d'une tension inattendue.

— Laissez-moi vous aider. Vous ne pouvez pas rester ici dans cet état.

Je regarde ses yeux, cherchant à comprendre la profondeur de ses émotions.

— Et vous allez être en retard à vos propres cours ?

— Mes cours peuvent attendre. Vous, en revanche, vous avez besoin de soins immédiats.
Rétorque-t-elle, un sourire à peine perceptible se dessinant sur ses lèvres.

Nous nous dirigeons ensemble vers l'infirmerie, et la tension entre nous est palpable. Chaque pas, chaque mouvement, semble chargé d'une électricité sous-jacente. Lorsqu'elle m'installe sur le lit de l'infirmerie, ses mains sont délicates, mais il y a une certaine force dans chaque geste, comme si elle essayait de contenir quelque chose de profond. Mes yeux bleus sont captivés par cette femme..

— Vous avez toujours ce regard, vous savez.. Même dans la douleur, il est difficile de ne pas le remarquer.
Dit-elle en sortant le matériel de soin, ses yeux rencontrant les miens avec une intensité qui me fait battre le cœur plus vite.

Je souris, touchée par son observation.

— Vous avez un talent pour remarquer les détails, Mme Mills.

Elle se penche légèrement pour appliquer une compresse sur ma lèvre, ses doigts effleurant ma peau avec une précision délicate.

— Et vous avez un talent pour ignorer les signes évidents que vous avez besoin d'aide.

Je sens un frisson parcourir mon corps à chaque mouvement de ses mains. Elle est si proche, et la chaleur de son corps se mélange à celle de la compresse. Les gestes sont remplis de soin, mais chaque contact semble aussi chargé d'une tension qu'aucune de nous ne peut ignorer.

— Vous avez des yeux d'une profondeur rare. Même lorsqu'ils sont abîmés.
Murmure-t-elle, son regard se fixant sur les miens.

Je lève les yeux vers elle, touchée par son compliment, et vois la lueur dans ses yeux qui trahit quelque chose de plus que de la simple préoccupation.

— Vous êtes pleine de surprises, Mme Mills.

Elle sourit légèrement, sa main se posant sur mon épaule avec une tendresse qui contraste avec sa colère initiale.

— Vous n'avez pas encore vu tout ce que j'ai à offrir.

L'ambiance dans la pièce devient chargée d'une tension presque palpable. Chaque geste devient un jeu de séduction silencieuse, et nous restons ainsi un moment, simplement en train de nous regarder, le monde extérieur s'estompe autour de nous.

Lorsque tout est terminé, et que je me lève pour quitter l'infirmerie, elle me regarde avec une intensité qui me fait me sentir à la fois apaisée et éveillée.

— Prenez soin de vous, Cortes. Je ne veux plus vous voir dans cet état.
Dit-elle, sa voix douce mais ferme.

Je lui souris, touchée par sa prévenance, et je réponds avec sincérité.

— Merci, Mme Mills. Je ferai attention.

En quittant l'infirmerie, je sens que la connexion entre nous a changé. Il y a une nouvelle compréhension, un nouveau niveau de complicité et de tension qui semble nous envelopper, et je me demande comment cette dynamique va évoluer dans les jours à venir.

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Chapitre plus court que les précédents, mais je vais me rattraper par la suite !
N'hésitez pas à commenter vos ressentis, ce que vous trouvez intéressant ou bien ce qu'il faut que je change ou pas..
Merci de votre lecture !

Regina's Desire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant