Chapitre 9 : le secret inavouable

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Angel finit par s'éloigner de moi pour s'asseoir sur son lit, je fais de même sur le mien.

– C'était à une soirée, un peu trop arrosée, j'étais la seule sobre...

Elle sèche ses larmes, refusant de me regarder dans les yeux.

– Un mec est venu m'accoster, il était beaucoup trop bourré, j'ai toujours eu peur des hommes, mais lui. Lui m'effrayait... Il était trop bourré, trop tactile, il était trop.

Elle marque une pause en remettant ses mèches derrière les oreilles.

– Il me touchait, je le repoussais, il recommençait, je le poussais plus fort, mais il comprenait rien, il était trop bourré, je demandais de l'aide, personne ne comprenait ce qui se passait, j'étais toute seule au milieu de personnes bourrées.

Elle essuie les autres larmes qui se sont mises à couler.

– Il commençait à me faire trop peur, je l'ai poussé trop fort, trop brusquement et... il...

Elle éclate dans un sanglot affolant que je m'empresse de venir la prendre dans mes bras.

J'ai toujours refusé de voir les gens pleurer devant moi.

Parce que je savais ce que ça faisait de pleurer devant des gens...

– Il est tombé de l'étage... il... il est passé par-dessus la barrière.... Il n'était pas mort....
– Il est encore en vie ?

Elle secoue négativement la tête, avant de se redresser et d'essuyer ses larmes.

– Il est mort... dans l'ambulance. Je l'ai tué...

Elle ne l'avait pas tué, elle n'a fait que se défendre...

– Tu n'es pas responsable de sa mort, tu n'as fais que te défendre, qui c'est ce qu'il aurait pu te faire.

– J'en sais rien. Dit -elle en pleurant dans ses mains

Je la serre contre moi et la rassure.

– C'est pour ça que je suis ici. Finit-elle par dire.
– Pourquoi ?
– Je devenais folle, je me sentais trop coupable, je n'arrivais pas à vivre avec ça sur la consience, je me voyais comme un monstre, quelqu'un qui avait tué, qui pourrait vivre avec un meurtre sur la consience !?
– Tu devenais folle dans quel sens ?
– Dans le négatif, j'avais constamment l'impression qu'il était là, qu'il me surveillait, des fois quand je voyais des garçons qui me faisaient plus peur que d'autres je le voyais lui, je le voyais partout, il me hantait.... Mes parents n'ont pas compris, ils ont cru que je vrillais, que je perdais totalement la tête, ce qui dans un sens était le cas, mais ils ne peuvent pas comprendre ce que je ressens ce n'est pas eux qui l'ont tué....
– Je comprends.
– Du fait de ça, j'ai commencé à me faire du mal physiquement, je voulais mettre un terme à cette souffrance, je voulais que ça s'arrête !
– Tu voulais partir ?
– Je voulais aller au Paradis, parce que je savais que là-bas j'allais être bien, je n'allais plus être entouré de mal. Même si je ne sais pas vraiment si j'aurais étais au Paradis vu que j'ai tué quelqu'un...
– Je comprends. Mais tu n'as pas eu de problème avec la justice ?
– Non ! Tu penses bien que pour eux c'était juste un accident, que le mec était trop bourré, et qu'il a basculé, ils n'ont même pas voulu entendre mon témoignage.
– Et bah....
– Tu peux le dire...
– Donc tu n'es pas prête à sortir d'ici ?
– Non, je ne pense vraiment pas... Mais en soit tant mieux, je me sens bien ici, je sais que je suis en sécurité.
– Et tes parents ? Ils le vivent comment ?
– Mal, ils ne viennent presque plus me voir, ils ont peur, peur dans l'état dans lequel ils vont me trouver.
– Pourquoi tu as l'air en forme ?

Elle me regarde en souriant.

– Je le suis, qui aurait cru qu'un hôpital psychiatrique me rendrait heureuse ?

Je pouffe avant de la regarder.

– Vu qu'ils ne viennent plus, ils ne savent pas comment je vais.

Mon sourire disparaît.

Comment des parents peuvent abandonner leur enfant ?

Ils sont censés le protéger, pas l'abandonner.

– Mais bon ! Ils demandent quand même des nouvelles aux infirmières, donc ils ne m'ont pas totalement oublié.
– C'est vraiment horrible, je ne me verrai pas ne pas voir mes parents.
– Vous avez une belle complicité ?
– Oui. Ils sont incroyables, ils comprennent tous les choix que je fais.

Elle me sourit avant de me prendre dans ses bras.

– Merci de comprendre tout Connor.
– C'est normal, on ne m'appelle pas monsieur le psy pour rien.
– Personne ne te dis ça.
– Certe mais dans une autre vie on me le dit.

Elle rit et je me joins à son fou rire.

– Bonne nuit.
– Bonne nuit.

Je me lève de son lit et je me couche dans le mien, j'attend qu'elle éteigne la lumière mais celle-ci reste allumée.

– Angel ?

Elle se redresse sur son lit en se tournant vers moi.

– Je sais que ça va te paraître bizarre, mais.... Tu peux venir dormir avec moi ? J'ai rouvert trop de mauvais souvenirs.
– Non bien sûr que non.

Je me lève de nouveau et m'installe dans le lit d'Angel, elle me remercie avant d'éteindre la lumière.

Je suis peut être bloqué ici pour un moment, mais si je passe mon internement avec Angel ça ne pourrait pas être si désagréable que ça.

Angel est une rencontre incroyable et une amie faite en peu de temps, ça me rappelle un peu la rapidité avec la rencontre de Riley au primaire.

Je la revois encore seule qui avait peur de moi avant que je lui tende le cookie, cette pensée me fait sourire comme un gros débile.

J'en ai peut être pour longtemps ici, mais bon je sens qu'avec Angel ça va passer vite et même que peut être je vais m'habituer ?

Qui sait ce que l'avenir nous réserve.

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N'hésitez pas à mettre une étoile si ça vous plait 🙌

Qu'est ce que réserve l'avenir à Connor oui 🫣

Alors ce chapitre ?

Une âme perdue parmi tant d'autres T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant