Chapitre 15 : Jacques et le diner

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Jacques est arrivé, et j'ai peur, je ne veux pas descendre.

– Toc, toc c'est ton frère, on m'a dit qu'il était super beau gosse.
– On a dû lui mentir.

Il fait mine d'être choqué, et on éclate de rire.

– Y'a le démon en bas.
– J'ai pas envie...
– Courage p'tit frère, je suis là, tu es fort au pire on le cogne.

Je ris, et il me tend la main, je l'attrape et me lève du lit, avant de descendre péniblement l'escalier.

Jacques est assis à table avec mes parents, je m'approche de lui, mes parents le regardent avec insistance et mon tonton m'embrasse la joue comme si de rien n'était.

– Bien, on va pouvoir commencer. Dit mon père

Je prends donc place à table à côté de mon frère et en face de Jacques.

— Bien, combien de temps ne nous sommes pas vu Connor ?
— 5 ans. Lui dis-je d'un ton sec

Je pousse un rire amer avant de se tourner vers mes parents.

— Toujours aussi insolent à ce que je vois. Dois-je te rappeler, dit-il en se mettant face à moi, que si personne ne sait pour ton internement c'est grâce à moi ! Sans moi tu ferais déjà le tour des réseaux et les moqueries sur toi continueront de plus belle !

Il avait élevé la voix, le repas ne venait que de commencer.

— Qu'est ce que j'en ai à faire ! Putain c'est vrai quoi ! Qu'est ce que j'en ai à faire que tout le monde sache que je suis allé dans un hôpital psychiatrique !

Jacques sert les poings, mon père lève les mains pour apaiser la situation.

— Connor pas de gros mots dans cette maison, Jacques ça fait 5 ans que tu n'es pas venu soit gentil avec lui s'il te plaît.

Jacques lève les yeux au ciel, je n'ai envie que d'une chose lui foutre ma main sur son gros visage rond !

— Des amours ?

Qu'est ce que cette question bordel !

— Willy ? Demande Jacque
— C'est pas ma priorité, je veux que mon p'tit frère soit heureux et en sécurité avant de me pencher sur une fille.

Jacques pousse un soupir.

— Je crois que Connor est assez grand pour se débrouiller tout seul il a 16 ans, toi 18.
— La différence d'âge n'a rien à voir, je pourrais protéger Connor jusqu'à sa mort si je le veux.
— Donc tu te prives, toi et pas lui ?
— Exactement.

Willy se tient droit sur sa chaise assumant les propos qu'il sort à notre tonton.

Je regarde Willy les yeux mouillés et il se tourne vers moi en m'adressant un grand sourire.

J'ai le meilleur frère au monde !

— Et bien Connor, dépêche toi de te trouver un...

A croire que prononcer « petit ami » va le tuer.

— Petit ami. Dit Willy les dents serrées
— Oui voilà, trouve toi en un pour que Willy s'occupe de sa propre vie.

Willy pousse un gros rire amer avant de taper des mains sur la table.

— C'est quoi ton putain de problème en fait ! Qu'est ce que ça peut te foutre que je ne m'occupe pas de ma vie, Connor passera toujours en premier et puis qu'est ce qui te dit que j'en veux une moi, petite amie ! Je suis très bien comme je suis ! Je profite de ma vie, j'aide mon frère parce que il ne me fait pas honte !

Jacques écarquille les yeux choqué que Willy lui tienne tête, mes parents observent la scène bouche bée et moi, je n'arrête pas de fixer Willy.

— Qu'on soit bien clair Willy, Connor a 16 ans bordel ! Ça sera bien plus compliqué de lui trouver un petit ami que toi de te trouver une petite amie ! Tout le monde n'est pas gay !

C'est la boule de trop, celle qui me fait exploser !

— BORDEL ! Je suis là ! Au lieu de parler de moi comme si je n'étais pas là demandez moi ! Putain ! Ça te coûte quoi tonton de me demander « et Connor les garçons ? » et moi bordel ! Je te dirais «oh bah oui y'a un garçon qui me plaît ! »

Les regards de mes parents se tournent vers moi, Willy se fige et me regarde et Jacques ne lâche pas mon regard.

— Il... il y a un... qui te plaît ? Me demande Jacques sans bien y croire
— Un garçon oui.
— Comment s'appelle-t-il ?
— Spencer Mallet.
— Le beau-fils de Bastien !? S'exclame mon père
— Euh...
— Madi et Manon ceux sont ses demis sœurs ? Demande ma mère
— j'en sais rien ! Il ne m'aime pas. Il me déteste même.

Jacques lève les yeux.

— Quoi ? Lui dis-je d'un ton sec
— Pas étonnant qu'il te déteste.

Mes poings se serrent.

— Sophian ne l'a pas détesté enfin à une période. Finit par dire mon frère pour me défendre
— Qui c'est lui !?
— Son ex. Ils sont sortis ensemble de la quatrième à la troisième.
— Il est au courant pour ton internement !
— Oui. Lui dis-je
— TU TE FOUS DE MA GUEULE !

Je sursaute sous le coup de colère que mon tonton sort.

Je secoue négativement la tête bouge bée par sa fureur.

— Il habite où !
— Tu vas faire quoi ? Demande mon frère
— Lui parler.
— Le menacer comme tu le fais si bien à chaque fois.
— Je protège la réputation de la famille !
— C'est ça alors ! Tout ce qui t'importe c'est ta putain de réputation ! Lui dit fou de rage Willy
— Non !
— Ok, alors c'est quoi ma couleur préférée ?

Jacques réfléchit.

— Vert.
— Faux c'est le beige, si tu t'occupais un peu plus de ta famille au lieu de ta putain de réputation tu connaîtrais ce genre de détail, mais apparemment c'est trop demandé.
— Si je me suis éloigné de vous, c'est uniquement de sa faute. Dit il en me pointant du doigt

Mes yeux se mouillent, j'en ai marre d'être la risée, j'en ai marre de tout prendre sur le dos, j'en ai juste RAS LE BOLLE !

Je me lève précipitamment de la chaise et monte en trombe dans ma chambre.

J'ouvre ma fenêtre et m'allonge sur le toit de ma maison, je peux observer tout le quartier, mais surtout je peux observer le ciel.

La lune en particulier, elle a une forme géométrique parfaite, elle semble ronde et lumineuse de loin mais de près elle est plus sombre et remplie de crevasses, elle est blessée.

Elle est un peu comme moi, elle ne montre pas ces blessures de loin mais quand tu l'approches, elle te livre ses blessures, ses défauts.

J'ai été horrible avec Spencer et je compte bien me faire pardonner, peu importe les blessures que je dois lui sortir.

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N'hésitez pas à mettre une étoile si ça vous plait !!!

Ce chapitre est de loin mon préféré !
Et vous alors vous en pensez quoi ?

Une âme perdue parmi tant d'autres T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant