04 : Ryo

52 5 0
                                    



Certaines personnes peuvent avoir une excellente vue mais un cœur aveugle.

***

Il est difficile de ciruculer dans les rues du centre villes à cette heure-ci, ce qui m'étonne pas mal, parce qu'il fait assez frais ce soir. Ren, Aki et moi on se marche pratiquement dessus pour pouvoir être à la même hauteur. Et ca me fait chier parce que certains passants m'écrasent le bout de mes chaussures blanches qui ont viré au gris à cause de l'eau sale qui ne sèche pas sur le bitume. Putain j'ai vraiment autre chose à foutre que de les passer sous l'eau avec du bicarbonate.

Mon nez se fait happer de tous les côtés par les différentes odeurs qui flottent dans l'air. La friture des Tonkatsu, des restaurants de ramens ubiquistes qui— chacun— attire une grande quantité de clients, à tel point que certaines boutiques, la queue s'étend jusqu'en dehors. Ainsi l'odeur sucrée des taiyaki et leur fourrage d'Anko, cette pâte d'haricots rouges. Et ce mélange devient plus nauséeux qu'appétissant.

— J'ai vraiment envie de tanghulu, déclare Aki, une clope au bec et les mains fourrées dans les poches avant de son jean d'un blue foncé.

— Moi d'une clope et d'alcool, réplique Ren juste après, en regardant devant lui.

Les gens s'agglutinent devant les vitrines des boutiques de souvenirs ou de spécialités du pays, que les touristes ramèneront dans leurs valises. Ouais le Japon est en Vogue en ce moment.
Pour la plupart, ils sont attirés à cause des adaptations animés de leurs mangas préférés. Je ne distingue pas leurs langues car elles se mélangent avec la cacophonie environnante.

— Y'a trop de monde c'est chiant, me plainié-je en ondulant entre les corps mouvants.

Aki hausse les épaules et zieute les différents magasins qu'on dépasse.

— En même temps on décide d'aller ce balader dans l'un des endroits les plus apprécier par les japonais et les touristes.

— Tu parles, la plupart des étrangers ici ont simplement cherché les endroits incontournables à faire, sur Internet, lorsqu'on visite Shibuya.

Ma voix est rauque ce qui rajoute une touche de lassitude à mon agacement. Dans le fond Aki a raison, Shibuya Center Gai est un endroit populaire pour les adolescents à cause de ses nombreuses boutiques en tout genre et ses boîtes de nuit.
J'en a fais l'expérience une fois, je m'étais introduit en fraudant sur mon âge, mais vu le vigil de l'époque, c'était le cadet de ses soucis.
Et puis quand au bout d'une heure et demi même des mecs bourrés sont venus se frotter à moi, en appuyant la bosse de leur pantalon contre mon cul, j'ai pris la sortie arrière du bâtiment. Je n'ai jamais su s'ils m'avaient pris pour une fille et si ça avait été le cas, c'est pas une technique de drague d'un mec civilisé mais simplement un dalleux qui ne peut pas la garder dans son froc.

C'était l'année dernière et plus jamais je re-tente l'expérience.

Alors qu'on s'enfonce dans la rue étroite le bruit insupportable des langues variées se cogne dans ma boîte crânienne. Les enseignes lumineuses nous aveuglent, comme une publicité sans la barrière de l'écran, qui veut nous pousser à entrer puis à acheter parce que ça donne envie.

— La prochaine fois on ira en dehors des heures de pointes.

— Ouais ou on ira ailleurs, Tokyo c'est grand.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Nov 04 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

DISORDEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant