-XVII-

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Le silence est pesant, tellement que je pourrais le toucher. La tension palpable dans l'aire ne diminue pas, elle empire.

J'ai instantanément regretté mes paroles lorsque j'ai vue son visage déconfit. C'était prévisible mais je ne pouvais plus lui mentir. Il n'est plus un enfant, je n'ai pas besoin de le protéger de la réalité. Du moins c'est ce que je pensais.

Voyant son expression, son visage blêmit, je ne peux que m'en vouloir. Et comme si ce n'était pas assez de culpabiliser, je commence moi aussi à m'inquiéter.

Pourquoi est-il si fragile ?

Pourquoi est ce que mon état lui fait-il autant de mal ?

Je n'ai pourtant pas une place importante dans sa vie, ce qui prouve qu' un évènement de n'importe quelle origine soit il peut impacter gravement.

Merde.

Je le vois chanceler, et n'étant pas assez rapide, je ne peux pas le rattraper lorsqu'il s'écroule par terre. Debout à moitié dirigé vers le sol, je ne peux que le regarder se perdre dans les méandres de son esprit.

Et de ce que je constate son esprit ne doit pas être très accueillant.

Ça confirme bien ce que je pensais, et ça ne fait qu'empirer mon inquiétude.

Jordan... Qu'est ce qui a bien pu te blesser à ce point ?

Je tente de le toucher mais il ne repousse violement de son avant bras. Ne sachant pas quoi faire, je ne peux qu'être spectateur. Il se redresse difficilement et se rassemble sur le canapé. Une de ses mains n'a pas quitté son visage tandis que l'autre vient tirer ses cheveux dans sa nuque.

Est ce un moyen de reprendre contenance ?

"Jordan.." Je chuchote, hésitant.

Mais je suis vite coupé par un geste de sa main qui tenait sa nuque. Il ne veut pas parler, je suppose qu'il a besoin de temps pour digérer la nouvelle. Je ne lui aurais jamais dit si j'aurais su que ça allait lui faire mal à ce point.

Quelques minutes passent sans que quelqu'un de nous ne dise un mot. Néanmoins je crois entendre son souffle devenir plus court, comme contenu.

Un froncement de sourcils doit apparaître sur mon visage et je ne peux que le regarder impuissant et inquiet.

Est t'il en train de faire une crise d'angoisse ?

Son état est t'il grave à ce point ?

Je crois halluciner lorsque j'entends des reniflements. Les yeux exorbités, je suis figé. Il n'y en avait qu'un, mais je l'ai entendu. Néanmoins cela a sûrement dû être une hallucination causé par ma fatigue grandissante. Il ne pleurerait pas. Pas lui ?

Soudain il se tourne vers moi et plante ses yeux dans les miens. Je peux y voir une grande douleur et de la tristesse sûrement due à la culpabilité. Je le vois bégayer, cherchant ses mots. Au bout de nombreuses tentatives ratées, sa tête tombe face vers le bas, résigné.

"Je..." Il souffle, s'étouffant presque avec sa salive. "Je suis désolé. "

Pris de cours, je ne sais pas quoi dire et comment formuler une phrase cohérente. C'est t'il réellement excusé ? Était- ce un rêve ? Les secondes passent sans que je ne sache quoi répondre, alors, perdu, j'avance ma main vers son épaule, encore une fois.

Une fois n'est pas coutume, il me repousse de la même manière et plonge son regard sombre dans le mien. On peut y voir de la rancœur. Contre moi ?

Un Jour Qui Sait ? {BardellAttal}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant