002 : SANG D'ENCRE

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Tu ignorais ce qu'il projetait en s'approchant de toi

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Tu ignorais ce qu'il projetait en s'approchant de toi.

Depuis le jour où tu avais vu Satoru abattre ton collègue, tu t'étais convaincue que ce n'était qu'une question de temps avant que tu ne sois la suivante. Par prudence, tu avais un couteau suisse sur toi, comme une assurance contre le jour où ton heure arriverait.

Te voilà maintenant adossée contre le mur de l'ascenseur, recroquevillée à force de reculades, laissant Suguru se rapprocher davantage. Il levait la main, et dans un accès de panique, tu sortais ton couteau, tentant l'impossible.

L'action fut fugace. La lame effleurait la paume de Suguru, qui ouvrait légérement la bouche de surprise. Le sang coulait de la plaie, et il scrutait sa blessure avant de poser ses yeux sur toi, figée, le couteau dans les mains, les bras collés à ta poitrine.

— T/P ? Qu'est-ce qui t'a pris ?

Sous le choc, tu gémissais faiblement, ton souffle était devenu presque imperceptible, comme si tu avais oublié comment respirer.

— N—ne t'approche pas.

Il resta troublé pendant quelques secondes jusqu'à ce que les pièces du puzzle s'assemblent dans sa tête. Bien sûr que tu réagissais ainsi, après avoir vu un homme se faire tuer devant toi. Personne de sensé n'agirait autrement. Il ressentait presque de la compassion pour toi, bien qu'il fût le blessé.

Il levait sa main non blessée vers toi, et tu fermais les yeux instinctivement. Ses doigts se glissaient dans tes cheveux. Lentement, tu ouvrais les yeux, comme si les ouvrir brusquement t'entraînait vers le danger. Il s'affairait à retirer quelque chose de tes cheveux.

— Je voulais juste enlever le fil collé à tes cheveux.

Tu te concentrais intérieurement pour calmer ta respiration. Il n'y avait plus de danger, il ne te tuerait pas, ni ne te ferait du mal.

— C'était bientôt ton étage. J'ai bloqué l'ascenseur pour éviter que tu te retrouves à marcher en public avec un fil bien visible dans les cheveux.

La honte et la culpabilité t'envahissaient. Sa main était blessée à cause de toi. La plaie n'était pas grave, mais la vue du sang te révélait ton erreur.

— Je voulais juste avoir le temps de te l'enlever, car j'avais l'impression que tu allais m'échapper dès que les portes s'ouvriraient.

Bouche grande ouverte, tu levais les mains vers lui, hésitant à le toucher de peur d'aggraver la situation. Tu te détestais pour ce qui venait de se passer.

— Je... je suis vraiment désolée ! Pardon !

Il écoutait tes excuses sans te regarder, ses yeux fixés sur la plaie, le sang continuant à couler. Il était plongé dans ses propres pensées pendant ce temps-là.

— Tu es désolée ?

— Oui...?

— Comment je peux en être sûr ?

Tu le fixais sans savoir quoi répondre.

— Répare ton erreur, T/P.

— Je vais soigner ta plaie en sortant de—

— Lèche.

Le silence s'installait entre vous. C'était un moment étrange pour faire une blague.

— Haha... Quoi ?

— C'est sale et j'ai mal. Lèche.

Tu clignais des yeux, la blague te semblait surréaliste. Il voulait réellement que tu lèches sa plaie. Il rapprochait sa main de tes lèvres.

— Fais-le.

Tu déglutissais difficilement, ta langue tremblait en sortant de ta bouche, et des frissons parcouraient ton corps au contact du sang. Tu n'osais même pas le regarder en face.

— Je voulais juste être bienveillant,

Il dirigeait sa main vers les zones encore non touchées par ta langue, l'odeur métallique du sang te montait au nez.

Il observait ta langue glisser sur sa blessure, désireux d'y mêler la sienne, c'était presque... excitant pour lui, peut-être parce qu'il l'était déjà en se confinant dans l'ascenseur avec toi.

— Et c'est ta façon de me remercier ? En me blessant.

Il affichait une fausse moue, te défiant presque de répondre à sa provocation. De son autre main, il effleurait doucement les contours de ton bras, apaisant la tension, avant de se poser avec assurance sur la main où se trouvait le couteau.

— Je te confisque ton nouveau jouet, on ne joue pas avec les couteaux.

Lorsqu'il jugeait que ta tâche était suffisamment bien accomplie, il retirait sa main et retrouvait son sourire habituel.

Il mit fin à cette situation humiliante en appuyant sur le bouton de l'ascenseur pour le faire redémarrer.

Après un long silence, tu trouvais enfin le courage de parler.

— Suguru... ta plaie, on devrait la désinfecter.

Les mains dans les poches, il te lançait un regard intrigué, comme si tes paroles n'avaient aucun sens. Les portes de l'ascenseur s'ouvraient enfin.

— Pourquoi en faire un drame ? Ça ne fait même pas mal.

Il disait tout le contraire il y a peu. Il sortait de la pièce avec un petit rire moqueur, il s'est bien fichu de toi, et il adore ça.

Te voilà seule dans l'ascenseur, accablée par la honte, rêvant de rentrer chez toi pour cogner ta tête contre tous les murs de ta maison dans le but d'oublier ce moment.

Te voilà seule dans l'ascenseur, accablée par la honte, rêvant de rentrer chez toi pour cogner ta tête contre tous les murs de ta maison dans le but d'oublier ce moment

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OBLIVION  || GOJO, GETO x READEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant