Chapitre 18

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Hanae...

Deux jours se sont écoulés depuis ce jour. J'avais le violon de ma mère entre mes mains. J'étais sortie de ma chambre pendant ces deux jours, ces personnes m'écoeurant plus que je ne l'imaginais. Ils me dégoûtent tous autant les uns que les autres. J'ai dû demander à Ayden et aux autres de ne pas venir aujourd'hui, je ne voulais pas les inquiéter davantage. J'avais promis d'être en appel avec Amaya ce soir. Il faisait déjà nuit, aucun bruit ne résonnait dans la baraque. Oslo ne dormait toujours pas depuis ce qu'il avait vu.

Il était à deux doigts d'attaquer Aaron et Jason, mais il ne l'a pas fait, même si j'aurais bien voulu qu'il les attaque, mais tant pis. Tout le monde était dans leurs chambres, ou pas, mais je ne faisais pas attention. Je sors dehors sur la terrasse, pose mon étui sur le transat et joue avec Oslo. Je cours avec lui, lui jette son bâton, quand mon téléphone sonne : Amaya m'appelle en FaceTime. Je réponds.

— Hey, désolée du retard, j'étais occupée à aider Ayden, dit-elle.

J'ai remarqué qu'Ayden avait un faible pour Amaya, c'était son style donc c'était compréhensible. Amaya est une fille géniale. J'essaye de m'ouvrir à elle même si parfois c'est difficile et que mes démons me rattrapent. Elle est compréhensive et ne me force pas à parler.

— C'est pas grave, tu vas bien au moins ? demandais-je en m'asseyant sur le transat.

On continue à parler. Je lui montre Oslo de temps à autre quand elle aperçoit mon violon à côté d'Oslo. Elle me supplie de lui jouer *Le Lac des cygnes*. Elle avait de la chance, je l'avais appris avec ma mère... Je peux le jouer sans orchestre mais des fissures se rouvraient en moi. Mais si je voulais avancer, il fallait que je le joue.

Je place mon téléphone sur la table à côté de moi, pour qu'elle me voie en train de jouer. Je sors le violon et son archet, je me positionne devant la caméra, je tremblais, mais je me positionne. Je jette un regard à Oslo et il me regarde avec ses yeux mignons. Je respire un coup et je commence à jouer.

Je débranche tout mon esprit de mon corps, je ferme les yeux et je joue. Mes souvenirs me reviennent en tête, ma mère et moi en train de jouer dans la salle d'instrument. Je sens mes larmes me monter aux yeux, mais je n'y pense pas et je joue sans penser à ce qui m'entoure, sans penser à ce qui m'est arrivé. Je suis dans un autre monde, dans ma tête.

Quand le morceau finit, je continue à jouer mais celui-ci était personnel, c'était le préféré de ma mère, *The Four Seasons, Violin Concerto, « Winter » : L'Allegro non molto* de Antonio Vivaldi. Je joue et tout devient encore plus intense, mon cœur se comprime, je peine à respirer, je sens mes larmes couler sur mon visage, je n'y fais pas attention.

Quand le morceau se termine, je sens une crise d'angoisse arriver. J'essaye de respirer comme je peux, mais je n'y arrivais pas. Je m'écroule sur mes jambes et je lâche le violon et l'archet, je me tiens à mon tee-shirt, j'essaye de respirer comme je peux. Oslo vient vers moi, essayant peut-être de m'aider à arrêter cette crise, mais je n'y arrive pas. Tout me revient en tête, sa mort, cette pièce, ces mains sur moi...

— EH, HANAE, RESPIRE ! crie Amaya pour que je puisse entendre sa voix.

Je me relève comme je peux et je range mes affaires en tenant mon tee-shirt là où se trouve mon cœur. Des larmes coulent encore sur mon visage, j'essaye de respirer mais je n'y arrive pas. J'ai le vertige, tout mon corps me brûle, me gratte. Je sentais ses mains parcourir tout mon corps, je n'arrive pas à me calmer. Je dois prendre mes médicaments.

— Médicament...

— OSLO, VA PRENDRE LES MÉDICAMENTS D'HANAE, RESTE EN APPEL, JE VIENS TE VOIR, disait Amaya.

The Dark Side of the MoonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant