ʟᴏᴠᴇ ᴀʟᴀʀᴍ {TERMINÉ}

Épisode 14

Tout semblait parfait, presque trop beau pour être vrai. Alors que nous remontions sur le scooter après avoir passé ce moment idyllique sur les rochers, une sensation d’appréhension me traversa, mais je l’ignorai, préférant me concentrer sur la chaleur rassurante de Jungkook devant moi.

Nous roulions à travers les petites routes sinueuses de Jeju, le vent dans les cheveux et le soleil déclinant projetant des ombres allongées sur l’asphalte. Le paysage défilait rapidement autour de nous, comme dans un rêve, et je me sentais invincible, comme si rien ne pouvait briser cette bulle de bonheur que nous avions créée.

Puis tout bascula en un instant.

Un bruit strident de pneus crissant sur la route. Un impact soudain et brutal. Le monde bascula autour de moi, et je sentis mon corps être projeté dans les airs. Tout se passa en un éclair, et pourtant, chaque seconde me parut interminable.

Je ne compris ce qui se passait que lorsque je sentis les ronces d’un buisson contre ma peau, et la douleur lancinante de centaines de petites égratignures sur mon visage et mes bras. Ma vision était floue, et je luttai pour reprendre mes esprits, pour comprendre ce qui venait de se passer.

Je tournai la tête, cherchant désespérément Jungkook du regard. Il était là, allongé un peu plus loin, immobile. Mon cœur se serra d’angoisse en voyant son corps inerte, et je tentai de crier son nom, mais ma voix se brisa, incapable de former le moindre son.

J’étais tellement faible, chaque mouvement me demandait un effort surhumain. La douleur pulsait dans chaque fibre de mon être, mais ce n’était rien comparé à la terreur qui m’envahissait à la vue de Jungkook inconscient.

« Jungkook... » murmurai-je faiblement, tendant une main tremblante vers lui, mais mes forces me quittèrent soudainement, et je sentis le monde s’échapper peu à peu de ma conscience.

Avant de sombrer dans l’inconscience, j'entendis des voix, lointaines et indistinctes. Des gens qui se précipitaient vers nous, criant des ordres, des appels à l’aide. L’automobiliste qui nous avait heurtés semblait paniqué, sa voix emplie de culpabilité.

Puis tout devint noir.

Et dans cet abîme de silence et de ténèbres, une seule pensée persistait, une seule image : Jungkook, son visage doux et son sourire lumineux. Un espoir ténu qu’il aille bien, qu’il se réveille. Puis, plus rien...

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Cela faisait un jour que tout avait changé. Je me souvenais à peine du trajet à l'hôpital, des visages inquiets des médecins, des questions incessantes. Maintenant, seule dans ma chambre, je fixais la tablette devant moi, mais je n'y prêtais guère attention. Mon reflet sur l'écran, avec les pansements sur mon visage, me rappelait constamment l'accident. Les égratignures étaient superficielles, mais elles avaient laissé une marque bien plus profonde en moi.

Je tentai de me concentrer sur autre chose, mais la pensée de Jungkook ne me quittait pas. Je me demandais comment il allait. Avait-il autant mal que moi, ou même pire ? Ce questionnement incessant me rendait nerveuse, presque étouffante dans cet espace confiné. J'avais besoin de respirer, de sentir l'air frais contre ma peau pour évacuer cette tension qui s’accumulait dans ma poitrine.

Sans réfléchir davantage, je me levai et sortis de la maison, enfilant un manteau léger pour me protéger de la fraîcheur du soir. La ville était étrangement calme, éclairée par les lumières tamisées des lampadaires qui longeaient les rues pavées. Je marchai lentement, sans destination précise, juste pour le plaisir de sentir mes jambes bouger et de me reconnecter avec le monde extérieur.

Alors que je me perdais dans mes pensées, une douce vibration se fit sentir dans ma poche. Je m'arrêtai, sortis mon téléphone, et mon cœur fit un bond en voyant l'application Love Alarm s'illuminer. Quelqu'un que j'aimais, ou qui m'aimait, était proche.