❄︎ 𝐀𝐋𝐄𝐗𝐀𝐍𝐃𝐄𝐑 ❄︎Maison White, 3 ans auparavant.
Deux jours avant les événements du flashback précédent.
La voiture ralentit peu à peu puis finit par se stationner devant la maison familiale. Je jette un coup d'œil à Victoria assise à mes côtés sur la banquette arrière. Elle me renvoie le même regard. Ce ne sont pas seulement nos traits qui sont similaires, ce sont nos expressions aussi, la façon dont nous ressentons les émotions et sommes si habitués à les dissimuler.
Nous descendons de la voiture et le chauffeur s'occupe de récupérer nos sacs dans le coffre de la berline noire. Comme dès lors que nous montons les marches du perron, les battements de nos cœurs semblent trop fort pour notre cage thoracique. C'est toujours dur de garder la tête haute en sachant que ce qui nous attend n'a rien de la chaleur familière d'un foyer. La maison White est glaciale.
Le chauffeur pousse la porte d'entrée et disparait immédiatement pour aller déposer nos affaires dans nos chambres. Victoria et moi s'en allons dans le salon du rez-de-chaussée pour saluer nos parents qui nous attendent ainsi, tous les vendredi soir.
Ce n'est pas si terrible, quelques questions sur la semaine que nous avons passé à l'internat, confirmation que nous excellons toujours académiquement, et la demande d'être à l'heure pour le dîner servi toujours à une heure pile.
Toujours vêtu de nos uniformes, Victoria et moi pénétrons dans le salon principal de la demeure et retrouvons notre mère et notre père assis l'un à côté de l'autre sur le canapé. L'un un journal à la main, l'autre un livre, dans un silence seulement parfois brisé par la gouvernante qui vient proposer du thé.
Machinalement, ma sœur et moi nous installons sur le canapé en face en attendant les questions habituelles. Victoria descend légèrement sa jupe sur ses cuisses puis croise ses jambes élégamment.
Mon père se racle la gorge en levant les yeux de son journal.
- Comment s'est passé la semaine ? demande-t-il.
- Très bien, je réponds, rapidement.
Il acquiesce et ma mère acquiesce légèrement même si ça fait bien longtemps qu'elle n'est plus de notre côté. Depuis qu'elle a commencé à prendre ses cachets. J'en viens à penser que ce n'était peut-être même pas sa décision. Mon père a un talent particulier pour manipuler ses proches à sa guise. Il voulait d'une femme trophée, et pour cela, il était prêt à retirer la lumière derrière les yeux de ma mère, goutte par goutte, durant des années.
- Et les notes ?
- Nous avons eu A en mathématique et A+ en Anglais cette semaine.
- Bien.
Nous nous apprêtons à nous lever, mais mon père nous stoppe d'un regard. Il lève le doigt, pour signifier qu'il n'a pas terminé avec nous.
- Il ne s'est rien passé d'autre cette semaine ?
Je déglutis alors, commençant à comprendre que quelque chose cloche. Victoria se tend à mes côtés.
Se pourrait-il que... ? Non.
- Non, rien de spécial, réponds-je alors calmement.
Mon père sourit. Et ce n'est jamais joli à voir. Un sourire effrayant, à l'image de l'homme qui le porte.
- Tu es sûr de cela ? ajoute mon père.
Victoria m'envoie un petit coup dans les côtes.
VOUS LISEZ
NOSTALGIA
Romance𝐎𝐞𝐢𝐥 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐨𝐞𝐢𝐥, 𝐀𝐥𝐞𝐱𝐚𝐧𝐝𝐞𝐫 Hiver 2024, Université d'Oxford. Alexander White, héritier d'une fortune générationnelle et brillant étudiant en droit, n'hésite pas à utiliser tous les avantages d'être membre d'une puissante société...