CHAPITRE 10 | Alexander

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❄︎ 𝐀𝐋𝐄𝐗𝐀𝐍𝐃𝐄𝐑 ❄︎

            Des picotements désagréables parcourent mon épiderme lorsque je rejoins à mon tour la salle d'exposition. Je suis anxieux.

La vendetta mise en place par Heather depuis la rentrée hivernale ne m'a jamais vraiment posée un problème. Elle souhaite me blesser, et j'adore la voir essayer. Ça me permet à mon tour de me défouler. Elle a simplement donné une excuse à mes travers.

Cependant, le combat doit rester contre moi, et moi seul. Mais elle est bien décidée à creuser loin, jusqu'à trouver des choses que je souhaite garder privée. On cache tous un secret et le mien se doit de le rester.

J'expire longuement en scannant la salle des yeux. C'est en quelques secondes que je tombe sur elle. Ses cheveux ondulés tombent sur ses épaules, leur couleur rousse ressort d'autant plus lorsqu'elle contraste avec le noir de sa petite robe. Je sais très bien qu'elle a tenté de porter un style sobre ce soir pour s'accorder avec les évènements prévus. Néanmoins elle reste Heather. Cette femme qui, même en essayant, ne parviendra jamais à passer inaperçue. Pour le meilleur, comme pour le pire.

Je plisse les yeux en la découvrant aux côtés de Lily. Un petit rire s'échappe de ma bouche en les observant. Si prévisible.

Jetant un coup d'œil à ma montre, je réalise qu'il est bientôt l'heure de quitter cette maudite exposition. Il me reste une petite chose à faire avant de partir, alors je marche d'un pas décidé vers la coordinatrice de l'exposition que j'ai repéré en arrivant.

- Bonsoir, me dit-elle en me voyant arriver, l'air sérieux.

- Bonsoir, j'aimerai acheter l'une des œuvres présentes.

Curieuse, la femme d'un âge mur en face de moi lève un sourcil.

- Cette exposition n'est pas à but lucrative, les œuvres ne sont pas à vendre.

Je souris, laissant échapper un petit rire amusé. Puis, je glisse la main dans la poche arrière de mon pantalon ajusté et en sort mon chéquier.

- Tant que l'on a assez d'argent, je vous assure, tout est à vendre.

Sur mes mots, j'attrape le stylo qu'elle tenait dans sa main et note une somme faramineuse sur mon chèque. Puis lentement, je le retire du chéquier et le lui tend.

- Je veux celle-ci, annoncé-je en pointant l'objet de mon intérêt du doigt.

La dame écarquille les yeux en découvrant la somme, puis son regard louche sur « culpabilité », cette affreuse peinture qui ne peut avoir qu'une seule destination : ma chambre.

- Vous pouvez la faire livrer à l'adresse inscrite à l'arrière du chèque. Gardez ce que vous voulez et donnez le reste à l'artiste.

Elle acquiesce lentement, les yeux perdus dans le vide. Je me permets alors de claquer des doigts devant son visage pour la ramener à la réalité.

- Surtout, madame, précisez que je suis un acheteur anonyme. C'est noté ?

- C'est noté.

Comme je disais : tout s'achète du moment où l'on en a les moyens.

❄︎

Une heure passe et nous nous retrouvons à l'entrée de Piccolino, ce restaurant Italien plutôt chic sans pour autant proposer des prix exorbitants. Je suis surpris par le choix des professeurs, l'ambiance tamisée et silencieuse du lieu aurait plus tendance à s'allier avec un rencard élégant plutôt qu'à une sortie scolaire. Mais il est vrai, nous ne sommes pas n'importe quelle école. Nous sommes la meilleure du pays, et presque du monde, ça vient avec quelques avantages.

NOSTALGIAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant