Il est temps de tout découvrir {Maxime Biaggi}

Lettre 3 {TW}

Cinq jours après voici une nouvelle lettre. Les mots sont encrés dans ma tête, mais je ne sais pas par où commencer. Alors, j'ai choisi de dévoiler un moment de ma vie qui l'a bouleversée, qui l'a marquée d'une manière que je ne peux pas effacer.

C'était un 3 juillet comme les autres. J'étais encore engourdie, encore dans les effets d'une soirée trop arrosée que mon amie avait organisée. Cette journée-là, je me suis dirigée vers le stade de foot de la ville où habite Marius, mon ex-copain. Marius... Un gars impressionnant, qui semblait toujours plus grand que son âge, avec un charisme qui rendait tout le monde un peu plus petit à ses côtés.

En arrivant, j'ai d'abord trouvé refuge sur lui. Je me suis installée contre son épaule, savourant un moment de calme tandis qu'il était plongé dans son téléphone, absorbé par ses jeux. Mais il a fini par se tourner vers moi, une lueur d'excitation dans les yeux. "Je veux te montrer quelque chose", a-t-il dit, et avant que je ne puisse réagir, il m'a entraînée vers des toilettes publiques. J'ai senti mon cœur s'accélérer alors qu'il fermait la porte à clé derrière nous.

C'est là que tout a basculé. Marius a commencé à me poser cette question, insistant de manière insistante. "Tu veux qu'on passe à l'acte ?" Je savais que je ne voulais pas. Je le lui avais déjà dit, mais il savait aussi comment jouer avec mes peurs. "Si tu dis non, je vais te faire la tête", m'avait-il prévenue. J'avais peur de le perdre, peur qu'il s'en aille. J'ai dit que je ne savais pas, que je n'étais pas sûre. Mais pour lui, c'était un « oui », et il a commencé à me déshabiller.

Mon esprit était confus, noyé sous l'emprise de l'alcool. Je n'avais pas la force de le repousser. La douleur est alors devenue une réalité palpable. "Arrête", répétais-je, mais il m'a dit que ça passerait, que tout irait bien. Quand il eut fini, il a eu le toupet de me demander si on pouvait recommencer. Je lui ai répondu non, mais il ne semblait pas entendre. Ses assauts répétés étaient les échos d'un non qu'il refusait d'accepter. Je lui résistais autant que je pouvais, mais mes "non" tombaient dans le vide. Finalement, il a renoncé, me laissant là, dévastée, en me promettant qu'à la nuit tombée, je regretterais de ne pas avoir voulu plus.

Quand nous sommes retournés à notre place, j'étais encore engluée dans le déni. Un sentiment d'abandon m'a envahie quand il est parti en me disant qu'il retournerait vers d'autres filles, celles qu'il considérait meilleures que moi. « Si tu crois que je viens te voir, tu peux rêver », avait-il ajouté. Qui voudrait de moi après cela ? À cet instant, j'ai compris que je venais de perdre une partie de moi, une partie que je ne pouvais pas retrouver.

Seul Dieu sait combien de temps j'ai souffert après cela, combien cette expérience m'a laissée avec des marques que je continue à porter.

Je t'en voudrais toujours pour sa Marius.