Chapitre 4

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Il est temps de rentrer, et bien que Théo n'ait pas fini, de faire son rapport, il me promet de poursuivre dès demain. D'un côté, je vois qu'il est heureux de rentrer, ça se voyait à son visage, mais devient plus sombre quand je lui apprends que nous serons trois ce soir. Je pense que Théo, veut me garder pour lui tout seul, et en soit cela se comprends. Il a perdu sa mère et ensuite quelques mois après son père. Il a besoin d'être rassuré, qu'on ne s'occupe que de lui, mais je dois avouer que là, c'est moi qui ai besoin d'être réconforté.

Je n'aime pas comment Théo, parfois, se montre possessif, mais je sais également, que ce n'est pas de sa faute et qu'il lui faudra du temps, avant que tout cela se guérisse chez lui. J'ai pris cette responsabilité, je dois maintenant y faire face, même si j'admets que sa présence me fait du bien.

La soirée a débuté par un jeune homme taciturne, mais très vite, Matthieu a réussi à détendre l'atmosphère. Il faut dire que Théo ne le connaît pas du tout, mais entre manger de la pizza et faire des parties de jeux vidéo, cela a aidé à décoincer notre gamin. Minuit était depuis longtemps passé, et je remarque Théo à moitié endormi, sur le canapé. Je finis, par l'aider à se relever, pour le raccompagner jusqu'à sa chambre.

Revenant au salon, je regarde Math ranger.


- J'aurais pu faire ça demain.

- Tu rigoles, ça ne me prend même pas 2 minutes et je peux bien faire ça.


Je me rapproche de lui et tandis qu'il lave le peu de vaisselle que nous avons utilisée, je me plaque contre son dos, pour le serrer dans mes bras. Durant un instant, je le sens se raidir, mais repris très vite ce qu'il faisait. J'en profite pour fermer les yeux, et m'imprégner de son odeur. J'entends l'eau s'arrêter, et il attend que je me détache de lui, mais c'est peine perdue. Après, c'était sans compter, sur sa dextérité, à se retourner, sans que je le lâche. J'aurais pu agripper sa chemise, pour l'obliger à rester comme cela, mais je sais que c'est peine perdue. Il prend mon visage entre ses mains, pour m'obliger à le regarder.


- Tu n'es pas comme ça d'habitude. Je sais que ça ne va pas, mais ça ne te ressemble pas.


Je suis vexé et le lâche, pour aller vers ma chambre. Quel crétin, je voulais juste, qu'il me prenne dans ses bras, mais sa remarque a fait mal.


- Merde.


Je l'entends se précipiter vers moi, pour me retourner et me serrer fort dans ses bras, alors que mes larmes coulent abondamment sur mon visage. C'est à cet instant, que je craque, je ne hurle pas, car je n'ai pas envie de réveiller Théo, mais je sais que Math peut entendre dans ma voix, la douleur et les hurlements étouffés.


- C'est moi qui lui ai dit de faire l'autopsie. Moi qui n'ai pas été avec elle, je suis allé dormir. Pourquoi Math, pourquoi il a fallu que j'aille dormir ! J'ai envie d'y retourner, pour échanger nos places, moi, je n'ai pas d'enfant, alors que Miah est orpheline maintenant.


Je le sens me serrer plus fort.


- Et depuis que tu m'as quitté, tu continues d'agir de façon si gentille, si mignonne, j'arrive pas à tourner la page, alors que ça fait 3 ans. J'ai besoin que tu te décides Matthieu, car là, je suis totalement perdu.


J'arrive pas à en dire plus, continuant de chouiner à moitié, alors que je sens le sommeil m'envahir.

A l'organisation (Titre temporaire)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant