Chapitre 7

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Lucy était très jolie, mais cette mise en beauté me laissait perplexe. C'était assez étrange qu'elle puisse s'habiller aussi soigneusement et me sourire comme si de rien n'était alors qu'elle venait de perdre sa mère, vivant le moment le plus traumatisant de sa vie. Peut-être qu'elle était dans le déni ou que c'était sa façon de faire son deuil. Même si cela commençait à m'inquiéter, je ne voulais pas l'accabler de questions sur ce sujet, préférant me concentrer sur ce rendez-vous étrange.

"Salut, je crois pas qu'on se connaît ?" Elle tendit la main à Gajeel, qui lui répondit en présentant ses condoléances. Elle répliqua avec un fin sourire en guise de remerciement.

"Enfin bon, je sais ce que tu transportes dans ton coffre, et je veux que tu me suives avec." J'ai obtempéré, et Gajeel m'a aidé à transporter l'homme que nous avions préalablement drogué au sédatif.

On a suivi la jeune Heartfilia dans un garage, qui nous mena vers un sous-sol avec une entrée cachée. L'endroit dégageait une odeur désagréable.

Revy, l'amie de Lucy que j'avais croisée plus tôt, était vêtue d'une tenue de soignante et d'un masque chirurgical. Elle nous a demandé de poser l'homme sur une table d'opération.

Gajeel discuta avec elle, et j'en ai profité pour m'isoler avec Lucy.

"Lucy, c'est quoi tout ça ?"
J'essayais de percer l'énigme derrière son apparente sérénité.
" Et... t'es sûre que ça va ?"

Son regard se glaça instantanément. Elle me fixa avec une froideur que je ne lui connaissais pas, et sa voix prit un ton sec, presque tranchant. "Il fallait que je commence à travailler. Je pleurerai ma mère quand je l'aurai vengée."

Elle s'éloigna de quelques pas, puis se retourna vers moi. "Suis-moi."

Je n'ai pas hésité, sentant que quelque chose de bien plus profond se jouait ici. Elle m'a conduit vers une petite pièce cachée, un bureau aux murs tapissés de documents, de photos et de fils rouges reliant des points clés. Ses points correspondaient aux invités de la soirée, des partenaires du conglomérat et en gros plan, José Porla.

Je n'arrivais pas à détourner les yeux du tableau, chaque détail montrant à quel point Lucy avait plongé tête la première et aussi rapidement dans cette mission. Mais quelque chose continuait de me tracasser. Je me suis retourné vers elle, la gorge serrée.

"Lucy... C'est quoi ce club ? Pourquoi on est ici, dans un endroit comme ça ?"

Elle me fixa avec ce même regard froid, presque détaché, avant de laisser échapper un soupir. On aurait dit qu'elle se préparait à me révéler une vérité.

"Natsu,"commença-t-elle, sa voix calme mais chargée de gravité, "il est temps d'être honnête l'un avec l'autre. Je sais qui tu es vraiment, et ce que tu fais dans l'ombre."

Mon cœur rata un battement. À quoi faisait-elle allusion ? Mes activités cachées ?!

"Comment... de quoi parles-tu ?"balbutiai-je, la voix serrée.

Elle esquissa un léger sourire, sans chaleur, presque ironique. "Je ne suis pas aussi innocente que tu le penses, Natsu. Même en ne te connaissant que depuis peu, j'ai appris à observer. Tu es un homme qui opère dans l'ombre, qui fait ce qu'il faut pour survivre dans ce monde pourri. Je l'ai compris rapidement."

Je restais figé, essayant de comprendre comment elle avait pu percer mon secret en si peu de temps. Mais avant que je puisse poser une autre question, elle enchaîna.

"Ce club,"continua-t-elle en désignant l'endroit d'un geste, "n'est pas ce qu'il paraît être. C'est bien plus qu'un simple lieu de divertissement. C'est une couverture, une façade pour des activités beaucoup plus sombres."

Elle fit une pause, scrutant mon visage pour voir ma réaction, puis s'avança, sa voix se faisant plus basse, presque un murmure.

"Je suis impliquée dans le trafic d'organes, Natsu. Ce club, et d'autres encore, sont des points de départ pour ces opérations. Les gens viennent ici, mais certains ne repartent jamais. Ils sont vendus, morceau par morceau, au plus offrant."

Les mots qu'elle prononçait me frappaient comme des coups de poing. Je savais que le monde dans lequel je vivais était sombre, mais jamais je n'aurais imaginé Lucy impliquée dans quelque chose d'aussi macabre.

"Tu... tu fais ça depuis combien de temps ?" réussis-je à demander, la voix rauque.

"Assez longtemps pour savoir que dans ce monde, si tu veux obtenir ce que tu veux, tu dois être prête à tout,"répondit-elle, sans une once de regret dans sa voix.

Elle me regardait avec une intensité glaciale, comme pour s'assurer que je comprenais bien ce qu'elle venait de dire. Elle n'était plus la Lucy que j'avais cru connaître, même si cela ne faisait qu'un mois. Ou peut-être que cette version d'elle avait toujours été là, cachée sous la surface, mais que je n'avais jamais voulu la voir.

Le silence s'installa entre nous, lourd de révélations et de secrets mis à nu. Lucy, sans un mot, se dirigea vers un petit meuble en bois à l'arrière de la pièce. Elle en sortit une bouteille de rhum ambré et deux verres.
"Je sais que tu pensais me protéger en gardant ton secret," dit-elle enfin, brisant le silence alors qu'elle nous servait chacun un verre.
"Mais je suis comme toi, Natsu. Je fais ce qu'il faut pour survivre. Toi comme moi, nous avons nos propres démons."

Elle me tendit l'un des verres et leva le sien en guise de toast silencieux. Nous avons trinqué sans un mot de plus, les glaçons cliquetant doucement contre le verre.

Je pris une gorgée, sentant le liquide brûler doucement ma gorge, mais incapable de chasser la froideur qui s'était installée en moi. Tout ce que je pensais savoir sur Lucy s'effondrait, même si je ne la connaissais que depuis peu. Mais au fond, je savais qu'elle avait raison. Dans notre monde, les lignes entre le bien et le mal n'existaient plus vraiment. Elles avaient été effacées depuis longtemps.

J'étais en plein deuil et je venais de me prendre des révélations en pleine face ; les Heartfilia étaient au courant de mes activités, donc certainement Layla, et j'ai dû la décevoir. Un pincement au ventre m'est parvenu. Et par-dessus tout, la personne avec qui j'avais passé le plus de temps ces derniers temps n'était autre que Dr. Swango. Putain, du trafic d'organes, c'est tellement macabre, mais maintenant je comprends mieux la tenue de Revy.

"Tu sais que tu caches bien ton jeu, "dis-je en tapant mon verre sur la table. "T'arrives à cacher que le soir tu découpes des gens, t'arrives à cacher le deuil que tu traverses. Pense à faire actrice. "

Elle esquissa un sourire ironique avant de répondre, "Très drôle."

Puis elle s'assit en face de moi.
"Bon, il faut que j'avance, sinon je vais recommencer à pleurer. Dis-moi ce que tu sais de ce mec."

Je lui ai expliqué l'entretien violent entre moi et l'homme dont on ne connaissait pas le nom. Ce qui a permis à Lucy de modifier son tableau.

"Bon, Natsu, est-ce que tu es prêt à anéantir ce fils de pute ?"

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 25 ⏰

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