Chapitre sans titre 2

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"Ma julie veut que je l'use, que je la tanne. C'est comme ça que l'on s'aime, en se blottissant sous la peau de l'autre, en consommant chair et sang. C'est ainsi que l'on montre notre alliance à CIVIT. En cette nouvelle lune, elle boit un génépi et se coiffe pendant que, avec ma faucille, je sépare une surface de peau de sa cuisse, et l'embrasse sur la surface à nue. Je la connais meme sous son cuir, sous tout artifice, ma femme m'est entière, elle veut que je me défoule, que je m'exalte à la tache. Je l'aime pour son odeur, son goût, son coeur."


Les deux filles se préparaient devant la glace, Eléonore arrangeait ses cheveux courts et noirs, la clope au bec, et aidait sa sœur à peigner sa tignasse brune. "Je te les attache en chignon ou queue de cheval ?"

- Tu sais je suis assez grande..

- Quoi ? 3ème t'es encore un bébé pour moi. Bon du coup ?

- Chignon..

- Parfait ! Mignonne comme ça.. elle jeta sa cigarette dans la poubelle et se parfuma. Pour masquer l'odeur sur son pull. Après un moment, elle demanda:

- Dis, ils te font chier au collège parce que je suis flic ? Elise ne répondit pas quelques secondes avant de dire non de la tête.

- Tu sais, moi ils me voient plus comme une gamine de secte..

Eléonore se figea et la regarda longuement dans le reflet du miroir, les yeux vides, puis fit une petite moue en s'approchant d'elle et posant ses mains sur ses épaules.

- Ecoute..

- Tu trouves que je lui ressemble à papa ? L'interrompit-elle.

- Non, tu as les cheveux et les yeux de maman, ça se voit. Regarde mon pif plutôt tu vois que t'as été plus gâtée. Rétorqua-t-elle. Elles pouffèrent de rire toutes les deux, si ce n'est plutôt elle qui essayait de faire rire sa petite sœur.

Longtemps elle l'avait détestée, remettant le départ, ses maux, ce qui s'était passé, tout sur sa faute. C'était une enfant, tout est de la faute des enfants. Ce sont à cause d'eux qu'un parent est énervé. Un enfant doit se taire et obéir, à quoi bon l'écouter ? Le châtiment corporel doit être appliqué avec rigueur. Jusqu'à ce que la mère parte à son tour, c'est là où elle avait pris son rôle, qu'elle avait voulu la protéger. Elle voulait se faire pardonner avant qu'il ne soit trop tard. Se faire pardonner de ne pas avoir su la protéger toutes ses années. Maintenant, elle saurai la garder à l'abri du passé, et de l'avenir. C'était sa sœur, et elle lui avait promise de ne jamais l'abandonner.

- Bon allez ça va nous faire du bien ce petit restau, file mettre ton manteau.

Un appel, tard dans la nuit. Eléonore se leva en nuisette, encore assommée par un sommeil lourd qu'elle avait difficilement réussi à avoir. Ça avait intérêt d'être important. Elle décrocha le téléphone fixe, sa voix atone grommela "Mghh Oui ..?"

La voix grave d'Alex répondit, ne s'excusant pas, vif "Oui Eléonore ? on a du nouveau sur le Prophète, viens dès que tu peux. C'est du sérieux.." - "Quoi ? Mais il n'est même pas 5 heures du con.." - "Dépêche-toi, c'est tout, j'arrive te chercher."

Il raccrocha, la laissant engourdie et saisie d'un mal de crâne en plein milieu de son salon. Depuis le canapé-lit, la voix tout aussi engourdie d'Elise marmonna "T'en fais pas.. j'irai à pied tout à l'heure.." - "T'es.. T'es sûre ? C'est risqué.." elle grommela en retour, marmonnant "Comment tu veux que j'y aille alors ?" - "D'accord, fait gaffe sur la route alors" - "Oui oui maman..".

Elle se prépara à la hâte, enfilant un pul col roulé blanc, un pantalon de costume et son imper. Puis partit après avoir déposé une embrassade sur le front d'Elise. Alex l'attendait dans sa voiture de police, et à son regard uniquement éclairé par le tableau de bord, elle voyait que c'était quelque chose de grave.

Le Chant des Sigils (Thriller psychologique)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant