Chapitre 9

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🎵🎵-Shameless-Camila Cabello

Gabriel 🎀

Je me dirige à la hâte vers mon bureau, ne me retournant pas une seconde pour savoir si Jordan Bardella me suit ou non. Mais ses pas dans les escaliers m'indiquent qu'il est bel et bien derrière moi.

Posté devant la porte de mon bureau, j'attend sa présence, qui ne se fait pas longue. Il entre le premier, je le suis et claque la porte derrière nous.

-Vous pensez jouer à quel jeu au juste ? Je pointe un doigt sévère devant ses yeux.

J'avance vers lui le faisant reculer.

-Vous croyez que ça m'amuse ? Je continue, je suppose que vous ne prenez pas vraiment au sérieux les enjeux de tout ça.

-Je n'ai fait qu'une déduction des informations que vous, il articule ce mot, m'avez donné. Alors vous feriez mieux de régler votre problème avec la boisson au lieu de venir m'incendier merci.

Ma joue paye les frais de mon énervement.

-Vous saviez très bien ce que vous fesiez quand vous m'avez invité et que vous avez recommandé une bouteille !

-Parce que c'est à moi de surveiller votre consommation ?

Non, mais il l'a fait en connaissance de cause. J'étais nerveux et malgré se qu'on peut dire, effectivement le vin a un effet calmant sur moi. Il l'a vu et en a profité.

-Ne me dites pas que vous n'avez pas penser à la meme chose Monsieur Attal. Dit-il alors que je me retourne pour pincer le haut de mon nez. Ne me dites pas que vous avez accepté ma proposition seulement pour manger dans un bon restaurant...

Il s'avance vers moi d'un pas lent et contrôler. Les mains dans les poches, il réduit l'espace qui nous sépare.

-...ou alors vous me mentirai droit dans les yeux.

-Ce diner était une erreur. J'articule difficilement face à la réduction considérable de mon espace personnel.

Il souffle du nez, secouant la tête de gauche a droite.

-Vous n'auriez pas eu le même discours si c'est moi qui vous avez révélez des informations sur mon parti.

Il a pas tord.

-Ça ne change rien à vos intentions.

-Mes intentions ? Vous pensez sincèrement que je vous utiliserai à mes fins personnelles ? Bardella fronce légèrement les sourcils en inclinant la tête sur le côté.

-Permettez moi d'en douter.

-Écoutez Monsieur Attal, ce que vous m'avez dit l'autre soir, je l'aurai eu. Avec ou sans vous.

Il fait deux pas en ma direction, m'obligeant une nouvelle fois à reculer. Je tente de garder le contact visuel. Mes cuisses touche mon bureau m'indiquant que je ne peux plus reculer. Le président du RN n'est plus qu'à un pas de mon corps et mes mains deviennent moites.

-Maintenant si vous en déduisez une manipulation de ma part, je dois vous contredire: je n'en ai pas besoin pour gagner. Il prend un ton très sérieux. N'acceptez plus d'invitation si vous devez tant faire attention à vos mots.

Le visage levé vers mon interlocuteur, mes mains posés paume sur le bureau menacent de transpercer le bois tellement je m'y agrippe.

-Je ne vous considère pas comme un obstacle monsieur Attal, ni comme un ennemi. Pensez vous pouvoir faire de même un jour ?

C'est à mon tour de souffler du nez. Un sourire narquois se dessine sur mon visage.

-Dans ma tombe. Je sens mon visage redevenir froid et sérieux .

Un large sourire amusé sur ses lèvres me taquine. Je hais cette arrogance et je pense qu'il l'a compris. Il s'approche de moi. Du moins son visage s'approche du mien. Et mon corps se raidit, mon pou s'accélère, mon cerveau s'alarme. Je déglutis rapidement.

Sa bouche est désormais qu'à quelques centimètres de mon oreille. Je peux parfaitement entendre son souffle. Je prend alors une grande respiration tentant en vain de reprendre mes esprit. Mais ma cage thoracique gonflé n'as fait qu'empirer les choses car mon torse frôle le sien.

-J'y déposerai des fleurs alors.

Puis il repars, un immense sourire accroché à ses lèvres. Ses chaussures claquant sur le parquet, il ferme la porte derrière lui. Lorsque cette dernière claque, mon corp entier se relâche et je peux enfin expirer un grand coup.

•••••

Je fais les cent pas dans loge. Mon rythme cardiaque augmente à chaque seconde. Je ferme les yeux pour tentant de me concentrer sur ma respiration qui ne fait qu'empirer.

-Non, non, pas maintenant, je murmure d'un son presque inaudible.

Je me retiens de détacher le bouton de chemise qui emprisonne mon cou. Je compte à rebours dans ma tête quand une technicienne fait irruption dans ma loge.

-Monsieur, suivez moi s'il vous plaît.

Transpirant, je suis la femme à travers les couloir.Le plateau entouré de caméra de lumière et de matériels techniques fait son apparition devant mes yeux. Mon pou n'est pas descendu pour autant, j'ai l'impression d'avoir quelque chose de lourd sur la poitrine qui ne cesse de s'écraser dans mon être. Ma cravate me dérange de plus en plus. Je tente alors de tirer légèrement le col de ma chemise afin d'avoir un peu d'air.

Je continue le décompte dans ma tête. Il me permet de pouvoir encore me tenir debout.

Mais à l'instant où je pense avoir réussis à apprivoiser cette crise, une bouffée de chaleur m'envahit et je sais pertinemment que si je reste là, c'est par terre qu'on me retrouvera pour passer à l'antenne.

Inattendu, pas tellement Où les histoires vivent. Découvrez maintenant