Sous les lumières de New York

Chapitre 6

Le début de janvier avait apporté un renouveau à New York, mais pour Ethan et moi, la neige ne pouvait pas dissimuler les fissures apparentes dans notre relation. Les festivités de fin d’année étaient derrière nous, et la ville semblait se préparer à une nouvelle phase, mais nos propres défis personnels demeuraient inévitables.

La journée s’était déroulée comme d’habitude, avec des sessions photo et des discussions intensives sur notre projet. Pourtant, un appel qu’Ethan reçut en milieu d’après-midi sembla perturber l’atmosphère. Il prit son téléphone, son visage se crispa en lisant l’écran, puis il se dirigea vers la fenêtre pour prendre un moment de recul. Une boule d’anxiété se forma dans mon estomac alors que je tentais de comprendre ce qui pouvait le troubler autant.

« Emilie, je dois aller retrouver quelqu’un. Je suis désolé, mais je reviendrai bientôt, » dit-il avec une voix chargée de tension, avant de quitter l’appartement précipitamment.

Je restai là, perplexe et inquiète, incapable de me concentrer sur le travail. Je tentai de rester productive, mais l’inquiétude persistait. La situation avait déjà été assez complexe avec la trahison récente, et maintenant, Ethan semblait s’éloigner encore davantage.

Deux heures plus tard, Ethan revint, l’air abattu et agité. Avant même qu'il n'ait l'occasion d'expliquer quoi que ce soit, je reçus un message de Sophie, notre assistante.

« Emilie, je suis désolée de te déranger, mais il y a quelque chose que tu dois savoir. Je t’ai vu au café tout à l’heure, et Ethan était avec une femme que je ne connais pas. Ils se sont embrassés avant qu’il parte. Je t’envoie une photo. »

J’ouvris le message, et une photo s’afficha sur mon téléphone. Ethan était là, dans un café que nous avions souvent fréquenté, avec une femme qui l’embrassait. Mon cœur se serra en voyant l’image. Les émotions déferlèrent en moi comme une vague puissante, et je me sentis trahie.

Je me tournai vers Ethan, le regard perçant, et dis d’une voix tremblante : « Ethan, j’ai reçu un message de Sophie. Elle m’a envoyé une photo de toi avec une autre femme. Ils t’ont vu t’embrasser au café. »

Les yeux d’Ethan s’agrandirent, et un mélange de surprise et de culpabilité traversa son visage. « Emilie, je peux expliquer… »

Je l’interrompis, la colère montant en moi. « Explique-moi quoi ? Que tu as trompé notre confiance ? Que tu m’as utilisé comme un outil pour ton propre bénéfice ? »

Ethan baissa les yeux, visiblement agité. « Je suis désolé. Je ne voulais pas te blesser. Je… »

« Tu ne voulais pas me blesser ? » l’interrompis-je, la voix pleine d’amertume. « Alors pourquoi m’as-tu utilisé comme un moyen pour ton propre intérêt ? Pourquoi as-tu entretenu une relation avec moi juste pour ton projet, sans tenir compte de mes sentiments ? »

Il sembla hésiter, puis il parla d’une voix lourde de désespoir. « Emilie, je dois être honnête avec toi. Au début, je t’ai effectivement vue comme une ressource précieuse pour le projet. Ton talent était inestimable, et je savais que tu pourrais m’aider à atteindre mes objectifs. Je ne voulais pas admettre que j’avais commencé à avoir des sentiments pour toi, mais c’était vrai. »

Je le regardai, stupéfaite et dévastée par ses paroles. « Donc, tout ce que nous avons partagé n’était qu’une façade pour toi ? Tu as joué avec mes sentiments pour atteindre tes propres buts ? »

Ethan baissa la tête, les épaules voûtées sous le poids de ses propres paroles. « Je ne voulais pas que ça se passe ainsi. Je pensais que ce que nous avions pouvait évoluer en quelque chose de réel. Mais en fin de compte, je me rends compte que j’ai été égoïste. J’ai laissé mes ambitions et mes désirs personnels obscurcir la réalité. »

Le choc et la douleur étaient presque insupportables. Je sentais la colère et la trahison se mélanger en moi, formant un tourbillon d’émotions que je ne pouvais contrôler. « Tu as brisé ma confiance, Ethan. Je ne sais pas comment je pourrais jamais te pardonner ça. »

Les larmes commencèrent à couler le long de mes joues alors que je regardais l’homme avec qui j’avais partagé tant de moments intenses, et dont je pensais qu’il m’aimait réellement. La réalité de sa manipulation était une blessure profonde que je ne pouvais ignorer.

Je me levai lentement, mes jambes tremblant sous le poids de la déception et de la douleur. « Je ne peux plus rester ici. J’ai besoin de temps pour réfléchir, pour comprendre ce que je dois faire maintenant. »

Avant qu’Ethan n’ait la chance de dire quelque chose, je quittai l’appartement, ma démarche rapide et déterminée malgré la douleur. Les rues de New York étaient désormais silencieuses sous la neige fraîche, et je me sentis incroyablement seule dans cet environnement qui semblait à la fois familier et étranger.

Je me réfugiiai dans un café confortable, demandant un café chaud pour apaiser mes nerfs et essayer de clarifier mes pensées. Assise près de la fenêtre, je regardais la neige tomber, mais cela ne m’apportait pas de réconfort. Les flocons semblaient se moquer de ma situation, tombant indifférents à ma peine.

Le café était rempli de murmures doux et de conversations lointaines, mais je ne pouvais me concentrer sur rien d’autre que la douleur lancinante dans mon cœur. J’avais été trahie par quelqu'un en qui j’avais mis toute ma confiance, et l’amertume de cette découverte était presque trop difficile à supporter.

Les heures passèrent alors que je restais assise dans le café, perdue dans mes pensées. Finalement, je décidai de rentrer chez moi pour tenter de retrouver un semblant de normalité. En rentrant, je trouvai une lettre de Sophie glissée sous la porte de mon appartement. Elle contenait un mot simple, mais plein de soutien : « Emilie, je suis vraiment désolée pour tout cela. J’espère que tu trouveras la force de surmonter cette épreuve. Je suis là pour toi. »

Je pris une profonde inspiration en lisant ces mots réconfortants. Je savais que la route serait longue et difficile pour surmonter cette trahison, mais je devais me rappeler que j’avais encore des amis qui me soutenaient. Le chemin à venir serait parsemé d’obstacles, mais je devais rester forte et m’assurer que je ne me laissais pas submerger par la douleur.