Chapitre 2

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La première semaine à l’agence fut un tourbillon d’émotions et de nouvelles expériences. Entre les réunions interminables, les briefs créatifs et les discussions animées avec mes collègues, je n’avais pas une seconde pour moi. Chaque journée se terminait par une fatigue écrasante, mais aussi une satisfaction profonde de me sentir pleinement immergée dans ce que je voulais faire. Je m’étais rapidement rendu compte que la clé de la réussite ici résidait dans la capacité à jongler entre créativité et efficacité. Il ne suffisait pas d’avoir des idées, encore fallait-il les réaliser à une vitesse qui me semblait parfois inhumaine.

Mais malgré le rythme effréné, un sentiment de solitude persistait. La ville, aussi grande et animée soit-elle, semblait parfois froide et impersonnelle. Mes collègues étaient gentils, mais tout le monde était constamment occupé. Les relations restaient professionnelles, distantes, et je me surprenais souvent à regretter les conversations chaleureuses de mes amis en France. Je passais mes soirées seule dans mon petit appartement à Brooklyn, à écouter le brouhaha lointain des rues tout en me demandant si j’arriverais un jour à me sentir chez moi ici.

Ce vendredi soir-là, la soirée organisée par l’agence était censée me changer les idées. C’était un événement semi-formel dans une galerie d’art de Soho, une occasion de rencontrer non seulement mes collègues, mais aussi des clients et des partenaires de l’agence. J’étais à la fois nerveuse et excitée à l’idée de participer à ce genre de soirée mondaine, un univers qui m’était jusqu’alors complètement étranger.

Je passai de longues minutes devant mon placard, hésitant sur la tenue à porter. Je voulais faire bonne impression, être à la hauteur, mais sans en faire trop. Finalement, je choisis une robe noire élégante, simple mais chic, et une paire de talons que j’espérais ne pas regretter plus tard dans la soirée. Devant le miroir, je me forçai à sourire. Je pouvais le faire. Après tout, c’était pour ce genre de moments que j’avais voulu venir à New York. Il fallait que je sorte de ma zone de confort.

La galerie était déjà pleine de monde lorsque j’arrivai. Le lieu était sublime, un grand espace minimaliste aux murs blancs éclatants, ornés de photographies et de peintures contemporaines. Des serveurs passaient avec des plateaux de champagne et de petits amuse-bouches, tandis que des groupes de personnes élégamment vêtues discutaient en petits cercles, leurs voix se mêlant au fond sonore d’une musique jazzy.

Je pris une coupe de champagne, essayant de me détendre, tout en cherchant des visages familiers. Rapidement, je repérai Sophie, une collègue stagiaire, en grande conversation avec un groupe de personnes. Elle me fit signe de la rejoindre, ce que je fis avec soulagement.

« Emilie ! Tu es magnifique ! Comment s’est passée ta semaine ? » demanda-t-elle avec enthousiasme.

« Épuisante, mais je commence à m’habituer, » répondis-je en souriant. « Et toi ? »

« Pareil. Mais tu vas voir, après quelques semaines, on trouve son rythme. Ne t’inquiète pas. »

La conversation continua sur un ton léger, entre anecdotes sur le travail et échanges sur la ville. Je me détendis un peu, profitant de l’ambiance, mais je ne pouvais m’empêcher de jeter des coups d’œil autour de moi, intriguée par les œuvres exposées. C’est alors que mon regard se posa sur une photographie en noir et blanc accrochée au mur à l'autre bout de la salle. Elle représentait une rue déserte de New York au crépuscule, baignée d’une lumière douce et mélancolique. Il y avait quelque chose de profondément émouvant dans cette image, une sorte de solitude paisible qui résonnait étrangement en moi.

Je m’éloignai du groupe, attirée par la photo, et m’approchai pour mieux l’observer. Les détails étaient saisissants, comme si le photographe avait capturé l’âme même de la ville à ce moment précis. Je me perdis dans cette image, oubliant un instant tout le reste, jusqu’à ce qu’une voix masculine vienne me tirer de ma contemplation.

Sous les lumières de New YorkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant