Chapitre Dix

37 7 0
                                    

Point de vue Nathan

La sonnerie de mon téléphone me réveille en pleine nuit. Le temps que je m'en rende compte et que je le prenne, il ne sonne plus. Je referme les yeux pour me rendormir, mais il sonne à peine quelques secondes après. Je plisse les yeux pour lire qui m'appelle. Héloïse. Je décroche tout de suite en me redressant.

— Héloïse ? demandai-je, hésitant.

J'entends des pleurs à l'autre bout du téléphone, mon cœur se serre. Même si je devrais être énervé contre elle, à cet instant, je ne le suis plus.

— Héloïse, qu'est-ce qu'il se passe ?

Je me mords les lèvres en me levant. J'essaie de trouver des vêtements pour aller la rejoindre. Je ne parle pas, j'attends qu'elle me dise ce qu'il se passe. Je l'entends prendre une grosse inspiration et ses sanglots se font un peu moins violents.

— Je voulais juste te parler...

Je retiens un soupir et enfoui un tee-shirt au hasard dans un sac à dos.

— Je suis là, je serai toujours là Héloïse, murmurai-je.

— Co... comment tu vas ? chuchote-t-elle entre deux sanglots.

— Je vais bien...

Je ne lui retourne pas la question car c'est complètement stupide. On n'appelle pas en pleine nuit en pleurs si on va bien.

— Je suis désolée de t'appeler comme ça.

— Ne t'excuse pas, ce n'est rien. Je prépare un sac pour venir.

— Tu ne vas pas faire cinq heures de route pour moi.

— Non, pas juste pour toi, mais pour les bonnes frites que sert le diner.

Elle rigole légèrement, c'est plus un raclement de gorge qu'autre, mais au moins je l'ai fait légèrement rire. Néanmoins, il s'évanouit aussi vite qu'il est arrivé.

— Tu ne vas pas faire cinq heures de route juste pour des frites.

— Non, mais je les ferai pour toi.

Si je ne l'entends pas respirer, j'aurais parié qu'elle avait raccroché. J'ai mon pull dans une main et le téléphone dans l'autre. Il faut que j'attende qu'elle parle, je ne veux pas la brusquer.

— Nathan ?

— Oui ?

Plus rien. Je me retiens de lâcher un soupir. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais cela doit être assez grave, je n'ai qu'une envie, être à ses côtés.

— Parle-moi.

Sa voix n'est plus qu'un faible murmure et je me mords les lèvres. Cela me fend le cœur de l'entendre parler comme ça, de la savoir mal. Cependant, je décide de l'écouter et laisse tomber mon sac à moitié fait par terre avec mon pull dessus. Je me laisse tomber sur mon lit en lui demandant de quoi elle voulait parler.

— De ce que tu veux... répond-elle faiblement.

Je fixe mon plafond en posant ma main de libre sur mon ventre. Je ne sais pas quoi lui raconter, je voudrais que ce soit elle qui me parle. Cependant, elle me supplie dans un murmure alors je cède. Je mets à lui parler du premier truc qui me vient à l'esprit : la venue de mon frère, ce qui débouche sur toute la vie de mes autres frères et sœurs. Elle ne répond que par des "hum hum" de temps en temps. Au bout de quasiment une heure, je me tais. Je peux entendre sa respiration de l'autre côté du téléphone. Elle est calme et régulière.

— Héloïse ? Tu es toujours là ? demandai-je après quelques minutes de silence.

— Oui...

— Tu devrais dormir, te reposer, murmurai-je.

Les Cendres Du Cœur : Tome 1 - Sous ContrôleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant