Shoto

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Je comprends qu'il puisse y avoir des avis partagés sur mon compte. Après tout, ce n'est pas très héroïque de capturer des criminels pour les garder pour moi au lieu de les emmener directement au commissariat, surtout sans carte officielle de héros.

Je conçois également que je puisse paraître inquiétant. On pourrait facilement me prendre pour un vilain déguisé, ou même penser que je désire manipuler l'opinion publique. Je suis vraiment conscient que certaines personnes me détestent et d'autres m'adulent. C'est normal, et je suis prêt à accepter ces opinions divergentes.

Mais là... c'est quoi ce bordel ?!

Sérieusement ?

Je soupire, submergé par la gêne et la honte. Mon image est salie à jamais depuis que j'ai vu ces vidéos. Comment ont-ils pu créer une animation d'un personnage qui me ressemble et le mettre sur des sites pornographiques ? Et pire encore, comment ces vidéos ont-elles pu devenir tendances ?

Je vais devenir fou...

Je me glisse sous ma couverture, espérant disparaître. Tout ce que j'entends, c'est le bourdonnement incessant de l'ordinateur et ma respiration saccadée.

Je suis toujours allongé dans ce lit d'hôpital, ma couverture tirée jusqu'au menton. Je fixe le plafond, tentant de digérer ce que je viens de voir. Les néons au-dessus de moi crépitent légèrement, ajoutant à l'ambiance déjà bien déprimante de cette chambre. Les murs blancs, le moniteur cardiaque qui bippe lentement, et cette foutue vidéo qui tourne en boucle dans ma tête.

C'est clair, je dois sortir d'ici. Je ne peux plus rester couché à ressasser tout ça. Je jette un coup d'œil autour de moi pour m'assurer que personne ne regarde, puis je me lève précautionneusement. Mes jambes sont un peu faibles, mais ça ira. En attrapant mes baskets sous le lit, je me dirige discrètement vers la porte.

L'infirmière de nuit est à son poste, mais elle est absorbée par son magazine de potins. Je retiens ma respiration et glisse doucement vers la sortie. Une fois dans le couloir, je respire un peu mieux. Je descends les escaliers à toute vitesse, mes baskets claquant sur les marches en béton, et je finis par sortir de l'hôpital, le cœur battant.

L'air frais de la nuit m'accueille, un peu comme une claque, mais ça fait du bien. J'ai besoin de m'aérer la tête. L'idée d'un footing me traverse l'esprit, et sans plus réfléchir, je commence à courir. Mes jambes semblent apprécier l'effort, et bientôt je suis lancé dans un rythme agréable.

Les rues sont presque désertes, éclairées seulement par quelques lampadaires qui projettent des ombres étranges sur le trottoir. Mon souffle se régularise peu à peu, et je me laisse envahir par la tranquillité de la nuit. Pendant un instant, je réussis presque à oublier ce que je viens de voir.

Presque.

L'air frais de la nuit me fait du bien, glissant sur ma peau comme une caresse apaisante. Je cours depuis quelques minutes maintenant, les rues sont calmes, presque désertes, et la lumière des réverbères crée de longs halos orangés sur le trottoir. À cette heure tardive, la ville semble retenir son souffle, comme si elle dormait paisiblement sous le ciel étoilé.

Je tourne un coin et, bien sûr, je tombe sur Shoto. Toujours au mauvais endroit au mauvais moment, celui-là. Je le reconnais tout de suite, même de loin, avec ses cheveux bicolores et son regard hétérochrome. On se croise souvent au commissariat. Il est du genre à ramener les vilains menottés au petit matin, et j'imagine qu'il doit être nouveau dans son agence, vu qu'il a hérité de ce genre de corvées ingrates.

En arrivant à son niveau, je ralentis et lui adresse un sourire timide.

— Midoriya ? Que fais-tu dehors à cette heure-ci ? Une patrouille ? remarque-t-il en fronçant les sourcils. Non, tu n'as pas ton uniforme, je vois.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 28 ⏰

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