Elena n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Les draps froissés sur le lit témoignaient de son agitation, de ses pensées tourmentées qui tournaient en boucle dans sa tête. Le souvenir de sa nuit avec Lyam ne cessait de la hanter, ravivant des sentiments contradictoires – désir, culpabilité, confusion. Elle avait franchi une ligne, et elle savait que cela allait avoir des conséquences. Mais ce qu'elle ignorait encore, c'était à quel point ces conséquences allaient la suivre.
Le lendemain matin, elle se force à quitter son lit, le corps lourd et l'esprit embrouillé. La lumière du jour filtrant à travers les rideaux semblait trop vive, presque agressive. Elle se dirigea vers la salle de bain, espérant que l'eau froide pourrait effacer les traces de sa nuit agitée, mais rien n'y fit. La réalité de ce qu'elle avait fait restait gravée dans sa mémoire, une réalité qu'elle devait maintenant affronter.
L'air froid de la villa pesait sur Elena comme un poids invisible. Elle ne pouvait plus se soustraire à la tension qui emplissait chaque recoin de cet endroit. Les murs, autrefois majestueux, semblaient maintenant l'enfermer dans une cage dorée dont elle ne pouvait s'échapper. Luciano et elle ne se parlaient que par hostilité, chaque mot échangeaient à une lame de rasoir prête à trancher.
Ce matin-là, alors qu'elle entra dans la cuisine, elle trouva Luciano adossé contre le comptoir, son regard sombre fixé sur elle. Elle avait appris à se méfier de lui, à ne jamais baisser sa garde. Leur relation n'avait jamais été simple, mais ces derniers temps, c'était devenu une véritable guerre froide.
-Mon ange , murmura-t-il d'une voix glaciale, une touche de sarcasme perçant dans ses mots.
Elena se tendit à l'entente de ce surnom. Il l'appelait ainsi depuis peu, mais il n'y avait rien de tendre dans sa manière de le dire. C'était une moquerie, une manière de lui rappeler qu'elle était piégée dans son monde, qu'elle ne serait jamais libre.
-Ne m'appelle pas comme ça , répondit-elle, les mâchoires serrées.
Luciano laissa échappé un léger rire, sans joie.
-Tu n'aimes pas ce surnom ? Pourtant, il te va si bien.
Elle serra les poings, refusant de lui donner la satisfaction de voir à quel point ses mots la touchaient. Il jouait avec elle, il aimait la voir perdre le contrôle, mais elle ne céderait pas. Pas cette fois.
-Qu'est-ce que tu veux, Luciano ? demanda-t-elle, son ton plus acide qu'elle ne l'aurait voulu.
Il fit un pas vers elle, impliquant la distance entre eux. Leurs salutations se croisèrent, et pendant un instant, le silence entre eux devint assourdissant. Chaque fibre de son corps lui criait de s'éloigner, de fuir cet homme qui incarnait tout ce qu'elle détestait, mais elle restait là, figée sous l'intensité de son regard.
-Tu es dans ma maison, dans mon monde ,murmura-t-il en la fixant. Je te conseille de ne jamais l'oublier.
Elle soutient son regard, défiant.
-Et moi, je te conseille de ne pas me sous-estimer.
Il haussa un sourcil, légèrement amusé par sa réplique.
-Sous-estimer ? Oh non, Elena, je ne te sous-estime pas. C'est pour ça que je garde un œil sur toi.
Elena sentit un frisson parcourir son échine. Elle savait que chaque mouvement, chaque mot était une provocation, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de répondre. Luciano la fascinait autant qu'il la terrifiait, et cette combinaison était en train de la détruire.
Elle tourne les talons, prête à quitter la pièce, mais la voix de Luciano la rattrapa.
-Ce soir, nous sortons.
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Sous l'emprise des ombres
RomanceElena a fui une vie pleine de secrets et de menaces pour se réfugier à Verone, une ville mystérieuse où elle espère pouvoir échapper à son passé. Mais alors qu'elle tente de reconstruire son existence, elle croise la route de Luciano, un homme puiss...