Polar Nights [Min Yoongi X OC] En cours 💜

Un poème

La salle est bondée. Elle ne s'attendait pas à ça pour un simple concours de poésie. Kylian la rejoint quelques minutes après sur le parvis du palais des fêtes de Strasbourg.

"Pas trop stressé?" Elle lui demande en voyant son bus s'éloigner. Elle se doutait bien que ses parents ne viendraient pas de toute manière. Mais ça ne l'empêche pas d'avoir un pincement au cœur.

"Vous vouliez lire madame, alors voilà." Il lui tend le poème qu'il a inscrit à son concours. Il n'avait pas voulu lui montrer avant de participer. Ils s'étaient entraînés ensemble. Ils avaient abordé différents sujets, parlés autour de bol de céréales à la pause de 16h, mais jamais elle n'aurait pu imaginer qu'il finirait avec un projet aussi abouti.

Visiblement il avait choisi son idée d'une métaphore de la vie, la sienne, poème composé en huit parties qui retraçait chaque étape de sa vie tel qu'il l'imaginait.

Sa naissance, faite dans les tumultes de l'île de la Réunion, qui avait été difficile pour sa mère, puisqu'elle y avait laissé sa vie. Kylian avait finalement descendu cette montagne qi était sa métaphore de la vie.

Quelques minutes après il se prépare à monter sur scène, il a l'air tellement confiant qu'elle en est presque jalouse. Elle aurait aimé avoir cette assurance quand elle était plus jeune.

Métavie

Je descends doucement cette chaîne de montagnes, savourant pleinement la douceur océane, qui se dégage avec difficulté des plaines encombrées, par des années de tumultes de la mer déchaînée, emportant avec Elle, tout espoir de renaître.

Je remonte doucement cette chaîne de montagnes, savourant pleinement les dernières lueurs, où se reflète avec facilité la plaine ensoleillée, par des années de captivité du soleil enchaîné, emportant avec Lui, la noirceur de la nuit.

Je vois au loin cette chaîne de montagnes, aplanit, les nuages y sont bien plus que divins, berçant parfaitement cette mer de nature, à qui l'on supplie, à qui l'on susurre, qu'on aimerait qu'Elle emporte avec Elle, tous les doutes qui ternissent notre sphère.

Je te vois au loin sur cette chaîne de montagnes, Elle est là, imposante, mais je ne vois que toi, ton image captivante, tu me tournes le dos, mais j'entraperçois, dans un murmure, tout bas, la montagne ne cache pas, que tu ne penses qu'à moi.

Je nous vois sur cette chaîne de montagnes, calme après la tempête, essuyant des vents forts, contre vents et marées. Je te prends la main et tu tiens la mienne, sans force, sans être contraint. La quiétude de cet air nous fait du bien, inventant ce que sera pour nous demain.

Je ne vois plus cette chaîne de montagnes, je ne peux que me rappeler de ces bruits, et de la pluie qui tombait en masse sur le granit, que de ces rires, écho à ma vie, que de ces supplices tendrement retranscrits, quand je m'enfuyais dans ce havre de paix.

Je foule pour la toute dernière fois le sol de cette chaîne de montagnes, me rappelant à quel point nous comptions sur le temps pour tout arrêter. La quiétude est toujours la même ici, seule ma vie a changé, j'ai peur de partir et de te quitter, mais je le fais, soulagé.

Je vois pour la première fois cette chaîne de montagnes, je suis ici, haut sur son toit, je sens mon cœur battre un peu plus fort, je le sais, je le sens, je m'avance, car j'ai tort, toujours penser que la beauté venait d'Elle, alors qu'elle vient de toi, toi qui lèves les yeux et me regarde d'en bas.

La salle met quelques minutes à se réveiller sous les yeux hagards de son élève mais finit par se lever pour lui offrir la standing ovation qu'il mérite. Elle peut voir de là où elle est que l'émotion gagne Kylian, alors qu'il quitte rapidement la scène.