L'Épopée de Stelio : Le Gardien de Verdantia

Chapitre 5 : Électrique

« Anémone, réveille-toi ! » La voix de Stelio, brutale et impérieuse, déchira le silence de la cabine. Anémone, confus et encore engourdi, ne fit qu'un léger mouvement avant que Stelio ne continue sans attendre de réponse. « L'aventure commence maintenant. Sois concentré. »

Anémone, toujours sous le choc, balbutia : « O...ok ? »

Le bateau tanguait violemment, secoué par les vagues déchaînées. Le ciel, menaçant, ne laissait présager rien de bon. Les deux hommes se précipitèrent vers le poste de pilotage, cherchant des réponses.

Anémone, visiblement agité, lança : « C'est quoi ce bordel ?! »
Stelio, les yeux fixés sur le pilote, demanda : « Commandant, quelle est la situation ? »

Le pilote, l'air grave, répondit en scrutant l'horizon agité : « Nous sommes dans une belle merde... On a quitté la zone 2 depuis plus de quatre heures. Stelio, prépare-toi à attaquer. Ce ne sera pas facile. »

Enragé, Anémone s'interposa entre Stelio et le pilote.
« Je vous parle ! Arrêtez de m'ignorer ! Que puis-je faire pour être utile ?! »

Stelio s'approcha calmement d'Anémone.
« Ce n'est pas le moment de paniquer. Le danger peut venir de n'importe où. Les monstres de la zone 3 sont inconnus... Alors, garde ton calme. »

Anémone, toujours furieux, fixa le pilote.
« Commandant ou pilote, peu importe. Que puis-je faire ? Dans les zones 1 et 2, j'ai éliminé les monstres sans difficulté. Mais vous, vous restez là sans rien dire ! Alors, soit vous me donnez des instructions, soit je prends les choses en main. »

Les tensions montèrent, alors que le vrai défi se profilait. Un violent choc fit tomber les trois hommes. Le commandant se releva en premier, hurlant :
« Fermez-la ! On va finir dévorés ! Stelio, va devant et ne reviens pas ici ! Anémone, fais ce que tu veux, mais je ne veux plus vous voir dans cette pièce ! »

Comprenant que le commandant était à bout, Stelio et Anémone se conformèrent aux ordres. Stelio courut vers l'avant du bateau, tandis qu'Anémone se dirigeait vers l'arrière.

Le pilote, malgré les conditions désastreuses, maintenait le cap. Mais soudain, une nouvelle secousse balança le bateau. Anémone se redressa, criant :
« Poisson de merde, montre-toi ! »
Il scruta les alentours et aperçut une ombre imposante sous l'eau. Se précipitant, il saisit son arbalète, visa l'ombre et tira. L'impact fut sans effet. L'ombre terrifiante se rapprochait inexorablement. Anémone tira encore deux fois, mais en vain. Déterminé, il décida d'utiliser ses pouvoirs mutants. Ses pieds quittèrent le sol, le faisant s'élever.

Il écarta les mains, respira profondément et claqua des mains en direction de l'ombre. Une puissante rafale d'air fonça vers la cible. L'eau résistait, ralentissant l'attaque. Perdu, Anémone entendit la voix de Stelio :
« Tout va bien ?! »
Anémone hésita, puis répondit avec assurance : « Tout va bien de mon côté. Et toi ? »
Stelio répliqua : « Rien à signaler non plus. »

La réflexion d'Anémone s'estompa, laissant place à l'impulsivité. Convaincu que son attaque n'était pas assez puissante, il concentra une quantité encore plus grande d'air, faisant tanguer le bateau. Stelio, percevant le danger, courut vers l'arrière du bateau :
« Anémone, arrête ! Tu ne vas pas supporter le choc ! Tu es plus efficace en combat aérien, c'est pourquoi je t'ai laissé t'en occuper ! »

Anémone le défia du regard :
« Je vais te prouver que je suis meilleur que toi. »
Stelio, alarmé, cria : « Arrête ! »

Anémone lança une attaque massive qui toucha finalement sa cible. L'ombre disparut dans un nuage de débris. Redescendant sur le bateau, Anémone lança d'un ton provocateur :
« Alors, tu disais quoi ? Continue à rien faire, l'ancien. »

Mais avant qu'il puisse continuer, Stelio, sentant encore la menace, posa ses mains au sol et murmura :
« Kuna-Nawi. »
Confus, Anémone demanda : « Tu fais quoi ? Lève... » Il n'eut pas le temps de finir. Un monstre colossal surgit de l'eau, bondissant vers le bateau. Stelio leva un bras et, en un instant, un arbre massif poussa du sol, transperçant la bête.

Stelio marcha vers le bord du bateau, regarda Anémone et dit d'une voix froide :
« Ne baisse jamais ta garde. »

L'arbre se rétracta, faisant tomber la bête morte à la mer. Stelio, furieux, cria à Anémone :
« À cause de ta connerie, j'ai dû tuer ce monstre alors que je voulais... »
Anémone, agacé, rétorqua : « N'importe quoi ! J'ai fait tout le boulot. En plus, il était vraiment dangereux. »
Stelio éclata de rire, ajustant ses lunettes.
« C'était un danger pour ton niveau, pas pour le mien. Tu crois qu'on m'appelle 'Kontos' pour rien ? Si tu veux me surpasser, tu devras te canaliser. Sinon, ceux qui t'entourent risquent de mourir. Va te reposer. »

Enragé, Anémone s'apprêta à créer une tempête, mais Stelio le frappa d'un coup rapide et le ramena dans sa cabine. Il retourna ensuite au poste de pilotage pour expliquer la situation au pilote.

Le commandant annonça une nouvelle troublante :
« Stelio, ça va te surprendre, mais ce n'est pas depuis quatre heures que nous sommes ici. La boussole était défaillante. J'en ai pris une autre... Et en fait, cela fait deux jours. »

Stelio, stupéfait :
« Deux jours ?! Tu mens ! Vérifie encore ! »
Le pilote, impassible :
« Non, je ne mens pas. Un problème ? »

Stelio, angoissé :
« Je dois retourner auprès de ma femme. Elle est enceinte. Je ne peux pas la laisser avec les tensions à Verdantia... »

Le pilote, avec une froideur implacable :
« Je suis vraiment désolé, mais le projet est trop important pour faire demi-tour. Si tu reviens, cela compromettrait tout, permettant à Tala ou à quelqu'un d'autre de prendre le contrôle... Il est hors de question de faire demi-tour. »

Stelio, furieux :
« Tu es avec moi ou contre moi ?! Tu collabores avec Tala, n'est-ce pas ?! Tu te fiches de ce que je viens de dire ?! Sors d'ici, je prends le relais ! »

Le pilote, calmement, se leva :
« Comme tu veux. Je pars. »

Stelio, seul, murmura avec désespoir :
« Je n'aurais jamais dû partir... Liora, pardonne-moi... Je... je pensais... »

Soudain, une fléchette anesthésiante se ficha dans le cou de Stelio, qui s'effondra immédiatement. Le pilote s'approcha de lui, le regard empreint de regret :
« Je suis désolé, mais nous devons aller jusqu'au bout... »