Maddy Perez s'est vue obligée de laisser entrer une personne dans sa vie : sa sœur longtemps cachée, le fruit d'un adultère du passé. Elle s'appelait Mikaëla, ou mieux, elle se faisait appeler Mika.
Maddy avait du mal à accepter cette situation et l...
[TW : sang, scarification, violence physique et verbale]
MIKA
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« Qui est là !? » demandai-je derrière la porte.
Je ne pouvais pas croire qu'une personne était en train de nous espionner dans la salle de bain depuis tout ce temps. Ou bien, c'était peut-être un truc moins glauque que ça : quelqu'un qui avait trop bu s'était retrouvé là, avait fait un black-out ou un coma éthylique, et venait tout juste de se réveiller ? Dans ce cas, c'était bizarre qu'on ne me réponde pas lorsque je demandais qui était là. Quel être-humain sain d'esprit ferait semblant de ne pas être présent, alors qu'un objet métallique venait de toute évidence de tomber au sol ? Il était tout de même 3 heures du matin et ce n'était pas un horaire raisonnable pour faire des blagues à qui que ce soit.
Adieu la libido, adieu l'ivresse... Ces deux éléments venaient de quitter mon corps en quelques fractions de secondes.
Je m'approchai de la porte entrouverte.
La lumière était éteinte.
C'était flippant. Ou peut-être que je me faisais des films... J'aurais aimé qu'Evan se soit dépêché, on aurait pu flipper à deux. Dans ma tête, c'était moins flippant que de flipper toute seule.
Je saisis la poignée dorée et la tournai lentement tout en poussant la porte.
Cette maudite grinça jusqu'à ce que je finisse de l'ouvrir en entier. Un vrai film d'horreur.
Je ne vis d'abord rien puisque la lumière était toujours éteinte et que celle de la chambre était trop tamisée pour éclairer quoi que ce soit.
Alors sans plus réfléchir, j'appuyai sur l'interrupteur pour allumer cette foutue salle de bain.
Lorsque la lumière remplit la pièce, un cri me monta à la gorge et mon cœur s'arrêta net. Je me sentis de suite étouffée par ce qui était en train de se passer sous mes yeux. Le carrelage blanc était violemment orné de tâches écarlates, et au milieu de cette mare de sang : Nate, à moitié allongé sur le sol. Il suffoquait, son visage était pâle, crispé, ses yeux grand ouverts et aucun son ne sortait de sa bouche. C'était comme s'il se forçait à sentir sa douleur en silence.
Dans sa main droite, un ciseau. Le ciseau. Il le serrait si fort que ses jointures en étaient devenues blanches.
Son poignet gauche était tailladé. Ses veines gisaient. C'était horrible de voir cette plaie ouverte et tout ce sang qui coulait en vagues sur le sol, ainsi que sur ses propres vêtements. Une vraie boucherie.
Je reculai d'un pas. J'avais froid dans le dos, j'étais prise de vertige face à cette vision de massacre. L'instinct de survie me hurlait de fuir, de me tirer, mais je ne pouvais pas simplement le laisser là. Il pouvait mourir.