Je tapote l'accoudoir du fauteuil en tissu d'une couleur marron crème dans lequel mon fessier est posé par obligation venant de l'homme qui est installé face à moi pour avoir le loisir de m'analyser.
Nos regards se soutiennent longuement jusqu'à ce qu'il finisse par esquisser un léger sourire au coin, heureux sûrement que j'accepte le contrat qu'il propose avec un salaire plus que convenable. Je détourne mes yeux pour observer attentivement son bureau élégant et sombre. Rien d'étonnant pour un millionnaire qui peut se permettre un tel luxe.
Cela a quand même ses inconvénients d'être au centre des convoitises de la société, car maintenant celui-ci est dans une position inconfortable de s'être fait des ennemis plus puissants que son argent. C'est pour cette raison qu'il m'a appelé en urgence et m'as fait une offre alléchante d'être le garde de corps de son fils unique en échange de ce que je veux.
Hélas, pour cet homme prénommé monsieur Blanc, ma liste de vœux est devenue très longue au fil des années.
Quelques coups contre la porte me font revenir à l'instant présent pour me préparer mentalement à être la nounou d'un gamin immature.
Dommage que je n'aie pas pensé à augmenter mon salaire pour supporter cette mission à durée indéterminée. C'est un pauvre majordome qui rentre penaud, il tortille ses mains d'un geste nerveux en baissant le regard, peureux de confronter son patron qui commence à perdre fortement patience.
— Alistair, où est Bastille ? Demande-t-il d'une voix sévère qui fait trembler le majordome dans tous ses états. Il balbutie quelques mots incompréhensibles, ce qui mit encore plus fou de rage monsieur Blanc, son poing cogne durement sur son bureau en bois de chêne noir parfaitement sculpté.
Mes yeux sont captivé par les reliefs joliment dessinés en me désintéressant de la conversation, d'un ennui mortel. Je laisse même échapper un petit bâillement de fatigue, car mine de rien pour venir jusqu'à ici, la route a été longue et je rêve qu'une chose d'aller me taper un bon dodo.
Je me lève nonchalamment, ma main fouille la poche à l'intérieur de mon blouson pour sortir mes lunettes de soleil que je mets toujours, même la nuit.
— Je vais ramener votre morveux par la peau du cul, monsieur Blanc, et on rediscutera de notre accord plus tard, dis-je simplement sans être impressionné par un tel personnage. Il doit bien avoir un certain pouvoir, mais hors dehors de son bureau, il doit juste savoir rentrer sa queue entre les jambes pour être un brave toutou a cause des personnes qui veulent l'éliminer parce qu'il sait beaucoup trop de choses.
Je sors du bureau en laissant ce malheureux majordome se faire sermonner sévèrement comme un enfant qui a dépassé les bornes.
Je descends rapidement les escaliers quatre à quatre pour vite me trouver dehors dans la fraîcheur d'une belle nuit étoilée. C'est une magnifique soirée pour commettre un joli meurtre, mais je dois tenir la promesse de mon chef qui m'a envoyé ici avec l'interdiction aux bains de sang.
Je monte sur ma moto d'un éclat vert pour la démarrer, mon cerveau se met automatiquement en mode à retrouver ce gamin.
Où est-ce qu'un adolescent immature irait pour fêter la fin des vacances ?
Une petite lumière s'éclaire dans ma tête sans réfléchir plus longtemps. C'est en montant dans les tours que je file comme un éclair pour foudroyer ce gamin qui a commis la terrible erreur de bousiller ma première soirée dans cette villa grandiose.