J'avais encore passé la nuit à l'hôpital, près d'elle.
Je ne m'étais pas présentée à l'entraînement, invoquant des raisons personnelles que le coach avait gentiment comprises. Je tenais à tout prix à parler avec le médecin de ce qu'il s'était passé. Les constantes de Victoire étaient bonnes, et j'avais cette impression persistante qu'elle était là, avec moi. Je souhaitais de tout cœur que la date de son réveil soit avancée.Il était environ six heures du matin quand l'infirmière entra dans la chambre et me réveilla. Je dormais assise sur ma chaise, la tête posée sur le matelas de son lit, ma main tenant la sienne, froide et immobile. Je relevai la tête, plissant les yeux face à la lumière vive du couloir.
— Oh, pardon, je vous ai réveillée ? demanda l'infirmière avec douceur.
Je bâillai, me frottai les yeux, et lui répondis d'une petite voix :
— Oui, mais ce n'est pas grave. J'aurais dû dormir chez moi.
— Vous avez tout à fait le droit d'être ici pour votre amie.
— Petite amie, la corrigeai-je doucement.
— Oh, je vois. Ça ne doit pas être facile pour vous.
— Oh non, ça ne l'est pas, murmurai-je, le regard rivé sur Victoire, endormie.
— Vous étiez là au moment de l'accident ? demanda-t-elle avec hésitation.
— Hm hm, acquiesçai-je, incapable de détacher mon regard du visage de ma copine.
— Je vois...Un silence pesant s'installa.
— Elle est forte. Je suis sûre qu'elle va bientôt se réveiller, reprit l'infirmière, comme pour me rassurer.
— Il faut encore que vous la sortiez du coma artificiel, dis-je doucement.
— Le médecin doit passer dans la matinée pour l'ausculter, m'informa-t-elle.
— D'accord.Un nouveau silence s'installa, et je replongeai peu à peu dans le sommeil, ma main dans celle de Victoire. Avant de partir, l'infirmière ajouta :
— Ses constantes sont vraiment bonnes. C'est un très bon signe. Même si elle reste fragile, le médecin pourrait peut-être avancer la date de son réveil.
Je hochai lentement la tête, la fatigue prenant le dessus.
— Je t'aime, Victoire, de tout mon cœur, murmurai-je avant de m'endormir profondément.Je me réveillai deux heures plus tard et me dirigeai vers la petite salle de bain attenante à la chambre pour me rafraîchir. Le bip régulier du scope rythmait le silence de la pièce, une mélodie devenue familière. Alors que je sortais de la salle de bain, la porte de la chambre s'ouvrit. C'était Vanessa, la petite sœur de Victoire.
— Hey, me salua-t-elle avec un sourire.
— Hey. Ta mère n'est pas là ? demandai-je.
— Non, elle a beaucoup de choses à faire chez nous, près de Nantes.
— Oh, je vois, elle est rentrée ?
— Oui. Mais moi, je vis chez Victoire en attendant qu'elle se réveille. Je veux être là pour elle.
— Je comprends. Au fait, tu as quel âge ? lui demandai-je, cherchant à faire connaissance.
— J'ai vingt ans. Et toi ?
— Vingt-six.
— Oh, tu as deux ans de plus que Vicky.Je fronçai les sourcils, un peu perdue, avant de réaliser qu'elle parlait de Victoire.
— Vicky, c'est Victoire ?
— Oui, c'est ça, répondit-elle en riant doucement.
— Ah oui, c'est curieux. On ne l'appelle pas comme ça, mais ça n'a pas l'air de la déranger.
— Elle m'a dit que vous l'appelez Vic, ajouta-t-elle avec un sourire.Mon regard s'égara à nouveau vers Victoire, toujours endormie. Vanessa interrompit mes pensées.
— Puisqu'on est belles-sœurs, tiens, je te passe mon numéro.
— C'est vrai ? Merci, dis-je, légèrement gênée mais touchée.
— C'est normal. Comme ça, on peut s'écrire si quelque chose ne va pas avec Victoire ou si tu as des nouvelles. J'ai cru comprendre que tu es très présente ici.
— Oui, je pense que c'est important. Pour elle comme pour moi. Je ne peux pas la laisser tomber.
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PASSION DANS NOTRE PASSION [CORRIGÉ]
FanfictionFiction entre Elisa De Almeida et Victoire Le Crom, nouvelle attaquante au Paris-Saint-Germain incluant amitié, amour, intrigue, dispute et drame. (Photo représentant Victoire Le Crom est Ava Rose, photo prise sur Pinterest)