Shattered

CHAPITRE 7,5

Damian

On roule en silence, les rues défilant sous la lueur des lampadaires.
L'atmosphère dans la voiture est oppressante, chargée d'adrénaline et de questions non posées.

Je jette un coup d'œil à Lina, qui reste concentrée sur la route, son visage fermé, mais je peux deviner qu'elle réfléchit, qu'elle planifie déjà la suite.

Finalement, je romps le silence.

– Tu savais que ça allait être aussi tendu, là-dedans ?

Elle répond sans détourner les yeux de la route.
– Avec des types comme eux, il faut toujours s'attendre à ce que ça dégénère. Mais ce n'est pas lui qui m'inquiète le plus.

Je fronce les sourcils.
– Tu penses à Marcetti, pas vrai ?

Elle acquiesce, son expression se durcissant.
– Oui? Ce qu'on vient de faire va l'énerver. Mais surtout, ça va l'obliger à se montrer. Il n'aime pas qu'on vienne fouiller dans ses affaires.

Je réfléchis à ses paroles, Marcetti est un nom qui commence à me hanter, même si je ne l'ai jamais rencontré en personne.

Son réseau est vaste, et sa réputation encore plus sombre.

– On a ce qu'il nous fallait, non ? La clé USB.. qu'est-ce qu'elle contient exactement à l'intérieur ?

Elle hésite un instant avant de répondre.
– Des informations cruciales. Des transactions, des contacts, peut-être même des preuves qui pourraient faire tomber une partie de son organisation. Mais on ne saura vraiment ce qu'on a en main que lorsqu'on l'aura analysée.

– Ça va nous donner un avantage sur lui ?

Elle sourit, un sourire fin et calculé.
– Si on s'en sert correctement, oui. Mais on doit faire vite. Marcetti ne va pas rester les bras croisés. Il va vouloir récupérer ce qu'on lui a volé et il ne va pas hésiter à utiliser tous les moyens possibles.

Je soupire, sentant le poids de la mission s'alourdir encore.
– On va où maintenant ?

– On va au point de rendez-vous pour remettre la clé à notre contact. Il va s'assurer que tout ça soit décortiqué rapidement. Ensuite, on attend les instructions pour la prochaine étape.

La voiture file à travers la ville, et je sens une nervosité grandissante en moi.

Ce qui vient de se passer n'était qu'une première escarmouche, et pourtant, ça a déjà été intense. Je ne peux m'empêcher de penser à ce qui va suivre.

On arrive finalement à un petit bâtiment discret, quelque part en périphérie de la ville.

Elle gare la voiture dans une allée latérale, loin des regards indiscrets.

On sort, et elle m'entraîne vers une porte métallique sans enseigne, qui donne sur une cour intérieure.

Tout est calme, mais l'endroit a l'air bien plus sécurisé qu'il n'y paraît.

On passe une série de portes avant d'arriver dans une pièce exiguë où un homme nous attend, assis derrière un bureau.

Il est habillé sobrement, une barbe grisonnante bien taillée et des lunettes qui lui donnent un air d'intellectuel.

Il se lève à notre entrée, nous saluant d'un signe de tête.

– Vous avez la clé ? Demande-t-il sans préambule.

Elle hoche la tête et lui tend la clé USB.
Il la prend avec précaution, la glissant dans sa poche avant de nous inviter à nous asseoir.

– Vous avez fait un bon travail jusqu'ici. Dit-il, son ton professionnel n'est pas chaleureux. Mais les choses ne vont faire que se compliquer. Marcetti a déjà commencé à bouger. On a intercepté des communications qui montrent qu'il est en train de réorganiser ses hommes. Il se prépare à une contre-attaque.