✦ Chapitre 8 : Réconciliations à l'horizon ✦

17 2 59
                                    

Samedi, début de soirée

Point de vue d'Isadora :

Rosa m'a contactée dans l'après-midi. Elle souhaite que nous nous voyions pour nous expliquer.

Je suis touchée qu'elle ait pris cette initiative et je croise les doigts pour que tout s'arrange. Cette dispute m'a quand même bien miné le moral, je dois l'admettre.

Et, même si j'ai encore du mal à digérer cette histoire, ma meilleure amie me manque.

Revenir vers moi était loin d'être évident, surtout après ce qui s'est passé entre nous mais elle n'a pas hésité à le faire. Elle a du cran, ma Rosa. Et je l'admire pour ça. Elle me ressemble un peu.

Rien ne semble pouvoir l'arrêter.

Pour nos retrouvailles, je décide de marquer le coup. J'enfile un dos nu argenté qui rehausse mon teint halé ainsi qu'un short en dentelle noir. Puis, je file dans la salle de bain me maquiller.

J'applique du mascara sur mes cils et dessine un trait de crayon rose gold. Je complète mon look en me faisant une tresse collée. Même si je n'en ai pas besoin, je jette un dernier coup d'œil dans le miroir pour me rassurer et vérifier que tout est parfait. Ça y est. Je suis fin prête.

Lorsque je descends de ma suite et quitte mon club, mon chauffeur est déjà garé devant la porte.

Je m'installe sur la banquette arrière et le laisse m'emmener à bon port. Les rues bondées défilent à la vitesse de l'éclair. Les passants cherchent à s'abriter sous les arbres, seules zones d'ombres. Je suis bien mieux dans la voiture avec la clim mais j'en ai conscience, tout le monde ne peut pas se le permettre. Surtout à Madrid où les prix sont exorbitants.

Je n'ai pas le loisir de cogiter plus longtemps. Angelo freine en douceur et finit par s'arrêter. Il m'a déposée juste devant le café. Rosa est déjà installée en terrasse et sirote un diabolo à la fraise. Je n'ai pas besoin de lui faire signe. Elle me repère aussitôt alors que je m'extirpe de la berline. Alors que je comble l'espace qui nous sépare, elle agite sa main, un grand sourire scotché aux lèvres.

— Bonjour, Isa ! me salue-t-elle, sur un ton enjoué.

— Coucou Rosa. J'arrive, je vais commander un verre au comptoir.

La revoir et lui reparler me fait quelque chose au cœur. Et si elle m'annonçait qu'elle sortirait avec Dídac coûte que coûte ? Non, elle n'aurait pas utilisé le mot « s'expliquer ».

Je dois respirer et souffler un bon coup. Je ne dois pas laisser mon anxiété prendre le dessus.

Depuis ce que ces connards m'ont fait subir, je dois prendre des cachets pour lutter contre. Et ils m'aident à dormir d'un sommeil sans rêve également. Ma vision se voile à cette pensée. Ils m'ont volé bien plus de choses que mes proches peuvent imaginer. Rien ne sera plus comme avant. Ils m'ont brisée. Pour toujours et à jamais.

Perchée sur mes talons, le dos droit et les épaules en arrière, je fais comme si de rien n'était.

Certains clients et serveurs me regardent, admiratifs. Si seulement ils savaient...

J'atteins le comptoir une poignée de secondes plus tard et m'y accoude en me penchant.

— Bonjour, je voudrais une Sangria s'il vous plaît. Pourrez-vous me l'apporter sur la terrasse ?

— Bonjour, oui bien sûr. Je vous la prépare tout de suite. Cela vous fera 9€.

— Tenez et gardez la monnaie, dis-je en déposant un billet de 20€.

Cela fait, je tourne les talons et rejoins Rosa. Ses lunettes de soleil lui mangent presque le visage. Elles lui vont à merveille. Je sors les miennes après m'être assise et me les mets aussi sur le nez.

Quel temps ! Un rafraîchissement n'est pas de refus ! Voilà ma Sangria d'ailleurs. Il a été rapide. Il dispose mon cocktail devant moi, me souhaite une bonne dégustation puis s'éclipse.

Le service est impeccable ici. Je reviendrai, c'est certain.

Pressée de me désaltérer, je trempe mes lèvres et bois quelques gorgées avant de la reposer.

— Je suis désolée, Isa. J'ai vraiment déconné la dernière fois, j'en ai conscience maintenant. Si tu le veux bien, j'aimerais que les choses s'arrangent entre nous. Je ne veux pas te perdre. Tout sauf ça. Vraiment.

— Pour être tout à fait honnête, tu m'as énormément blessée mais on a qu'une vie, me livré-je. Je n'ai pas envie de me prendre la tête. Surtout pour des futilités. Je te pardonne, Rosa.

Soulagée que tout rentre dans l'ordre aussi vite, Rosa porte une main à son cœur puis se relève et vient me serrer fort dans ses bras. Des larmes perlent sur ses joues tant elle est heureuse. Je suis moi aussi ravie de m'être réconciliée avec elle. L'amitié, c'est tellement important.

La tension entre nous disparaît complètement pour laisser place à une meilleure ambiance. Rosa me raconte les derniers potins pour mon plus grand bonheur et je n'hésite pas à intervenir pour lui en apprendre d'autres. Les minutes défilent sans que nous nous rendions compte. Les heures. La nuit finit par pointer le bout de son nez. Un magnifique coucher de soleil se dessine à l'horizon.

C'est magnifique.

— Bon, maintenant que la hache de guerre est enterrée, ça te dirait de venir à mon club avant de rentrer chez toi ? proposé-je.

— Carrément ! s'exclame Rosa.

— Allons-y ! J'appelle mon chauffeur pour qu'il vienne nous chercher.

Joignant le geste à la parole, je le contacte et lui annonce qu'il peut nous récupérer.

Une poignée de minutes plus tard, il traverse la grande avenue et s'arrête à notre niveau. C'est si pratique. Je ne me lasserais de ce privilège pour rien au monde.

Nous nous engouffrons en vitesse dans la berline, mettons notre ceinture de sécurité et rions tout le trajet, le cœur définitivement plus léger. Les phares des autres voitures nous éclairent de temps à autre. À cette heure, les rues sont encore plus bondées.

Les températures baissant, les Madrilènes profitent pour sortir manger ou bien faire des courses.

L'allure de la voiture finit par ralentir. Les roues se stoppent complètement. Nous descendons. J'ai envie de courir jusqu'aux videurs avec Rosa mais ces talons hauts m'en empêchent. Tant pis, une autre fois. Ce ne sera pas les occasions qui manqueront à mon avis maintenant que notre dispute appartient au passé.

En entrant, nous apercevons Iván et Zara danser ensemble. Elle est la meilleure chose qui pouvait lui arriver dans la vie. Après le décès de son père, il a peiné à sortir la tête hors de l'eau.

Je ne peux que le comprendre. Ce meurtre brutal a dû être si dur à digérer. Ces souvenirs ont été si difficiles à accepter. Cette perte si insupportable à encaisser.

Avec tendresse, Iván rapproche Zara de lui, effleure ses lèvres puis l'embrasse passionnément.

Me rapprochant de Rosa et passant un bras autour de son épaule, je lui chuchote dans l'oreille :

— Je savais que ces deux-là finiraient ensemble. Ils sont trop mignons, mes bébés !

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Sep 04 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Tu y yo (FF Elite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant