Chapitre 3

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- Cécilia...

Lumine se réveilla lentement. Elle se trouvait dans un endroit inconnu, qui n'étais pas sa chambre. Elle se souvenait qu'elle se trouvait à la taverne du Cadeau de l'Ange, qu'elle y avait dormi, mais tout était encore flou.

- Venti... ? Venti ?

Elle faillit pousser un cri de frayeur lorsqu'elle vit le barde devant elle, allongé près d'elle dans son lit. Elle roula sur elle-même et tomba du lit. Elle se releva aussitôt, puis cria, le visage rouge :

- Qu'est-ce que tu fiches dans ma chambre ? Sale pervers !

Venti leva un sourcil et le même sourire malicieux apparut sur son visage. Il se redressa, puis dit sensuellement, en lui faisant un clin d'œil :

- Ce n'est pas moi qui dors dans le lit des autres...

- Hein ?

Lumine regarda autour d'elle. Elle vit un amas de bouteilles d'alcool au fond de la pièce, qui ne se trouvait pas dans sa chambre, et une lyre, une cape et un béret verts, ainsi que des élastiques noirs et un corset marron étaient posé sur une chaise, près d'une petite table, non loin de la fenêtre. La voyageuse redevint immédiatement écarlate et se couvrit le visage de ses mains.

- J'espère que tu as bien dormi ! lança joyeusement Venti, en sortant du lit.

Il s'étira en baillant, Sa chemise était à moitié déboutonnée, et ses tresses avaient été détachées, ce qui le rendait encore plus attirant.

- Tu t'es changé ? Mais pourquoi tu ne m'as pas réveillée à ce moment-là ? se plaignit-elle, en le regardant timidement.

- Tu dormais si bien ! Je n'allais pas te déranger !

Le barde fit son fameux sourire à Lumine, dont le cœur rata un battement. Il reboutonna sa chemise sans se presser, les yeux posé sur un point invisible sur le sol, puis contourna le lit et passa derrière elle, afin de saisir son corset. Il repassa lentement devant Lumine, qui s'était retournée vers lui, tout silencieux, puis s'immobilisa. La jeune fille pencha la tête sur le côté, apercevant ses yeux, cachés derrière ses cheveux bleus et détachés. Sans la regarder, il lui tendit la pièce de cuir et murmura, fixant le sol :

- Tu pourrais m'aider à l'attacher, s'il te plaît ? Je ne pense pas que je vais y arriver tout seul...

La voyageuse rougit, mais ne protesta pas. Elle hocha la tête, puis tenta de croiser le regard de Venti sans y arriver. Celui-ci regardait par la fenêtre, le visage rosé. Il tourna sur lui-même, fit passer le corset sur son ventre, puis tendit les lacets à Lumine, qui les saisit habilement. 

- Tu me dis quand c'est suffisamment serré, d'accord ? demanda-t-elle, ayant peur de lui faire mal.

- Mmh, mmh.

Il est parfaitement éveillé, malgré la soirée de la veille... Il s'est pourtant bien lâché, à boire trente-neuf verres de vin Dent-de-Lion... Comment fait-il ?

Elle fit passer les lacets l'un sous l'autre en un lacis bien serré, puis tira légèrement sur les deux boucles, avant de les lâcher. 

- C'est fait...

Venti se retourna vers Lumine - son visage n'était plus rouge, et lui adressa un grand sourire. 

- Où allons-nous aujourd'hui ? interrogea-t-il soudainement, tout sourire.

Lumine se contenta de l'admirer en silence. Il était redevenu le garçon enjoué qui faisait battre le son cœur en une seule fraction de seconde, avec son grand sourire et ses iris pétillantes. Venti pencha la tête sur le côté, comme elle quelques secondes pus tôt et lui demanda en un chuchotement, avec un regard joueur :

- Je sais que je suis beau, mais de là à t'attirer toi...

Lumine s'arracha à sa contemplation, se retourna, les joues roses et lâcha :

- Ne dis pas n'importe quoi !

Evidemment, le barde ne tomba pas dans le panneau et se contenta d'afficher un sourire à la fois comblé et énigmatique. Il ne souligna pas, mais saisit ses élastiques, noua rapidement ses cheveux en tresses, enfila sa cape et, enfin, posa son béret décorée d'une Cécilia sur sa tête. Il accrocha sa lyre à sa ceinture, puis retourna près de Lumine, qui n'avait pas bougé, le regard perdu dans le vague. Le garçon lui saisit la main, la tirant hors de la chambre sans prêter attention à ses protestations et ses demandes et ils descendirent l'escalier. Le rez-de-chaussée, habituellement animé et bondé, était totalement vide et silencieux. Venti tira la jeune voyageuse jusqu'au bar, passa la tête par-dessus et se mit à crier le nom de Diluc.

-Diluc ! Tu es là ?

Celui-ci apparut à l'encadrement de la porte de la réserve d'alcool, une bouteille ouverte à la main. Le barde le remarqua immédiatement et accusa le coup :

- Hé, le barman, tu n'es pas censé vendre ton alcool et non le boire ? 

Diluc haussa les épaules.

- De toutes façons, ce n'est pas comme s'il m'en restait des litres; dès que tu viens ici, je sais que mes dépenses vont augmenter d'un coup pour le mois à venir...

Venti se gratta l'arrière du crâne de l'autre main, celle qui n'était pas serrée autour de la main de Lumine, qui écoutait, sans y porter grande attention, la conversation entre le garçon et l'homme. Non, elle réfléchissait plutôt à ses sentiments envers ce même garçon, plongée dans l'observation minutieuse du visage de celui-ci. 

- Hé hé...

- Tu n'es pas souvent dans les parages, barde, mais le peu que tu l'es, mes finances en souffrent irrémédiablement... Sais-tu combien coûte le litre de vin Dent-de-Lion que tu bois comme s'il s'agissait d'eau ? Celui de vin de pissenlit, qui, par malheur, est ton préféré ? Je ne pense pas, non.

- Hé hé, euh... Et bien, mon cher Diluc, c'est sur ces belles paroles que la voyageuse et moi te quittons ! fuit Venti, en attirant Lumine contre lui, en reculant progressivement vers la sortie. Nous te souhaitons une bonne continuation !

Il poussa la porte de l'établissement et se réfugia aussitôt dehors, Lumine à sa suite.

- Ouh la... Je crois que j'ai vexé Diluc... marmonna-t-il pour lui-même. Mais bon... Le Cadeau de l'Ange est la seule taverne dans laquelle je me sens comme chez moi !

Le barde secoua la tête, puis se tourna vers Lumine, qui était redescendue sur Terre depuis que le garçon l'avait emmenée dehors et l'écoutait attentivement. Leurs doigts étaient toujours entrelacés en une étreinte chaleureuse et agréable. Chacun le pensait tout bas, mais aucun n'osait le dire tout haut.

- Aller Cécilia, partons dans les recoins de Mondstadt et plus loin encore ! lui déclara solennellement le barde joyeux. Où partons-nous ?

- Où tu compteras m'emmener... murmura-t-elle, les yeux baissés.

- Mmh ?

 Venti eut un sourire trois fois plus grand et pressa légèrement la main de Lumine dans la sienne. Elle releva les yeux, puis il lui dit :

- Alors, j'ai l'endroit parfait pour une nouvelle aventure.

Les larmes de l'ArchonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant