Chapitre 4

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Plusieurs semaines s'écoulèrent ainsi. Astoria n'aurait jamais cru qu'une telle situation pourrait la rendre malheureuse. N'avait-elle pas réussi à l'avoir ? Dans l'intimité, Drago se montrait toujours prévenant et attentionné, il était doux dans ses gestes, s'inquiétait de son bien-être et de son plaisir, elle n'aurait pas pu rêver mieux. Elle avait entendu ses camarades de chambre parler de sexe et même sans avoir aucune expérience, elle sentait bien que leur alchimie physique n'était pas commune. Mais dès qu'elle sortait de sa chambre, elle n'existait plus à ses yeux. Le pire était de le croiser dans la journée, son indifférence lui faisait à chaque fois comme un sortilège en plein cœur. Comment pouvait-il être à ce point indifférent ?

Plus le temps passait, plus elle réalisait que Drago agissait comme une sorte de drogue. Elle se sentait toujours plus mal en repartant de sa chambre quand y arrivant mais ne parvenait jamais longtemps à résister à y retourner. Elle commençait à détester le pouvoir qu'il avait sur elle. La jeune femme aurait aimé en parler à ses amis mais elle savait qu'elle ne pouvait se permettre de divulguer son secret. De toute façon, elle savait déjà ce qu'Alphard et Danaë lui auraient dit et elle n'avait pas envie de l'entendre.

Un soir, elle trouva la chambre vide et décida de l'attendre. Il était sans doute à la bibliothèque, il passait un temps considérable à étudier. Astoria s'allongea sur le lit et laissa ses pensées divaguer jusqu'à s'assoupir. Quand elle s'éveilla, le lit était toujours vide. Sa montre indiquait trois heures du matin. Où était Drago ?

Soit il était à l'infirmerie, soit il dormait dans un autre lit que le sien et aucune de ces perspectives ne l'enchantaient. Incapable de se rendormir, la jeune femme décida d'explorer la première option. Le tout était d'éviter de croiser quiconque. Le chemin jusqu'à l'infirmerie fut assez facile, elle eut juste à éviter un ou deux fantômes qui profitaient du calme de la nuit pour se balader.

Drago était bien là, endormi. Elle s'approcha doucement de son lit. Il était encore plus pâle et cerné que d'habitude. Est-ce qu'il était malade ? Cette pensée lui fit mal.

- Bordel Astoria, qu'est-ce que tu fais là ?

Drago avait les yeux ouverts. La jeune femme eut un hoquet de peur et plaça la main sur sa poitrine dans un réflexe.

- Tu m'as fait peur !

- Et toi donc ! Qu'est-ce qui te prends de te balader dans le château en pleine nuit ? Je vais finir par croire que tu veux réellement me tuer.

- Je... Je m'inquiétais pour toi.

Drago soupira puis eut une quinte de toux.

- Il manquait plus que ça... J'ai déjà Pomfresh sur le dos à longueur de journée.

- Qu'est-ce que tu as ?

- Cela ne te regarde pas, répliqua le blond d'un ton sec.

Il sembla se raviser en voyant l'air meurtri d'Astoria.

- Je ne sais pas ce que j'ai. Probablement quelques effets secondaires de la magie noire. Rien qui mette ma vie en danger, si c'est ça qui t'inquiète.

Astoria eut un pas de recul et Drago sourit, amer.

- Tu t'attendais à quoi ? À ce que j'ai joué aux cartes avec Voldemort ?

- Ne dit pas son nom, souffla Astoria.

Elle eut soudain de la peine pour lui. Merlin seul savait ce qui s'était passé pendant la guerre, mais Astoria ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie.

- Tu veux que je reste avec toi ? demanda-t-elle d'une voix douce.

- Quoi ? Bien sûr que non ! Tu veux que Pomfresh te tues ?

AstoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant