Le monde d'Harry

Louis

Louis entre dans la cafétéria, l'odeur de café fraîchement moulu et des viennoiseries chaudes flottant dans l'air. Il se dirige vers la ligne de service, prend un café et une pâtisserie, puis cherche une place libre. Ses yeux balayent la pièce avec l'habitude de quelqu'un qui connaît bien cet endroit, mais aujourd'hui, son regard se pose sur une figure nouvelle.

Là, dans un coin tranquille de la cafétéria, Harry est plongé dans ses études. Il est assis à une table, les épaules légèrement voûtées sous le poids de ses livres et de ses notes éparses. Ses cheveux, longs et bouclés, sont épars autour de son visage, tombant en une cascade désordonnée de boucles brunes. Un peu en désordre, ils encadrent son visage avec une certaine nonchalance. Ses yeux, d'un vert profond, sont rivés sur les pages de ses livres, mais leur intensité semble résonner au-delà des mots qu'ils déchiffrent.

Harry porte un pull gris clair, assez simple, qui tombe confortablement sur ses épaules. Ses jeans décolorés sont usés aux genoux, témoignant de son côté pratique et sans prétention. Sa peau est pâle, contrastant avec les ombres projetées par les lumières de la cafétéria. Il a ce charme désinvolte, un mélange d'innocence et de mystère qui le rend captivant. Sa démarche lente et posée, son attention totale portée à son travail, sont comme une déclaration silencieuse de son monde intérieur.

Louis observe Harry de sa place, la curiosité l'ayant conduit à ce regard prolongé. Il est frappé par la manière dont Harry semble isolé, même dans cet espace partagé. Il perçoit une vulnérabilité dans la posture de Harry, une fragilité que son apparence et son attitude détendue cachent en partie. Les boucles brunes de Harry, si peu soignées, lui confèrent un air à la fois rêveur et rebel, une touche d'authenticité qui contraste avec la perfection ordinaire qu'il rencontre souvent dans ses propres cercles sociaux.

Il ne peut s'empêcher de se demander quel est ce monde que Harry semble occuper en dehors de ce café. Ses propres sentiments sont un tourbillon d'intérêt et de compassion. Il ressent une étrange connexion avec ce jeune homme dont il ne sait presque rien, mais dont la présence semble résonner profondément avec lui. Harry a quelque chose de différent, de sincère, quelque chose que Louis ne peut pas facilement ignorer.

Louis se retrouve à scruter chaque mouvement d'Harry, la façon dont il passe ses doigts sur les pages, la concentration visible dans ses gestes. Cette curiosité est mêlée à une empathie inattendue, comme si, malgré leur distance, quelque chose d'essentiel les reliait. Louis se surprend à se demander si Harry ressent, lui aussi, ce sentiment d'être en décalage, cette quête de soi qu'il connaît si bien. Alors qu'il finit son café et se lève pour partir, il laisse derrière lui un regard qui ne cesse de revenir vers Harry, un regard empreint de questions et de sentiments non résolus.