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Rentrer dans ce lieu connu comme une inconnue.
En ouvrant la porte reconnaître d'abord l'odeur.
Ne plus se souvenir si la pièce était plongée dans l'obscurité et y découvrir la lumière.
Lever la poignée très fort sinon la porte ne se ferme pas : j'avais oublié.
Et arriver avec les bagages d'un autre monde plein à craquer.
Tout est figé.
L'électricité revient et le frigo siffle tout doucement le chant de son hibernation estivale.
Je ne reconnais rien et pourtant je revois toutes les histoires.
Une poubelle avec des papiers.
Des post-it sur tout le mur, des couleurs sur un mur blanc, des mots dans un passé animé.
Une poule qui n'a plus de tête et son ami l'agrume déshydraté.
Des légos éparpillés sur le parquet, le tapis est poussé sur le côté pour laisser une place pour les réparateurs de cœur.
C'est un beau bouquet.
Des chaussettes en boule sous le canapé.
Des draps froissés.
Je n'ai pas encore voulu sentir leur odeur : j'ai peur qu'elle y soit après 3 mois.
Des perles sans couleurs éclatées sur le bureau.
Aujourd'hui le blanc et le noir sont dérangés.
Mélangés, ils n'ont plus les mots et forment un chaos.
Et pourtant dans cet espace si petit, je me sens loin de tout ce bruit qui m'arrache les tripes, fait sortir ma bile et me lave la tête.
Je suis chez moi.
Alors pourquoi rester immobile.
Je veux faire partie du décor et vivre encore les histoires qui habitent ces murs.
Sans savoir quoi faire, je reprends mon plus petit bagage et je pars.

Une poésie un peu bancaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant