Chapitre 2 : Un café jamais terminé

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Un homme de très grande taille, svelte et débraillé, faisait les cent pas dans la salle de réunion au rez-de-chaussée. À la vue d'Ewen et Maggie, il s'arrêta net. Son regard était fatigué, ses yeux d'un gris transperçant suppliaient les détectives de l'aider à retrouver sa femme.

« —Bonj... commença Ewen avant d'être coupé dans son élan.

—C'est vous les détectives ?!

—Oui, en effet, c'est nous. Ewen Mercier et Maggie Annisterre, enchantés.

—Il faut que vous retrouviez ma Caroline. Nos enfants ne peuvent pas grandir sans mère et je ne peux avancer sans femme. »

Le cœur de Maggie se pinça à l'idée que des enfants étaient dans l'attente impatiente du retour de leur mère. Elle qui était orpheline depuis quasiment le début de sa vie, elle détestait ces histoires de parents absents. Plus que tout, elle espérait que ce départ n'était pas volontaire. Ce serait une double tragédie pour ces enfants qui n'avaient rien demandé à personne.

« —Je vous propose de nous asseoir autour de cette table, tenta de le calmer Ewen, et nous expliquer plus précisément ce qu'il se passe. »

Monsieur Palski s'assit rapidement sur la première chaise qui lui tomba sous la main. Il avait du mal à se tenir immobile, faisant trembler nerveusement l'une de ses jambes. Plus calmement, les détectives s'assirent à leur tour.

« —Quand avez-vous vu votre femme pour la dernière fois ? demanda Ewen tandis que Maggie prenait des notes sur un calepin.

—Vendredi matin. Je suis parti au boulot avant elle, comme d'habitude. Elle se préparait dans la salle de bain quand j'ai quitté la maison. Absolument rien d'anormal.

—Connaissez-vous son emploi du temps de cette journée-ci ?

—Le matin, elle s'est levée à 6h pour prendre le temps de se préparer avant d'aller réveiller les filles. Nous avons trois enfants. Un grand garçon, Hugo, qui est au collège, il se gère tout seul. C'est mon fils, d'une première union. Et nos deux filles, Lola et Valentine. Elles ont 8 et 4 ans.

« Elle les réveille vers 7h30, s'occupe d'elles, puis elles partent pour l'école vers 8h10 afin d'arriver à 8h20. Ensuite, elle est directement partie travailler.

« Le midi, elle est allée manger chez sa mère. Elle y va souvent quand elle a le temps. Ma belle-mère souffre de démence. Laura, son autre fille, est retournée vivre chez elle après son divorce. Mais elle travaille. Donc, pour la laisser seule le moins possible, Caro y passe dès que son emploi du temps le lui permet.

« C'est là que tout a basculé. Caro en était au café, elle allait repartir au travail, mais elle s'est volatilisée. Quand Laura est rentrée le soir, la tasse de ma femme était encore à moitié remplie sur la table, à sa place habituelle. »

Maggie notait toutes les informations sans en oublier un seul détail. Elle essayait tant bien que mal de faire fi de sa fatigue.

« —Qui s'est rendu compte en premier de sa disparition ? demanda Ewen, pas beaucoup plus éveillé que son amie.

—Ses collègues ont trouvé étonnant qu'elle ne repasse pas par leurs bureaux en fin de journée. D'habitude, elle le fait toujours, même quand elle reste longtemps sur le terrain. Mais ils ont pensé qu'elle avait été appelée en urgence ailleurs, alors ils ne se sont pas inquiétés plus que ça.

« C'est plutôt moi. Quand je suis rentré à la maison le soir, que les filles étaient avec leur baby-sitter au lieu d'être avec leur mère, j'ai directement ressenti qu'il s'était passé quelque chose d'anormal. Elle ne répondait pas aux appels, rien.

Missing CarolineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant