Chapitre 9 : Une secte

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Ewen se leva de sa chaise et alla régler sa menthe à l'eau à l'intérieur du café. Avec surprise, le serveur lui apprit que Baptiste l'avait invité. Content de cette rencontre qu'il avait trouvée agréable, il retourna auprès de Maggie, toujours installée dans leur voiture de fonction, cachée au milieu des arbres plantés le long des trottoirs de la ville.

Étouffant malgré l'ombre de la végétation sous un écrasant soleil de juin, Maggie s'était permise d'ouvrir la fenêtre pour ne pas mourir de déshydratation avec toute la transpiration qui la trempait. Bien qu'elle essayait de se rationner, sa petite bouteille d'eau de 50cl n'avait pas pu durer tout le long de l'interrogatoire de Baptiste.

« —Eh bah ! souffla Maggie tandis que son collègue s'installait sur le siège conducteur. Vous en aviez des trucs à vous dire ! J'ai cru crever de chaud et de soif. Vite, emmène-moi aux bureaux, je dois boire. Tu me raconteras là-bas. »

   Mi-amusé, mi-désolé, Ewen démarra et conduisit jusqu'à leur QG. Il ne leur fallut que cinq minutes pour être de retour. Le trajet aurait très bien pu se faire à pieds, mais ils avaient eu besoin de la voiture pour cacher Maggie qui n'avait pas d'autre endroit dans la rue où surveiller discrètement son collègue.

Une fois fraîchement installés dans leur open-space, Maggie dégusta un gobelet d'eau bien froide, tout en s'épongeant le front et les tempes. Elle hésita à passer un Sopalin sous son débardeur, mais décida finalement de se retenir, par correction.

« —La prochaine fois, fit la détective en jetant son mouchoir humide à la poubelle, on réfléchira plus intelligemment quand on préparera notre planque. Qu'est-ce qu'on peut être cons des fois.

—Tu aurais dû sortir et t'installer innocemment près de nous, dit Ewen.

—Effectivement, j'avais la tête ailleurs.

—Heureusement que Baptiste n'était pas plein de mauvaises intentions, fit remarquer Patron qui venait de faire son apparition dans la pièce. »

Maggie rougit. Il n'avait pas tort. Elle aurait pu mettre la vie de son collègue en danger.

« —J'ignore quels sont tes tracas personnels, poursuivit Patron à l'attention de sa détective, mais ils ne doivent pas prendre le dessus sur ton professionnalisme.

—Oui, répondit la jeune femme sincèrement désolée et honteuse, je vais me reprendre en main.

—Bien. Alors Ewen, as-tu appris des choses intéressantes pour l'enquête ? »

Le détective raconta sa conversation avec Baptiste en donnant le plus de détails possible. Patron, Maggie, Béthanie et Djamila l'écoutèrent avec beaucoup d'intérêt. À la fin de son récit, tous étaient pensifs.

« —Ludivine m'a parlé de cette secte, lâcha finalement Patron en faisant référence au lieutenant Messant. La Miviludes a déjà été interpellée de nombreuses fois. Malheureusement, en France, les sectes ont le droit d'exister. Ce sont les dérives sectaires qui sont prévenues et punies. Et pour ce qui est des Naturels, ils semblent vivre dans le respect des uns et des autres en tous points. Mais peut-être que notre affaire va changer la donne.

—Baptiste a émis l'idée que nous pourrions l'infiltrer, fit remarquer Ewen.

—Baptiste s'en fiche visiblement de risquer vos vies, lui répondit Patron sur un ton qui empêcha toute possibilité de rebondir. Pour le moment, le lien avec Caroline Palski est trop vite fait. On a besoin d'encore un peu plus de recul. Attendons que Djamila ait passé au peigne fin l'ordinateur et le portable de notre disparue, et ensuite on avisera. Toutefois, ce Baptiste m'a l'air d'avoir la tête sur les épaules, alors je me le garde sous le coude.

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