Introduction

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Ce soir-là, dans la discrétion d'une nuit parisienne, dans un des plus beaux quartiers de la ville se tenait un rendez-vous bien particulier.
Le jeune homme avait été convoqué pour une nouvelle mission, bien particulière.

« Bien, il ne vous restera qu'à signer les différentes clauses de confidentialité et une attestation sur l'honneur à compléter. » L'homme plus âgé s'adressait à lui d'un ton serein, qui ne laissait place à aucun refus, il n'était pas là pour ça de toute façon.

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3 semaines plus tôt

Résidence Principal – Paris.

Gabriel, un charmant jeune homme, nouveau sur la scène politique, mais pour le moins influent, attirant de plus l'attention de ses collègues, rivals et publique. De par ses contacts, eux-mêmes de plus en plus influents, mais aussi par ses actions, il menait sa vie à une vitesse effrénée avec la présence de son compagnon Stéphane, qui lui aussi avait un avenir prodigieux qui se dévoilait. C'était un avocat réputé et surtout influent, ses défaites se comptaient sur les doigts d'une main, rusant de différents stratagèmes pour mener à bien tous ses contrats. Il avait établi sa place et ne comptait pas y être délogé, il en était fier et il refusait de quitter sa supériorité, que ce soit dans sa vie ou bien même dans son couple.

En effet, le plus vieux des deux était bien jaloux du plus jeune, de par sa carrière qui commençait à lui faire de l'ombre dans son couple, mais aussi il lui reprochait d'être trop proche de ses nouveaux « amis » politiques. Se sentant d'une part trahi et de l'autre dépassé par quelque chose qu'il ne pouvait contrôler, la carrière de l'autre homme.

Au départ, ça ne semblait avoir rien de sérieux, Stéphane avait laissé le plus jeune s'investir en politique, car celui-ci disait s'ennuyer de ses journées. En effet, au départ, le plus vieux avait refusé que Gabriel obtienne un emploi, sa propre vie étant bien chargée et il ne voulait pas voir son compagnon s'éloigner de lui par divers travaux, son salaire étant plus que suffisant pour les entretenir tous les deux. Mais finalement, Stéphane avait accepté, jugeant que ce n'allait être qu'une passe et que ça ne serait jamais très sérieux. Bien au contraire, en quelques mois, il s'était pris de passion pour toutes ces histoires et avait rapidement grimpé des échelons, dans le plus grand désarroi du plus vieux qui ne contrôlait plus rien.

Aujourd'hui, Gabriel se retrouvait avec la parole la plus influente de son parti politique, et encore de nombreuses cartes en mains. Malheureusement, tout ce pouvoir ne venait pas sans une quelconque menace.

Depuis maintenant plusieurs semaines, il recevait par e-mails, sms, et dernièrement par courrier des menaces anonymes et cela devenait de plus en plus courant, inquiétant les deux hommes.
Chacun avait usé de leur possibilité due à leur métier pour tenter de trouver des solutions. Finalement, Gabriel avait transmis une grande partie des preuves à l'équipe de sécurité de son parti politique, quant à Stéphane, il avait lancé diverses poursuites politiques essayant de trouver des réponses à ses actes.

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Bureau Général – 14 :48

Gabriel travaillait durement sur une nouvelle campagne, toujours plus compliquée les unes que les autres. Sa mâtiné avait été chargé de réunions et de rendez-vous avec ses compagnons politiques pour établir diverses nouvelles stratégies.

Trois coups distincts à la porte de son bureau finirent par interrompre sa concentration.

« Entrez », annonçait-il d'un ton plat, presque épuisé.

L'assistant du service de sécurité faisait son entrée dans son bureau, une mine inquiète.

« Vous avez des nouvelles par rapport à la menace récente ? » demandait-il rapidement.

« Non, mais on m'a chargé de vous annoncer qu'un garde du corps vous a été assigné. »

Gabriel entrouvrit la bouche, il comprenait l'air inquiet du jeune homme, il détestait toutes ces histoires de protection rapprochée et de protocole de sécurité, après tout, si on voulait vraiment le tuer, ça aurait déjà été fait.

« Vous pourrez donc lui dire qu'il est gracieusement renvoyé, je n'en ai pas l'utilité », il voulait juste se replonger dans ses dossiers à présent, ne voulant pas perdre de temps sur ces futilités.

« Monsieur, c'est un ordre de Monsieur Beaumont. » L'assistant dut insister sur cette décision avec le seul argument incontestable.

L'homme politique n'avait donc pas le choix que d'accepter cette décision, c'était clair et cela ne laissait place à aucune négociation. Il en était bien conscient, pour son plus grand malheur, il allait devoir supporter quelqu'un.

« Bien, il commence quand ? » Il comptait bien profiter de ses derniers instants de repos.

« Ce soir, monsieur, votre agenda a été modifié : vous avez rendez-vous dans le bureau de monsieur Beaumont à 18 heures pour la prise de poste et les présentations. » Dit-il avant de rapidement quitter la pièce.

Il ne manquait vraiment plus que ça à sa journée. Peu importait ses sentiments, de toute façon, il n'avait pas le choix que d'être à ce rendez-vous et surtout d'y être à l'heure.

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Bureau Général – 18 :07

Gabriel était assis dans l'un des fauteuils confortables du bureau de son plus haut supérieur, perdant doucement patience, surtout avec l'autre homme qui était présent dans l'angle de la pièce droit comme un piquet.

« Mais putain Alexandre, j'ai pas besoin de quelqu'un qui me suis jour et nuit ! » Il perdait toute politesse face à l'autre homme et le ton montait doucement.

« Je me fiche honnêtement de ce que tu penses, soit ça, soit je te retire l'entièreté de tes fonctions. Alors ? »

« C'est bon, t'as gagné », et le voilà renfrogné dans son siège, l'air bougon.

« Merci ». Monsieur Beaumont arbora son célèbre sourire victorieux. « Comme je te disais, monsieur Bardella s'occupera de ta protection pour tes déplacements et à ton domicile aussi. Il prend aussi la tête de tes équipes de sécurité. »
« Et tâche de ne pas être mauvais avec lui, il ne fait que le travail pour lequel il est rémunéré », finissait-il de dire.

« Je pourrais le payer plus pour m'en débarrasser », grognât-il dans sa barbe.

« Pardon ? Gabriel cesse de faire l'enfant avant de ne pas dépasser mes limites, tu pourrais le regretter. » Le plus vieux commençait à perdre patience et c'était rarement bon signe.

« De toute façon, tu ne peux pas me virer, je suis littéralement l'image de ta politique, mais faisons comme tu le décides, je n'ai jamais vraiment le choix avec toi. » Gabriel souriait fièrement avec sa dernière réplique en se dirigeant vers la sortie, suivi de l'autre homme qui était resté en silence depuis le début.

« Tu me mèneras à ma perte, gamin, passe une bonne soirée et rentrez bien, tous les deux. » Il insistait durement sur la notion des deux hommes.

Une fois à l'extérieur de la pièce, le plus petit regagnait son bureau pour récupérer ses clés de voiture, quelques dossiers dont il s'occupera chez lui et son PC portable.

« Alors, c'est toi qui va me suivre partout ? » Lanca-t-il sarcastiquement.

« Si c'est ainsi que vous le voyez, alors oui. » Le plus grand avait littéralement la froideur d'un iceberg.

Gabriel ressentait bien la tension de l'instant, l'autre homme était bien mystérieux et un brin taciturne. Il semblait presque ne rien ressentir, mais le plus vieux se disait que c'était pour le mieux, ainsi il pourrait facilement l'ignorer dans sa vie quotidienne.
Maintenant, il devait rentrer et annoncer la nouvelle à Stéphane, et c'était presque la tâche la plus compliquée de sa journée.

Les deux hommes se dirigeaient enfin vers la voiture du politicien, le garde du corps suivait simplement sa direction dans un silence accablant.
Alors qu'il ouvrait son véhicule pour y glisser ses divers dossiers dans le coffre et rejoindre la place conducteur, sa surprise fut tout autre en voyant l'autre homme à sa place, ajustant son siège conducteur.

Alors, en ouvrant la porte, lançant d'un ton presque colérique à l'autre homme : « Tu m'expliques ce que tu fiches sur mon siège là ? »

« Monsieur, sauf votre respect, mais ça fait partie de mon travail. Si un véhicule suspect se mettait à nos trousses ou bien même une fusillade sur une route, vous ne serez pas capable de gérer la situation, contrairement à moi. »

Il venait presque de se faire insulter d'incompétent sous ses yeux, finalement, il serait peut-être un peu plus compliqué de l'ignorer et de continuer sa vie comme avant.

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