Les premiers instants

430 31 97
                                    

Résidence principale - Paris.

« Ce n'est pas seulement pour moi, Stéphane ! » « Nous sommes en danger. » Gabriel essayait par tous les moyens de faire accepter la décision de ses associés politiques à son conjoint. Il n'avait beau pas aimer cette décision lui-même, ils n'avaient simplement pas le choix.

« Nous ou toi ? Parce que tout tourne autour de toi dernièrement. » Ça ne plaisait vraiment pas à Stéphane tout ce cirque, lui qui avait tant besoin de contrôle se voyait le perdre encore un peu plus avec cette nouvelle personne dans leur foyer. C'était pourtant là que Stéphane avait encore une forme d'emprise sur l'autre homme.

« Mais arrête avec ça putain ! Tu crois que ça m'amuse d'avoir une espèce de larbin qui va me suivre toute la journée ? Sincèrement ? » Le plus jeune perdait définitivement patience face à son compagnon.

« Alors pourquoi j'ai l'impression de te perdre ? » Pourquoi avait-il l'impression de perdre le contrôle, surtout ?

Finalement, la discussion s'apaisa d'elle-même, les deux s'étant confrontés à l'idée qu'ils n'avaient pas le choix dans tous les cas. Alors que Stéphane le considérait comme une simple extension de l'égo de Gabriel, comme l'un de ses derniers caprices pour se faire remarquer dans la haute société, il pouvait à présent fièrement se pavaner dans les soirées mondaines, suivi de son chien de surveillance.

Pendant ce temps, Jordan attendait patiemment de pouvoir se présenter au couple, toujours proche de l'entrée où il s'était arrêté il y a quelques minutes avant d'assister au début d'une querelle amoureuse où il semblait visiblement être le problème. Là où il était, il entendait les cries s'apaiser et les pas revenir vers lui.


Finalement, ils s'étaient tous installés dans ce qui semblait être une salle à manger qui, du point de vue de Jordan, ressemblait plus à une salle de réunion par la taille de la table. Le couple attendait à présent le monologue du plus jeune.

« Bien, je m'appelle Jordan Bardella, vous pouvez me vouvoyer ou tutoyer, c'est à votre convenance. »

« Il ne manquerait plus que tu imposes quelque chose ici ». La voix bien que faible du plus vieux n'était pour le moins claquante.

Mais Jordan ne s'arrêta pas à cet affront.

« Je disais donc, j'ai été chargé de votre protection personnelle, principalement celle de monsieur Attal. Vous n'aurez pas à vous préoccuper de moi, je tacherais d'être discret et de me faire oublier. J'ai simplement besoin d'un accès à une salle de contrôle pour divers services de sécurité et évidemment d'un espace où dormir. »

« C'est quoi ça encore ? On doit te nourrir aussi ? Ce n'est pas garderie ici. » Stéphane n'en démentait pas.

« Stéphane ! Tais-toi à la fin ! » Gabriel tentait en vain de garder son calme face au affront de son amant au nouvel invité. « Jordan, tu pourras me suivre, je vais te montrer ça après. » concluait le politicien.

Le garçon dit le remercier tout en restant impassible à l'attaque du plus petit. « Je vous demanderai aussi d'enregistrer mon numéro en cas de problème et de rester joignable si je venais à vous contacter. »

Son professionnalisme était impressionnant pour Gabriel, mais son manque total de compassion l'intriguait. Stéphane, de son côté, n'accordait pas d'importance au garde, le jugeant inutile et surtout, il venait perturber sa tranquillité.

Après une dizaine de minutes d'explication de divers protocoles et d'information diverses sur ce qu'il allait faire au quotidien pour eux, l'homme concluait son discours pour finalement suivre Gabriel dans la demeure du couple. Il s'était installé dans une des chambres d'amis et occupait aussi le bureau attenant pour les diverses installations qu'il allait faire dans les jours à venir.

Sous surveillance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant