*Chapitre 2 : Le mariage*

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Les semaines passèrent rapidement, et malgré ses suppliques, le mariage eut lieu. La cérémonie fut grandiose, comme l'exigeaient les traditions locales. Le village entier était rassemblé, dansant et chantant, mais Yousra ne ressentait que tristesse et désespoir. Nassur, vêtu de ses plus beaux habits, se pavanait, fier de sa nouvelle épouse.

Pendant la fête, Yousra regardait sa mère à travers ses larmes. Halima évitait son regard, incapable de supporter la douleur qu'elle lisait dans les yeux de sa fille.

Le soir du mariage, Yousra fut emmenée dans la maison de Nassur. C'était une grande maison, bien plus riche que celle de ses parents. Mais pour elle, c'était une prison. Nassur, qui avait été silencieux tout au long de la cérémonie, entra dans la chambre. Verrouilla la porte derrière lui, un silence pesant s'installant. Sans dire un mot, il retira sa veste et s'assit sur le bord du lit. Ses yeux étaient froids, remplis d'une détermination implacable.

- Tu es ma femme maintenant, Yousra , dit-il d'une voix basse, mais autoritaire. Il est temps que tu remplisses tes devoirs.

Le cœur de Yousra battait à tout rompre. Son corps tout entier tremblait, et son esprit refusait de se soumettre. Elle avait entendu des histoires sur cette nuit, celle où le mariage était scellé par l'union charnelle. Mais pour elle, ce n'était rien d'autre qu'une épreuve imposée, une violence déguisée sous le masque de la tradition.

- Nassur, je t'en supplie... Je ne suis pas prête. Donne-moi du temps, balbutia-t-elle, espérant qu'il ait un semblant de compassion.

Mais son regard se durcit. Pour lui, ses suppliques n'étaient que des paroles inutiles.

- Tu es ma femme, et tu feras ce que j'attends de toi. Tu n'as pas le choix , dit-il en s'approchant.

Quand il se leva pour la saisir, Yousra recula, cherchant une issue, une échappatoire. Mais la porte était fermée, et la maison était plongée dans le silence. Elle tenta de le repousser, ses mains tremblantes essayant de créer une barrière entre eux.

- Non, je t'en prie, Nassur ! cria-t-elle, la panique montant en elle.

Mais ses mots n'avaient aucun effet. Il la saisit brutalement par les bras, et malgré ses efforts pour se libérer, il la plaqua contre le lit. Yousra se débattait de toutes ses forces, mais elle n'était pas de taille face à la force physique de Nassur. Ses poings frappaient faiblement son torse, ses jambes cherchaient à se dégager, mais Nassur était implacable.

Le silence de la nuit fut brisé par ses cris, étouffés par la main de Nassur sur sa bouche. Ses yeux étaient remplis de larmes, et son corps, bien qu'encore en lutte, commençait à faiblir sous la pression. La peur et la terreur paralysaient chacun de ses membres, mais une partie d'elle continuait à se débattre, à refuser cette soumission forcée.

Dans cet instant d'horreur, Yousra réalisa pleinement la cruauté de sa situation. Elle n'était plus maitresse de son corps, ni de son destin. Nassur la considérait comme une possession, un objet à son service, dépourvue de droits et de volonté.
Quand il eut terminé, il se redressa, insensible à la détresse qu'il venait d'imposer. Yousra resta figée, allongée sur le lit, le regard vide, les larmes coulant silencieusement sur ses joues. Elle ressentait une douleur physique, mais c'était la douleur émotionnelle, l'humiliation, qui la dévastait le plus.
Sans un mot, Nassur quitta la pièce, la laissant seule dans l'obscurité. Le silence était désormais étouffant, lourd de tout ce qui venait de se passer.

Yousra resta là, immobile, son corps brisé et son âme meurtrie. Elle avait été forcée à faire l'impensable, à trahir ses propres valeurs, à subir ce qu'elle redoutait le plus. Son esprit était noyé dans une marée de honte et de douleur, incapable de comprendre comment sa vie, autrefois pleine de rêves et d'espoir, s'était transformée en ce cauchemar sans fin.
Dans cette nuit noire, Yousra comprit qu'elle ne serait jamais libre tant qu'elle resterait sous la dictature de Nassur et de ces traditions qui, au lieu de la protéger, l'avaient condamnée à une vie de souffrance. Mais une part d'elle, aussi petite soit-elle, refusait de mourir.

Yousra, marié de force!!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant