Chapitre 13

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~~Tracy~~

TW: mention d'abus psychologique, famille dysfonctionnelle, etc...

"On comprend ce qu'est le pouvoir lorsqu'on tient la peur de quelqu'un entre ses mains et qu'on la lui montre." - Amy Tan

- Je ne veux pas te perdre... Pas toi aussi, ma petite luciole. Je ne vois déjà plus ton frère... Tu es la seule qu'il me reste. Je ne saurais pas vivre une vie où je ne serais plus votre mère. Je n'ai pas supporté toutes ces années pour finir par perdre mes enfants. Alors, tu dois te remettre et me revenir, plus forte que jamais. Parce que j'ai besoin de toi. Ton père commence à s'impatienter. Il pense que tu simules tous ses problèmes de santé pour échapper à tes responsabilités... Et tu sais comment il est quand il est frustré. Il ne voit pas ce que je vois. Même si c'est difficile, tout finira par s'arranger. 

TU te le répètes depuis tellement longtemps que tu as fini par y croire. Moi, je n'y crois plus.

- Tant qu'on reste tous unis et qu'on se soutient comme une famille. Tu comprends ?

- Oui, maman...

Une famille... C'est tout ce qu'elle désirait. Elle voulait voir ses enfants grandir et s'épanouir, avoir un mari aimant et être là pour eux. Sa propre famille, une grande et belle famille.

Même ce rêve, il a osé l'entacher. 

Dans les yeux de ma mère assise à mon chevet, j'aperçois ce que serait mon futur. Des rêves brisés, des opportunités volées... J'allais commencer à dépérir peu à peu, sans pouvoir rien y faire, à moins que je ne trouve quelque chose d'assez important à quoi me tenir et qui m'aide à continuer. Un espoir, même minime, auquel je puisse m'accrocher. Pour que même si les ténèbres s'emparent de moi, je ne perde pas pied. Pour que je continue à marcher, parce qu'au bout du tunnel, il y a toujours une lumière.

Maman a mis cet espoir en nous, Nick et moi. Les seules raisons pour lesquelles elle a continué à endurer toutes ses années avec mon géniteur sans sombrer. Elle nous appelle ses lucioles.

Parce que quand tout était sombre autour d'elle, qu'elle n'avait plus aucun ami ou famille vers qui se tourner, ses petites lumières lui sont apparues. Et comme par magie, elles ont ravivé quelque chose en elle, de petites lumières d'espoir qui l'ont guidée pendant toutes ses années.

Mais même les plus belles lucioles finissent par s'éteindre...

Elle repartit pour sa prison dorée après m'avoir dit ces mots.

       Quelques jours plus tard, je peux enfin quitter mon lit, mon état étant jugé stable. Les médecins m'ont conseillé un repos total et d'éviter toute situation de stress. C'est trop me demander. Toute ma vie n'a été que ce sentiment.

Bien évidemment, à cause de mes supposés "pseudo" problèmes de santé, j'ai raté le début des cours et je me retrouve avec la moitié d'un semestre à rattraper. Mais je ne m'en fais pas pour ça. J'apprends rapidement et c'est de la psychologie. C'est une filière qui est très facile à maîtriser pour moi, étant donné que c'est ma passion de psychanalyser tout ce qui se trouve autour de moi.

Le problème le plus important, c'est cette histoire d'héritage. Je me remettais à peine, que ces nouvelles responsabilités dont parlait ma mère me tombent dessus. Je ne devais pas me mêler de cette affaire. En venant à Boston, je pensais m'être libérée de tous ses fardeaux et des pressions familiales, mais aujourd'hui ils reviennent en force. Mon père ne l'a pas encore décidé, mais il y a une grande probabilité qu'il me demande de revenir à New York.

UNrequired LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant