Chapitre 10

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~~Howk~~

"Nous devons être prêts à abandonner la vie que nous avons planifié afin de vivre la vie qui nous attend" Joseph Campbell 


Les jours passent, les semaines défilent mais dans mes pensées rien à changer. Bien que dans ma vie tout l'ait été. Jaz a déménagé. Je vis désormais seul alors je sors souvent pour compenser le vide.

Je ne m'en plains pas, bien au contraire. Ça m'aide à me vider la tête.

La vérité c'est que ces derniers temps, je me retrouve à penser à cette fille que j'ai réanimée dans la bouche de métro. Je me demande ce qu'elle est devenue et si elle va bien. Ce sont des pensées fugaces qui me traversent l'esprit. Mais je n'y peux rien. Et ce n'est pas comme si j'avais envie de m'en débarrasser non plus. Je me fais vraiment du souci pour elle... J'espère qu'elle se porte bien.

De mon côté, je vais aussi bien que possible. Mon quotidien n'a pas été autant bouleversé depuis des années. Avec le temps, je me suis créé une routine qui ne tournait qu'autour de deux choses: le travail et mon frère. Désormais, je veux casser cette habitude, la changer pour mon propre bien et celui de mes proches.

Je passe du temps avec mes amis, je m'amuse autant que je le peux et je me reconnecte avec un monde que j'avais quitté depuis bien longtemps.

Darren l'appelle le "monde de la nuit", celui des folies exagérées, car trop longtemps réprimées. D'autres le voient comme le monde des perversions, des plaisirs interdits. Je ne peux pas contredire ce fait parce que la nuit, à Boston, lorsque les sages (dont je faisais partie) s'endorment, c'est le moment pour les aventureux de la nuit, les audacieux et les profanes, de se réveiller pour devenir les maîtres. Ils déambulent dans les rues, les bars et tout autres endroits prêts à les accueillir.

Mais pour les rêveurs comme moi, on préfère y penser comme le monde des beautés cachés, dissimulés dans la pénombre de cette couleur funeste. Là où la nuit n'est pas juste une vaste étendue de ténèbres mais l'occasion pour que les lumières s'éclairent encore plus fort; les étoiles de briller plus haut; et comme c'est le cas pour les murs de ce bar, l'occasion d'apprécier les autres couleurs.

Quoi de mieux que du fluo pour évincer le noir ? Quoi de mieux que le noir pour mettre en valeur le fluo ?

On assiste à une pagaille de plusieurs nuances fluorescentes déversée sur les murs dans une harmonie presque étonnante. Comme si la vie les recouvrait.

C'est comme ça que je la vois. Imparfaite mais belle.

Les murs sont notre existence et ces couleurs représentent le désordre de nos émotions, de nos pensées et des événements qui nous composent. On se noie dans l'existence chaque jour encore plus; tout en oubliant de se focaliser sur ce qui est le plus important: ce qu'il y a autour de nous. 

Les tables, les chaises, les néons qui éclairent la pièce, le bruit de la musique en fond sonore, le brouhaha autour de nous, le bonheur qui se lit sur les visages et bien d'autres choses.

On est plus que notre petite personne. Notre entourage est impacté par notre existence et on a tendance à l'oublier.

En ce qui me concerne, je l'ignorais...

Assis à une table, mes amis et moi attendons nos invités. Pas sans crainte pour ma part. Je m'apprête à rectifier une erreur du passé. Je veux mieux faire cette fois mais je ne savais pas que mieux faire pouvait être aussi terrifiant. Alors pour passer le temps, je contemple le décor de la pièce.

UNrequired LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant