À 3 c'est mieux : Alycia Debnam Carey x Clara Galle x Taylor Fritz

18.Room Service, Chambre d'Hôtel, Breakfast made in A+C

Alycia.

— Bonjour vous, souffle ma voix du matin tandis que la belle au bois dormant ouvre enfin les yeux. 

Clara semble confuse. Son regard azur me questionne sans qu'un mot ne soit prononcé. Nos visages sont proches. Amusant. Etant donnée qu'on ne s'est plus embrassées après avoir quitté les toilettes du bar-boîte où j'ai amené tout le monde. Pourtant de cet instant, s'est crée une nouvelle intimité que nous ne pourrons plus effacé. Un lien s'est tissé. Nous avons passé le reste de la nuit ensemble, à discuter, se regarder, se faire des papouilles sans que ça n'aille plus loin. D'abord à la table du club puis jusque dans ma chambre d'hôtel. Je ne me souviens pas de l'instant où le sommeil s'est abattu sur l'une ou sur l'autre. Encore moins de l'heure qu'il était ou de qui s'est abattue  la première. Je m'attendais à avoir plus mal à la tête ce matin. Vu tout l'alcool que j'ai bu...Mémére tient encore le coup, même après 30 ans. Rassurant. 

Je m'attendais aussi à avoir plus de regrets. Et moins de souvenirs. 

J'ai été impulsive...Je n'aurais peut-être pas dû l'embrasser. 

Je ne sais pas duquel je parle exactement. 

Concernant Taylor, c'était sans doute idiot. Il n y a jamais eu ce genre de lien entre nous, je le voyais comme mon personnage dans le film, comme un petit frère (de presque deux mètres certes), maladroit et attachant. Hmm. Ce sera compliqué de jouer cette musique là désormais. Je crois...Je sais...que je lui plais. J'ai simplement voulu l'ignorer pour un temps...jusqu'à ce que sa présence me donne envie de...Je ne sais pas. 

D'un côté je crois que je suis allée vers lui pour tuer ce trou que j'avais dans le coeur. 

De l'autre, je sais que je n'aurais pas embrassé Connor...Jannik...ou Bashar, dieu nous garde. En même temps les deux premiers pourraient être mes enfants et le dernier mon père...ça peut jouer. 

Il y a quelque chose d'inattendu avec Tay. Mon seul regret...C'est de ne pas avoir dit à sa copine ce qui s'était passé avec lui. 

Et que dire d'elle justement? Clara. Elle est tellement...Je le regarde longuement alors qu'elle reste muette, je ne trouverai pas le bon qualificatif. Il y a un truc brûlant, unique, vibrant chez elle...Quelque chose que je n'ai pas vu depuis...

Eliza.

Evidemment. 

J'ai embrassé les deux membres d'un couple le même soir. 

Pourtant, j'ai l'impression que c'était inévitable. Comme une bombe qui finirait par exploser tôt ou tard. M'enfuir aurait retardé l'inévitable. Je les sentais tous les deux. Depuis que Clara nous avait rejoint sur le film, il y a comme cet aimant...cette force de gravité nous ramenant les uns vers les autres. 

Ils sont beaux ensemble. 

Pourtant, en me réveillant ce matin, je crois que je me dit que j'ai envie de les avoir pour moi.

C'est sans doute une mauvaise idée. 

Hier, j'étais encore à fond sur mon ex. 

Si elle revenait, je me jetterai certainement à ses pieds.

Alors, quoi? 

Est-ce que mon mental se sert de Taylor et Clara comme bouées de sauvetage ?

Ce serait nul. 

Et cruel.

Va falloir que je mette ça au clair. 

Le truc c'est que quand elle me regarde comme ça...Je ne peux pas réfléchir clairement. 

— Tu as faim ?

Ma question affiche de nouveau une expression de surprise sur son visage délicieux. 

Elle hoche la tête, sans un mot. J'ai l'impression qu'elle a peur de parler. Comme ci libérer sa voix allait briser la magie de cet instant...Ou ancrer sa réalité. 

J'embrasse sa joue avant de sauter du lit. J'aurais eu envie de plus mais je sens qu'elle n'est pas prête pour ça. Si j'avais su qu'il n y aurait qu'une rencontre entre nos lèvres, j'aurai savouré l'instant. Et je l'aurai fait durer. 

Allez allez. On se calme, ADC. Elle a un copain, ça doit la chambouler un minimum, tout ça. 

Je fais rouler un chariot vers le lit, dessus deux plateaux que j'ai eu le temps de préparer tandis qu'elle était encore dans les vapes. 

Des fruits. Des pancakes. Des flocons d'avoine. Quelques viennoiseries européennes. J'ai commandé toute la carte. Au cas où. 

Clara, attrape le premier plateau et commence à dévorer un croisant.

Elle doit être aphone, ce n'est pas possible. 

Ou peut-être que je suis morte, hier. Je suis un fantôme donc elle ne me voit pas. 

Ouais. Non. Elle a acquiescé pour la bouffe et aurait flippé plus que ça en voyant un chariot de nourriture se déplacer seul. 

Je me sers quelques baies et commence à manger en jetant un oeil au large écran plat de ma suite. Je devrais peut-être mettre Netflix ou autre chose pour lui rendre la parole ou à défaut rendre le silence moins pesant. 

N'y tenant plus, je me tourne vers elle. 

— Tu m'en v...

— C'est moi, me coupe t-elle. 

Je fronce les sourcils. 

— C'est moi qui ai voulu t'embrasser, clarifie t-elle. 

Cette fois c'est moi qui n'ai rien à répondre. 

— Je vais te laisser, Alycia. Faut que...J'ai besoin...de réfléchir. 

Elle termine son croissant. Attrape les vêtements qu'elle avait retiré pour dormir puis se rhabille, elle se dirige vers la porte, je saute alors du lit pour la rattraper, ne sachant pas trop ce que j'attends. On se regarde bêtement sans un mot quelques secondes puis elle récupère son sac à dos et ses chaussures qu'elle enfile dans la foulée. 

J'ouvre la porte pour la laisser s'en aller. Elle me dévisage. Je donnerai cher pour savoir ce qui se passe dans sa tête, à cet instant. 

Elle s'en va. La porte se referme. 

Je reste stoïque. Ne comprenant pas trop ce que je ressens. 

Soudain, quelqu'un toque. 

Vu le timing, je sais que ça ne peut être qu'elle. 

Ouvrant de nouveau, je découvre Clara avec une expression totalement différente sur le visage, elle jette son sac à main sur le sol puis m'attrape les cheveux et m'embrasse avec fougue. 

J'en bascule presque en arrière mais arrive à me stabiliser. 

Ses lèvre sont chaudes. 

C'est bon. 

Encore plus agréable qu'hier. 

Elle se décolle avant que je ne puisse me laisser aller complètement. 

J'ouvre la bouche mais elle parle la première. 

— Au cas où ce serait la dernière fois. 

Elle ramasse son sac et commence à s'éloigner dans le couloir de l'hôtel, la porte de ma chambre me percute le dos mais je reste ancrée dans le sol. Je la regarde. Ma tête tourne. 

— Merci, lance t-elle en me regardant au loin avant de rentrer dans l'ascenseur. 

De retour dans ma chambre. Je suis perplexe. 

Quelques signaux mixtes. 

Je dois avoir un truc pour attirer des filles qui créent la confusion. 

Je secoue la tête. 

Les jours de congé ce n'est vraiment pas mon truc. 

Je devrais me concentrer à fond sur le film. 

On évitera de nouvelles bêtises. 

L'univers doit m'avoir entendu car l'instant d'après mon téléphone se met à sonner.