22.Réunion visionnage ou règlement de comptes ?

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Alycia

Julie  nous invite à nous asseoir. 

 Nous sommes à la moitié du tournage, il est temps de regarder quelques scènes qui ont été montées. Réunion en petit comité. 

La première assistante réal : Julie. 

Le second assistant réal : le colosse, Oleg. 

L'actrice principale : Moi. 

Le réalisateur revenu d'entre les morts : Bashar. 

Nous devions être rejoints par un couple de producteurs mais je n'ai pas trop compris, ils ont dû se perdre dans le désert, eux-aussi. 

Je jette un oeil à mon voisin, le maestro que je n'avais pas vu depuis la soirée des enfers au Crocodile & Corbeau. 

Il a l'air lessivé. 

On revient de congé, pourtant j'ai l'impression qu'il prendrait bien des vacances. 

Je ne peux le blâmer là dessus. 

Je signerai aussi sans hésiter pour deux semaines de thalasso. 

Ou au lit. 

Avec Clara. 

Eliza ? 

Taylor ? 

Pfiou. 

Toute seule. 

Ouais. 

Cela vaudrait mieux. 

Trop de choix tue le choix. 

Pour une raison que j'ignore, la fameuse Julie, une belge si je ne dis pas de connerie conduit la réunion et a l'air fu-rax. 

Avant même qu'on commence le visionnage, elle tape des deux mains sur la table, certainement pour se rendre plus imposante physiquement, et plante son regard dans celui du pauvre Bashar tout cerné. 

— Si tu nous refais un coup comme ça c'est moi qui reprend la réalisation du film, ça a été validé par les producteurs. 

Le réal ouvre la bouche, surpris. 

J'échange un regard avec Oleg qui ne semble pas avoir envie d'être là. J'admets que cette conversation ne nous concerne pas vraiment. Je me sens mal pour mon ami. Ses fantaisies commencent à avoir des conséquences. 

L'intéressé murmure, plus pour lui même. 

— Ce n'est pas possible. Fragments of the Pieces, c'est mon bébé. 

Julie ne décolère pas.

— Rien à secouer, Bashar. J'ai 37 ans. Tu en as 44. On est trop vieux pour ces conneries. Tu n'as pas l'âge de tes acteurs alors arrête de comporter comme un gamin. Des soirées en boite, dans le désert à prendre dieu sait quoi...Grandis, merde. 

Je fronce les sourcils. 

Qu'elle le lâche. J'ai six ans de moins qu'elle, pas trente, ça ne m'a pas empêché de faire quelques folies dernièrement. Chacun vit comme il veut. 

— Déja que tu nous as ramené des clowns en guise d'acteurs, j'ai déjà peur de ce qu'on va regarder aujourd'hui. 

Cette fois-ci je ne tiens plus, c'est moi qui tape du poing sur la table. 

— Tu cibles qui exactement en disant ça, Julie ? 

Elle me regarde avec dédain, comme si mon intervention lui rappelait que j'existe. 

— Pas toi, mon chou. 

Son surnom affectueux sonne comme une insulte, je continue de la regarder sans détendre mes traits. 

— Ton petit copain, Taylor. Ou l'autre là, Connor. Pour commencer. 

Je vois rouge. Si cette grue savait à quel point ils s'investissent et progressent, à quel point je fais mon max pour les faire bosser et les aider à appréhender leurs rôles. 

— Je ne suis pas d'accord. Ils progressent. Ils sont de plus en plus vrais dans ce qu'ils montrent à la caméra. 

Julie balaye ma remarque de la main. Un coup d'oeil vers Bashar m'indique qu'il n'interviendra pas, je crois que de savoir qu'on pourrait lui retirer le film lui a mis un coup. 

— Pardonne-moi, ma chérie mais tu n'as aucune objectivité, ils t'ont refilé le bébé, c'est toi qui te retrouve à coacher ses amateurs, bien sûr que tu veux croire en leur talent inexistant. 

Oleg se racle la gorge, attirant nos trois paires d'yeux vers son physique imposant. Je le remercie mentalement parce que j'étais à deux doigts de sauter sur l'autre garce à force qu'elle me parle comme si j'étais sa fille attardée. 

— Il y a des scènes meilleures que d'autres, articule t-il faisant raisonner son accent russe. 

L'homme croise les bras, avant de poursuivre. 

— Le mieux c'est qu'on regarde ce premier montage. 

Julie se redresse toute sourire et attrape la télécommande qui trainait non loin sur cette table de conférence improvisée. 

— Encore une chose...

Pitié, achevez-moi.

Ou elle, achevez-là. 

Si Bashar perd son poste, ça risque d'être une des expériences cinématographique les plus difficiles pour moi. Travailler sous la direction d'une harpie, c'est non. 

Moi aussi, je suis trop vieille pour ces conneries. 

Je ferai tout pour aider mon ami à garder son poste. Pas par camaraderie, solidarité ou altruisme, non. Question de survie. 

Oleg, Bashar et moi observons Julie qui se délecte de notre attention comme un des potes de Bash boirait l'eau d'un oasis du désert du Nevada. 

— La décision a été prise pendant ton absence, Bashar. Tous ceux qui n'ont rien à faire sur les lieux du film devront dégager aujourd'hui. 

Je fronce les sourcils, ayant peur de comprendre. 

— Votre Carla là et son camarade, Joris Swiffer, c'est dehors. 

Fier de son effet, elle se détourne de nous et connecte la télévision pour que nous fassions enfin ce pourquoi nous sommes rassemblés ici. 

Je n'ai plus envie de regarder ces scènes. 



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À 3 c'est mieux : Alycia Debnam Carey x Clara Galle x Taylor FritzOù les histoires vivent. Découvrez maintenant