Chapitre 5

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Quelques semaines plus tard.

Je marche vers ma voiture, parfaitement garée dans le parking du pub où tous les étudiants se rejoignent habituellement. Je tiens mes hauts talons dans ma main droite en marchant de façon plutôt désordonnée. Le béton est frais sous mes pieds, me gardant dans un état d'éveil. L'ambiance du parking est calme et chaleureuse contrairement à ce qu'on pourrait penser. Il y a quelques vieux lampadaires qui éclairent mon chemin d'une faible lueur jaunâtre, les cris des universitaires alcoolisés se font toujours entendre, se faufilant à travers les carreaux ouvert de l'établissement. On entends également la musique, vite dépassée par les cris de joie et les rires sincères. Je vois un jeune couple se tenir la main, riant aux éclats en passant par derrière le mur de briques. Se croyant cacher, ils commencent à se bécoter tendrement, avide l'uns de l'autre. Je souris, repensant à ma jeunesse et détourne le regard afin de le leur laisser assez d'intimité.

Quand j'arrive enfin à ma voiture, après ce court périple qui m'a parut interminable, je pose ma main sur la poignée de la portière, faisant attention à ce que mes nouveaux ongles ne griffent pas la carrosserie. je tente de l'ouvrir une fois, deux fois, rien.

- Bordel. Je jure en me croyant seule.

je tire une seconde fois en mettant un peu plus de force, mais pas encore assez pour être certaine de ne créer aucun dégât. Je sens une main d'homme venir agripper tendrement mon épaule nue. Je regarde derrière moi, un peu désorientée mais surtout curieuse de découvrir mon interlocuteur. La chaleur de sa main vient réchauffer ma peau glacée par la brise fraiche qui vient s'abattre sur cette belle nuit étoilée. Je plonge mes yeux dans des iris noisettes, paraissant presque noires dans l'obscurité. Son regard est parfois légèrement interrompu par quelques mèches rebelles retombant sur son front mate. Je reconnais ce sourire pouvant réchauffer jusqu'à un défunt, et je viens l'imprégné sur mon visage.

- Bonsoir, Astride. Dit-il d'un voix joyeuse.

- Bonsoir, Matthiew. je réponds sur le même ton.

Je me suis étrangement, et sincèrement, rapprochée de Matthiew ces semaines ci. Je sais que je ne dois pas dépasser un certain cap pour mener à bien ma mission, mais il faut avouer que Matthiew est un homme comme on en croise rarement. Il est vraiment gentil, toujours prêt à aider les autres, dans toutes circonstances, il est serviable et sociable. Il arrive à égayer nos journées d'un seul sourire, même les moins prononcés.

Je me tourne pour lui faire face et l'interroge du regard. Il reste là quelques secondes, à me fixer intensément dans les yeux. J'y vois un combat intérieur. Une petite flamme danse ardemment dans le fond de ses yeux, mais je n'arrive pas à distinguer de quoi elle nait. Je n'ai pas l'impression que ce soit du désir, croyez moi, je sais la reconnaitre grâce à mes anciennes missions. Ce n'est certainement pas de la colère non plus. Jamais je ne l'ai vu en présence de ce sentiment là. Il peut parfois être un peu irrité, certes, mais réellement énervé, jamais.

- Je te ramène, Astride. Et ce n'est pas une question. Tu n'as pas le choix. Me dit-t-il sur un ton se voulant sec.

Je refusa d'un coup de main et commença à me retourner vers ma portière quand j'entendis comme un lourd soupire et sentis une main venir m'encercler. J'écarquille les yeux, surprise, et étouffe un petit cris dans le fond de ma gorge. Matthiew me jeta presque par dessus son épaule, comme une vulgaire poupée de chiffon, et sécurisa sa prise en agrippant fermement l'arrière de mes cuisses. Mon corps se tendis face à son touché imprévu et mon esprit divagua sur mon passé d'une manière presque enfantine, surement encouragée pas l'alcool.

Mio AmoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant