- Maxwell?
Je m'empresse de fermer la porte, ahurie par le culot dont il fait preuve en débarquant chez moi en pleine soirée. Mais, avant que la porte ne se ferme complètement, j'entends quelque chose la bloquée, comprenant vite qu'il avait mit son bras en travers de sa trajectoire. Je passe rapidement mes mains dans mes cheveux, histoire de les coiffés comme je peux, et gratte les traces de bave séchées. Quand je vois la porte reprendre son mouvement, je me frotte délicatement les yeux puis, je le fixe.
- Qu'est ce que tu fous là?
Maxwell porte un aire grave sur le visage. Je vois également de la peine le hanter, et je commence doucement à m'inquiéter. Je m'imagine une centaine de scénarios, du moins grave au plus inquiétant, et me passe une main sur le visage pour garder mon sang froid malgré la fatigue énorme que je ressens en ce moment.
- C'est Dan. Il a... Il a été enlevé.
Je laisse tomber mes bras le long de mon corps. Je fixe Maxwell dans le blanc des yeux, le regard se vidant peu à peu. Quelque chose se brisa en moi en cet instant. Dan était un peu comme un grand frère pour nous tous: il nous remontait le moral quand on avait du mal durant nos missions, il entrainait les nouvelles recrues et même les plus anciennes qui voulaient se perfectionner, il allait visiter les collègue qui se faisaient prendre et donc embarquer en prison,... Bref, il comptait pour chacun de nous. Même pour moi.
En plus de ça, Dan étant vraiment très doué. Il était un super atout pour l'agence, ce qui nous développe un nouveau problème: si Dan a été enlevé, alors personne n'est en sécurité. Je me fait sortir de ma mélancolie par un frissons me parcourant lorsque le vent frais de la nuit vient s'engouffrer dans mon hall d'entrée. Je lève les yeux vers Maxwell dans un regard noir.
- C'est si difficile de fermer une putain de porte?
Il lève les yeux vers le ciel et s'invite lui-même à entrer dans ma maison, refermant la porte derrière lui. Je ne donne pas plus d'importance à son geste et je me dirige vers le salon avant de m'effondrer de fatigue sur mon canapé. Je pose une tête sur un coussin et commence à réfléchir à l'impacte de la nouvelle qu'est venu m'apporter Maxwell.
- Dis aux autres de rentrer chez eux si ils le veulent. Augmente le nombre de gardes autour de l'agence et laisse la troisième pièce d'armement à leur disposition pour cas exceptionnel.
Il acquiesce, résigné, moins en forme que d'habitude pour me charrier sur le fait qu'on est au même poste, et que donc, je n'ai pas à lui donner des ordres. Bizarrement, il semble être envahit d'une tristesse immense, il me lance un dernier regard me faisant quelque chose dans le fond de ma poitrine. Je me retrouve alors debout à nouveau, sans même m'en rendre compte et, surement affaiblie par la fatigue et la tristesse, je me retrouve à l'interpeler une dernière fois.
- Est ce que... euh... Est ce que ça va?
Je me gratte la gorge, gênée d'avoir ce genre de demande envers lui, mais devant toutes attentes, il semble me remercier du regard. Il hoche la tête lentement et laisse un froid en quittant ma maison. Je me retrouve donc seule, réprimant mes émotions.
Sois forte. Ne pleure pas, ça l'énerve. Cela se finira bientôt.
Pour une fois, une seule fois dans ma vie, la présence de Maxwell me manque. Cependant, je me reprends vite en pensant que ce n'est pas sa présence à lui qui me manque, mais la présence de n'importe qui. Oui, c'est ça. J'ai envie que n'importe qui sois là actuellement. Mais personne n'est là, je suis seule.
Seule seule seule seule seule seule seule seule seule seule seule seule seule seule seule seule.
Je fais les cents pas dans le rez-de-chaussée de ma demeure, essayant de calmer une crise d'angoisse qui veut prendre place. Je me dirige alors maladroitement, m'accrochant à la rampe de l'escalier comme à un bout de la réalité pour ne pas me noyer dans le côté sombre de mes pensées. J'arrive difficilement à me diriger vers ma chambre, et fouille frénétiquement dans les tiroirs de ma commode. Je trouve enfin le paquet de médicaments que je cherche: des somnifère. J'en prends un dans ma main, me forçant à reprendre mes esprits, et me dirige dans ma salle de bain. Ma respiration commence à devenir chaotique mais j'arrive à avaler le comprimé grâce à une gorgée d'eau.
Je sens une bulle dans mon ventre, semblant vouloir grandir. Le fait d'avoir l'impression qu'elle va exploser dans mon corps me mets dans un tel état que je sens des relents remonter le long de mon œsophage. Je commence à tousser avant de me jeter la tête au dessus des toilettes.
- Merde... Putain stop... Pitié... ça fait mal...
Mon esprit est en ébullition, je ne sais plus où donner de la tête. J'ai l'habitude de faire des crises d'angoisse depuis toute petite, mais malgré tout, chacune me donne l'impression que c'est la première. J'ai su développer quelques technique pour leur donner des limites, mais je ne sais toujours pas bien les gérer pour autant. La sensation dans mon ventre se stabilise lentement, je sens ma crise se calmer après m'avoir épuisée, aussi bien physiquement que mentalement. L'adrénaline s'estompe, laissant place à la magie du somnifère agir. Je me redresse, essuie le petit filet de bave qui s'était échappé avec un toussotement, et me dirige vers mon lit avant de m'écrouler dedans, totalement épuisée.
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Maxwell me prends par la taille, m'agrippant le cou de sa main libre. Sa tête s'approche lentement de la mienne et ses lèvres viennent se coller aux miennes dans une tendresse infinie. Des papillons viennent s'envoler dans mon estomac, laissant place à une chaleur torride. Je sens ses lèvres remuer, invitant les miennes à suivre le mouvement, ce que je fais.
Maxwell descends ses mains, une dans le creux de mon dos, l'autre sur mes reins, caressant mon corps comme une œuvre fragile. Il vient lécher doucement les bout de mes lèvres, dans une demande silencieuse que je lui accorde évidemment. Ma bouche s'écartent et nos langues viennent se rencontrer dans une danse magnifique. Je sens son corps venir se presser contre le mien, me laissant le sentir entièrement. Quand mes mains se diriges vers la tirette et le bouton de son jeans, une alarme retentit.
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- Wow... C'était quoi ce bordel? Je dis en me réveillant à cause de mon réveil.
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Mio Amore
RomanceAstride Rocco est une jeune femme au passé douloureux. Malgré toutes les étapes que la vie lui a mis sur son chemin, elle s'est toujours relevée, non sans peine, et est devenu dirigeante, avec son ennemi, d'un célèbre gang de Chicago : les Black Ske...