Chapitre 8

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Quelques jours plus tard.

Je finis ma pomme me servant ridiculement de déjeuné et je fonce dans ma chambre pour enfiler une tenu propice à mon rendez-vous de cette après-midi. Je regarde l'horloge accrochée au mur de pierre froides de mon salon: 9h01. Je dois être à l'agence dans 1h environ, puis, je devrais retourner chez moi pour 14h55 car Matthiew a insisté pour être mon chauffeur.

J'ouvre donc la porte donnant sur mon dressing massif et je balade ma main à travers mes vêtements pour les occasions spéciales. Il y a des étiquettes pour m'aider: dîner romantique sur la plage; réunions; cinéma... Sur la deuxième partie de la pièce se trouve des tenues, toujours étiquetées avec soins, qui ne me sont utiles que pour le boulot: guerre de gang; soirée luxueuse; assassinat...

J'essaye plusieurs tenue de la catégorie "cinéma" et choisis finalement un débardeur blanc, orné de dentelle, avec un pantalon en jeans bleu clair et des bottines de la marque Timberland. Je prends un sac marron foncé et un pull gris claire au cas où il ferait plutôt frisquet et je sors de chez moi, direction l'agence.

Arrivé devant l'entrée, je tape mon code et les deux portes en verre coulissent pour me laisser pénétré dans mon deuxième chez-moi. Je salue mes employés présents par un simple petit mouvement de tête assuré et j'appuie sur le bouton pour appeler l'ascenseur. Le tintement me prévenant qu'il est arrivé à ma hauteur me fait me placer devant les lourdes portes en métal qui s'ouvrent sur un Maxwell concentré sur son téléphone, le son presque à fond. J'entre en me pinçant l'arrête du nez, d'ores et déjà agacée par mon collègue qui ne semble rien remarquer.

Une fois au bon étage nous nous dirigeons dans des directions opposées sans nous être adressé ni le moindre petit mot, ni la moindre formule de politesse. J'entre dans mon bureau et jette un coup d'œil à ma montre en or en refermant la porte. En me retournant je sursaute et étouffe un cri stridant dans ma gorge en reconnaissant la personne assise nonchalamment dans mon fauteuil: mon frère. Un grand sourire et des yeux amusés illuminent son visage quand il rencontre mon regard, me faisant lever les yeux aux ciels pour dissimuler mon sourire.

- Aaron, mais qu'est ce que tu fous ici enfin?

Mon frère se rapproche dangereusement de moi en tendant ses bras bien devant lui, en ma direction. Je recule instinctivement en sachant ce qui lui passe par la tête mais quand mon dos heurte un cadre accroché sur mon mur je ne peux qu'exploser de rire.

- Depuis quand il me faut une réelle justification pour venir embêter ma sœur chérie? Il agrémente ses paroles en venant me prendre dans ses bras et me frotter énergiquement la tête avec son poing.

Je rigole et quand je repense au temps que j'ai pris pour faire mon chignon, j'empoigne ses poignets et les placent derrière son dos en le plaquant contre le mur.

- Eh bien, tu es toujours aussi douée!

- C'est de famille! Je réponds en souriant.

Je vois cependant que la mine de Aaron est plus sombre que d'habitudes. Je vais donc m'installer sur mon fauteuil en lui intimant de se placer devant moi.

- Raconte moi tout, Aaron. Je vois bien que ça ne va pas, que quelque chose cloche... te tiraille.

Il pousse un énorme soupire en se laissant tomber sur sa chaise. Il hésite, cherche ses mots, tantôt cherche mon regard, tantôt l'évite, ne me rassurant en rien. Je sens l'atmosphère de la pièce s'alourdir et je me prépare déjà à recevoir une nouvelle qui ne va pas du tout me plaire. Finalement, ses lèvres se séparent pour s'apprêter à prendre la parole.

- C'est Julian. On a plus de nouvelles de lui depuis une semaine.

- Pourquoi avoir attendu une semaine avant de me le dire? Je demande calmement.

- Tu sais bien, il n'est pas rare qu'il parte s'isoler parfois quelques jours sans donner aucunes nouvelles... Mais cette fois-ci c'est plus long que d'habitude et...

- Et tu as un mauvais présentiment...

- Truc de jumeaux. Me sourit Aaron, essayant de ne pas trop m'inquiéter.

Bien que Aaron et Julian soient né en même temps, le fait qu'ils soient jumeaux a toujours étonné tous le monde. En effet, ils ne se ressemblent pas plus que deux frères basiques. Ils ont en effets quelques traits commun, qu'ils partagent avec moi, mais tandis que Aaron a les mêmes cheveux noirs bouclés que ma personne, Julian les a presque blonds et légèrement ondulés. Pareil pour les yeux où cette fois-ci c'est l'inverse: Julian et moi les avons ambré quand Aaron les a bleu clair. Sans oublié que Julian a des tâches de rousseurs et est imberbe, excepté une petite moustache d'ado qu'il s'est donné tant de mal à faire poussé avec de toutes sortes d'huiles. Aaron, lui, à la capacité d'avoir une grosse barbe fournie mais il se la rase régulièrement disant que son geste est en solidarité avec son jumeaux. 

Aaah les mecs...

- Il n'y a rien que tu as trouvé bizarre chez lui avant sa disparition?

Aaron réfléchis, le menton coincé entre son index et son pouce. Il passe quelques longues secondes dans ses pensées avant de relever ses yeux sur moi.

- Il avait l'aire... nerveux? Il parlait plus souvent que d'habitude de la semaine où il devait remplaçait Orion.

Cette fois, c'est à mon tour de réfléchir. Quelques hypothèses germent dans mon esprit mais une me fait plus peur que les autres... Et si le tueur de mes hommes l'avait prit pour un de mes employés?

- Je vois... Appelle moi si tu as du nouveau Aaron, mais surtout, fait attention à toi, on ne sait jamais...

Mon frère me dévisage soudain, les sourcils légèrement froncé, essayant de décrypter mon visage impassible. La communication, ça, ce n'est pas un truc de famille, on le sait tous.

- Qu'est ce qui te tracasse, Astride?

- Rien. Je lui réponds dans un sourire réconfortant.

Je vois qu'il se résigne et se décide à ne pas insister alors je me lève de mon fauteuil et contourne mon bureau pour venir le prendre dans mes bars avant qu'il ne parte.

- Je t'aime, Astride. N'oublie jamais que tu peux compter sur moi, d'accord? Allez, ciao sorellina.

Et Aaron partit après m'avoir laissé un baiser sur la tempe. C'est mon grand frère, et putain qu'est ce que ça peut être un con, mais rien ne changera l'amour que je lui porte. Jamais.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 23 ⏰

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