Chapitre 18: Ezio

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Les vacances de Noël approchaient, et chaque jour me pesait un peu plus. La solitude avait toujours été ma compagne, un silence lourd que j'avais appris à ignorer. Mais depuis que Lana et Harry étaient entrés dans ma vie, cette solitude me semblait insupportable.

Je passais mes semaines à travailler, à éviter de trop réfléchir, mais c'était le week-end que les choses devenaient encore plus difficiles. Chaque vendredi soir, je prenais la route pour aller voir Harry, qui était toujours chez mon frère, Maelios. Voir son visage s'illuminer dès qu'il me voyait arriver était devenu l'une des rares choses qui m'apportaient un peu de paix. Mais ça ne suffisait pas. Chaque fois que je repartais, je me sentais un peu plus vide, un peu plus perdu.

Le pire, c'était de rentrer seul dans mon appartement. Je me retrouvais à marcher sans but d'une pièce à l'autre, à essayer de ne pas trop penser à Lana, à ne pas me rappeler la douceur de ses sourires ou la chaleur de ses mains. Mais c'était impossible. Elle était partout dans ma tête, même si je l'avais repoussée pour la protéger. Même si je lui avais dit que je ne voulais plus la voir, chaque fibre de mon être criait le contraire. J'avais menti, et maintenant je payais le prix de ce mensonge.

Les week-ends étaient devenus un cycle infernal : aller voir Harry, passer du temps avec lui, puis le laisser chez Maelios et revenir dans cet appartement froid. Chaque fois, c'était un peu plus difficile de partir. Harry s'était attaché à moi, et moi à lui. Il m'appelait "papa" désormais, un mot qui me transperçait à chaque fois. Je ne m'étais jamais imaginé être père, encore moins dans ce contexte, mais Harry m'avait forcé à voir les choses autrement.

Maelios le voyait bien. Chaque fois que je venais chercher Harry, il avait ce regard observateur, presque inquiet. Il savait que j'étais en train de perdre pied. Il ne disait rien la plupart du temps, mais parfois, il me glissait quelques mots.

— Tu ne peux pas continuer comme ça, Ezio, m'avait-il dit la dernière fois, alors que je m'apprêtais à partir. Ce gamin compte sur toi. Tu peux pas juste jouer les fantômes dans sa vie.

Je n'avais rien répondu. Il avait raison, mais je ne savais plus quoi faire. Entre la menace qui planait toujours sur Lana, le cartel, et tout ce qui tournait autour de Gary... C'était un chaos que je ne contrôlais plus.

Et chaque jour qui passait me rapprochait de Noël. Je savais que Lana retournerait voir son père à Londres, et cette pensée me hantait. Je ne serais pas là pour elle, pas cette fois. Même si elle ne voulait plus me parler, je me disais qu'elle devait encore me détester pour ce que je lui avais dit. Ce qui était probablement pour le mieux. Moins elle s'approchait de moi, plus elle était en sécurité. Mais ça ne rendait pas les choses plus faciles.

Je m'assis sur le canapé un soir, regardant sans vraiment voir la télévision allumée devant moi. Le silence me pesait comme un étau. J'avais l'impression que tout était en train de s'effondrer autour de moi, et pourtant, je ne pouvais rien faire pour l'arrêter.

Je me surpris à penser à ce que ça aurait été, si les choses avaient été différentes. Si Lana n'avait jamais été impliquée dans tout ça, si j'avais pu l'aimer sans avoir à la repousser, si Harry pouvait rester avec moi. L'idée d'un futur avec eux me frôla, mais elle s'évapora aussi vite qu'elle était venue. Je savais que je n'avais pas droit à ce genre de bonheur.

Je passai une main sur mon visage, essayant de chasser ces pensées. Le week-end arrivait, et j'allais encore voir Harry. Mais pour combien de temps ? Je ne pouvais pas éternellement garder la situation telle qu'elle était.

J'avais pris une décision. Je n'allais pas laisser Harry passer les vacances loin de moi, pas cette fois. J'en avais assez de le voir seulement les week-ends, de devoir le ramener chez Maelios et de rentrer dans un appartement vide. Ces dernières semaines avaient été éprouvantes, mais peut-être que les fêtes pourraient me ramener un peu de cette chaleur que je n'avais pas ressentie depuis longtemps.

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