Troubled Child

Chapitre 19: Ezio

Nous avons finalement décidé d'aller tous ensemble dans ce petit café du coin, celui où j'avais promis à Harry de prendre un chocolat chaud. Le silence régnait au départ, comme si aucun de nous ne savait par où commencer. Harry, bien sûr, était le seul à ne pas percevoir la tension palpable entre Lana et moi. Il s'asseyait joyeusement entre nous, parlant sans relâche des décorations de Noël, des cadeaux qu'il espérait, et de notre récent achat du sapin. Sa voix légère semblait à la fois apaiser et alourdir l'atmosphère, comme un contrepoint innocent à tout ce qui pesait entre Lana et moi.

Je jetais des coups d'œil furtifs à Lana pendant que Harry parlait, essayant de déchiffrer ce qu'elle ressentait. Elle gardait un léger sourire en écoutant Harry, mais je pouvais voir la fatigue dans ses yeux, les ombres de tout ce qu'elle portait encore en elle. Quand le serveur apporta nos boissons, elle me jeta un regard, hésitant. Nous n'avions pas encore vraiment parlé depuis ce jour, depuis que je l'avais repoussée, et je savais que ça devait être encore douloureux pour elle.

— Alors, comment ça se passe pour toi ? demandai-je finalement, brisant le silence entre nous.

Elle leva les yeux de sa tasse, ses doigts se crispant légèrement autour de la poignée.

— Ça va, je suppose. Les cours, ma mère... tout est un peu... compliqué, avoua-t-elle d'une voix douce, comme si elle cherchait ses mots. Rien n'est vraiment revenu à la normale, si c'est ce que tu veux savoir.

Je hochai la tête, comprenant parfaitement ce qu'elle voulait dire. Rien n'était vraiment "normal" pour nous non plus.

— Et toi ? demanda-t-elle en retour, plongeant brièvement son regard dans le mien. Comment... comment ça va ?

— C'est compliqué aussi, murmurai-je, détournant les yeux pour fixer ma tasse. Je ne savais pas vraiment comment lui dire ce que j'avais sur le cœur. Les mots me manquaient, comme souvent quand il s'agissait d'elle.

Harry éclata de rire à côté de nous, en se léchant les lèvres après avoir bu une grosse gorgée de chocolat chaud. Sa gaieté tranchait avec le poids qui nous entourait.

Je pris une inspiration avant de parler à nouveau. Les mots que j'allais prononcer flottaient depuis trop longtemps dans mon esprit, et je savais que je ne pouvais plus les retenir.

— Tu me manques, Lana, avouai-je à demi-mot, comme si je me surprenais moi-même de cette confession.

Elle se figea un instant, ses yeux cherchant les miens avec une intensité nouvelle.

— Quoi ? demanda-t-elle, sa voix légèrement tremblante, comme si elle n'était pas sûre d'avoir bien entendu.

— Tu me manques, répétais-je, plus fermement cette fois, réalisant à quel point c'était vrai. Chaque jour, chaque moment loin de toi, je sens ce vide. Mais... c'est compliqué, tu sais pourquoi. Je voulais te protéger, mais je n'ai fait que te blesser.

Elle me regarda en silence, ses yeux reflétant à la fois la douleur et une sorte de compréhension. Elle se mordilla la lèvre, comme si elle hésitait entre me répondre ou se protéger à nouveau.

— Et maintenant, Ezio ? Qu'est-ce que tu veux maintenant ? murmura-t-elle finalement.

Je soupirai, sentant tout le poids de la situation retomber sur mes épaules. Je ne savais pas quoi dire, parce que je n'avais jamais vraiment trouvé de solution. La vérité, c'était que je voulais la protéger tout en la gardant près de moi. Mais ce n'était peut-être pas possible. Pas dans le monde dans lequel je vivais.

— Je ne sais pas, Lana. J'essaie juste de faire ce qu'il faut... mais je n'arrive pas à te sortir de ma tête, avouai-je.

Elle détourna le regard, ses doigts jouant nerveusement avec sa tasse. Harry, lui, continuait à jouer avec sa cuillère, inconscient de la tension qui flottait entre nous.