Chapitre 1

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L’équipe du commissariat d’Annecy était sur une affaire compliquée. Depuis plusieurs semaines, ils étaient en planque et se relayaient régulièrement devant le domicile de leur suspect principal sans que rien ne bouge.
Cela faisait maintenant deux heures que Florence et Pascal avaient pris leur tour de garde quand tout à coup, certains mouvements inhabituels autour de la maison du malfrat les interpellèrent. Ils eurent à peine le temps de prévenir leurs collègues au commissariat que la voiture du suspect sortit rapidement de chez lui. Ils commencèrent la filature discrètement lorsqu’après deux kilomètres, la voiture qu’ils suivaient accéléra plus que de raison. Pascal fit de même tandis que Florence s’agrippait à la portière, peu rassurée par la vitesse à laquelle ils roulaient et particulièrement sur les routes sinueuses empruntées par le suspect.

Plusieurs équipes étaient parties en quatrième vitesse du commissariat afin de rejoindre la commissaire et son adjoint tandis que Sissi suivait leur signal GPS sur l’écran et indiquait en temps réel leur position. Mais tout à coup, plus de signal. Elle s’énerva après la machine puis se calma, il devait y avoir une solution. Elle testa avec le téléphone de la commissaire mais rien. Elle les avait perdus. A l’autre bout du fil, ses collègues s’impatientaient.

- Sissi ? Ils vont vers où maintenant ? Demanda avec empressement Nicky.

- Heu… Je ne sais pas…

- Comment ça, tu ne sais pas ? Il est où leur signal ?

- JE NE SAIS PAS… Cria-t-elle plus fort qu’elle ne l’aurait voulu. Y’A PLUS RIEN NICKY !

- QUOI ? Merde, mais c’est pas possible ! Bon, t’inquiète pas, on va sillonner la région. Ils n’ont pas pu disparaitre comme ça. Tu nous rappelles si leur signal réapparait ou si tu arrives à les joindre.

- Ok Nicky. Vous me tenez au courant vous aussi.

Du côté de Florence et Pascal, tout se passait très vite, ils n’avaient pas le temps de prévenir qui que ce soit de leur position.
Après une course poursuite de plusieurs dizaines de kilomètres, Pascal stoppa la voiture à l’entrée d’un chemin et en descendit précipitamment, suivi de près par Florence. Le suspect qu’ils pourchassaient pénétra dans une vieille bâtisse. Ils le suivirent, s’armant avec prudence par la même occasion.
L’homme semblait connaitre ce lieu comme sa poche, il emprunta des escaliers qui plongeaient dans l’obscurité, continuant à courir comme s’il faisait grand jour. Florence et Pascal ne mirent pas longtemps à réduire la distance sauf qu’à l’inverse, arrivés aux escaliers, ils y allèrent à tâtons, le noir grandissant au fur et à mesure qu’ils descendaient les marches.
Arrivés en bas des escaliers, une ouverture donnait sur une grande pièce éclairée de quelques lampes vacillantes. Sur le mur opposé, la même ouverture mais le noir qui en provenait ne leur laissait aucune visibilité sur ce qui les attendait après. Ils avançaient doucement dans cette immense pièce souterraine, pointant leur arme devant eux.
Plus aucun bruit, ils ne savaient pas si leur suspect s’était caché quelque part dans cette salle qui regorgeait d’objets et de meubles en tout genre, impossible d’y retrouver son petit sans tout mettre sens dessus dessous.

Peut-être avait-il filé par l’autre porte ? Il avait été bien plus rapide qu’eux mais les deux policiers devaient tout de même se tenir sur leurs gardes surtout qu’ils n’avaient aucune aide extérieure pour le moment.

Tout à coup, un bruit sourd survint derrière eux, ils se retournèrent et aperçurent la porte se fermer devant leurs yeux. Ils se précipitèrent alors vers l’autre ouverture mais Pascal n’eut pas le temps d’arriver que la porte se ferma également devant lui. Ils entendirent alors des cliquetis et foncèrent chacun sur une des portes, tapèrent, tirèrent sur le moindre morceau qu’ils pouvaient saisir mais rien n’y faisait. Les deux lourdes portes étaient bel et bien verrouillées. Pascal pointa son arme et tenta, en vain, de tirer dessus mais les balles finirent leur course au pied de la porte.

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