Quelques heures plus tard, Florence se réveilla en sursaut, réveillant par la même occasion son capitaine. Elle se rendit compte qu’elle s’était tournée pendant son sommeil et se retrouvait face à Pascal et toujours blottie dans ses bras. Malgré la gêne qui l’envahissait, elle ne bougea pas, elle n’en avait pas envie. Puis son regard commença à s’embuer en pensant à leur relation, au mur qu’elle mettait entre eux, à ses sentiments grandissants pour lui.
- Je suis désolée…
Surpris, Pascal fronça les sourcils.
- De quoi ?
- De vous avoir crié dessus tout à l’heure… de crier sur vous quand ça ne va pas. C’est toujours sur vous que ça tombe.
Il sourit.
- Ne vous en faites pas pour moi. Et puis, c’est sûrement parce que je sais encaisser et que je suis toujours là.
La main de Pascal quitta la hanche qui l’avait accueillie quelques heures auparavant pour venir caresser la joue de Florence qui ferma les yeux pour apprécier ce geste.
Puisqu’ils en étaient aux aveux, Pascal se lança à son tour.
- Je m’en veux de vous avoir demandé d’arrêter les dragouillages…
Elle rouvrit immédiatement les yeux et les plongea dans les billes noisette qui n’avaient cessé de la fixer.
-J’y arrive pas… Continua-t-il tout en caressant à présent ses cheveux.
- J’y arrive pas non plus… Chuchota-t-elle alors que son regard faisait le va-et-vient entre la bouche et les yeux de son capitaine.
Sa main jusqu’alors posée par inadvertance sur la poitrine de son partenaire s’aventura jusque sur sa joue, son pouce dessinant alors le contour de sa lèvre inférieure. Les papillons qui s’agitaient jusqu’à présent doucement dans son ventre, commencèrent à s’affoler lorsque la main de Pascal se posa sur sa nuque. Sans quitter son regard, Florence se releva légèrement pour s’appuyer sur son coude, elle avança lentement pour se rapprocher de lui et effleura sa bouche. Pascal sentit son souffle chaud sur ses lèvres, il n’osait bouger de peur que tout s’arrête, lorsque subitement Florence s’écarta un peu. Surpris, il en voulait plus mais il ne devait pas brusquer les choses et préférait la laisser avancer à son rythme. Il continua de caresser sa nuque tout en contemplant son regard qui, malgré la faible luminosité, semblait briller d’émotion. Il profitait également avec bonheur de la douceur de sa main sur sa joue. Elle n’avait jamais été aussi tactile avec lui et cela le bouleversait mais il ne comprenait pas son hésitation soudaine quand tout à coup, Florence murmura :
- Si jamais on ne s’en sort pas, je voudr….
- Qu’est-ce qui vous prend de penser ça, bien sûr qu’on va s’en sortir, Florence ! Dit-il brusquement en se relevant à son tour et en s’accoudant face à elle.
Elle posa alors son index sur ses lèvres.
- Ecoutez-moi, s’il vous plait.
Il acquiesça d’un signe de tête et l’invita à reprendre. Elle reposa sa main sur sa joue, la caressant avec délicatesse.
- Si jamais… Elle n’osa pas finir sa phrase… je veux que vous sachiez que… je tiens énormément à vous… que je n’ai jamais cessé de penser à votre baiser… que je vous ai menti quand je vous ai dit qu’il ne voulait rien dire… que je n’en peux plus de cette distance que vous avez voulu remettre entre nous…
Il l’écoutait attentivement, chaque mot qu’elle énonçait s’emblait s’imprégner dans sa tête comme un tatouage à jamais gravé sur la peau, gonflant son cœur de bonheur et d’émotion.
- J’ai besoin de vous… Reprit-elle.
Elle n’attendit pas qu’il réponde et embrassa ses lèvres avec douceur, Pascal ne se fit pas prier et répondit à son baiser. Elle bascula sur lui, le faisant retomber sur le dos. Elle était maintenant au-dessus de lui, son regard bleu plongé dans les billes noisette. Pascal caressa sa joue puis replaça une mèche de cheveux derrière son oreille avant que sa main ne glisse dans son cou. Sa peau frissonnait sous ses doigts, elle n’avait jamais ressenti ça auparavant… lui non plus. Il leur fallait se retrouver coincés et peut-être perdus pour que leurs sentiments se réveillent avec force et qu’ils en prennent réellement conscience.
- Je ne veux pas vous perdre… lui chuchota-t-elle tout en effleurant ses lèvres.
- Je suis là, Florence ! Murmura-t-il à son tour contre ses lèvres.
Et comme pour sceller ce moment, elle reposa enfin ses lèvres sur celles de Pascal dans un baiser tout d’abord hésitant, puis plus passionné, laissant leurs mains découvrir chaque parcelle de leur corps. Pascal avait jusque-là laissé Florence prendre les initiatives mais le moment était venu où chacun avait besoin de montrer à l’autre ce qu’il ressentait. Le désir, trop longtemps retenu, se fit plus pressant. Ils ne savaient pas de quoi demain serait fait et laissèrent leurs corps s’exprimer enfin. Ce n’était certes pas le meilleur endroit pour se donner à l’autre mais ils avaient besoin et surtout envie d’enfin déclarer tout l’amour qu’ils avaient l’un pour l’autre.
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Le souffle court et le sourire radieux affiché sur leurs lèvres attestaient de l’agréable moment qu’ils venaient de passer. Ils n’avaient jamais ressenti d’émotions aussi fortes comme si l’union de leur corps était une évidence.
Florence se blottit contre Pascal, caressant le contour de son tatouage qu’elle avait appris à apprécier. Il remonta la couverture sur eux et entoura sa partenaire de ses bras musclés mais tellement rassurants. Le silence qui s’installa entre eux était apaisant, ils avaient besoin de réfléchir à ce qui venait de se passer entre eux. S’ils arrivaient à sortir vivants d’ici, cela allait changer leur vie, encore fallait-il que Florence ne fasse pas machine arrière. Il faudrait qu’ils en parlent, bien évidemment mais pour l’instant, ils voulaient savourer le moment de douceur qui les enveloppait. Ils finirent par se rendormir.