Chapitre 2

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Ils avaient suffisamment de quoi se restaurer pour le moment et Pascal décida de mettre en suspens ses explorations pour passer à table. Il dégagea une petite table des détritus qui la recouvraient et passa un peu d’eau dessus avec un chiffon qu’il avait trouvé au fond d’un des meubles, puis il dépoussiéra deux tabourets et les installa autour de la table. Il tourna enfin la tête vers Florence qui ne disait toujours rien et lui sourit, ravi qu’elle daigne se rapprocher enfin.

- Si madame veut bien s’installer ! fit-il en lui montrant un des tabourets.

Elle hocha simplement la tête en signe de remerciement et s’assit. Pascal continua en passant les assiettes sous l’eau et les mit à égoutter le temps de sa préparation de sardines. Ils avaient beau être coincés ici, Pascal faisait de son mieux pour faire oublier leurs conditions carcérales le temps d’un instant et cela fonctionnait plutôt bien puisque Florence était absorbée par les va-et-vient de Pascal et en oubliait presque où ils se trouvaient. Elle appréciait qu’il prenne les choses en main, cela faisait un moment qu’elle se débrouillait seule du fait de son célibat et se laisser faire lui fit du bien. Pascal l’observa du coin de l’œil et sentit qu’elle se détendait encore un peu plus, il se rendait compte qu’il aimait trouver ce qui pouvait lui faire plaisir.

Il ouvrit enfin les boites de sardines et leur prépara deux assiettes qu’il essaya d’arranger un peu malgré leur maigre pitance, il rajouta quelques biscuits salés pour agrémenter le tout et servit les assiettes. Florence resta le regard fixé sur son assiette plusieurs secondes, lorsqu’un timide sourire s’afficha sur ses lèvres puis elle releva la tête pour regarder Pascal. Il attendait, un regard interrogateur posé sur elle, ne comprenant pas son attitude.

- Même avec rien, vous arrivez à faire une assiette qui donne envie ! Dit-elle en secouant la tête. Moi, même avec une photo pour bien présenter, j’arrive à vous faire un désastre.

Il rit doucement, ne voulant pas la vexer.

- Je sais… je connais vos compétences en cuisine !

Elle ne pouvait pas le nier, ni lui en vouloir, c’était une quiche en cuisine. Elle pinça ses lèvres de désolation et attrapa sa fourchette. Ils dinèrent tranquillement, du moins autant que possible sachant la situation dans laquelle ils se trouvaient mais ils avaient besoin de prendre des forces afin de tenir le coup.

Ils allaient aussi devoir se reposer un minimum et dans des conditions somme toutes convenables s’ils voulaient avoir l’esprit vif pour se sortir de cette fâcheuse posture. Alors Pascal continua à farfouiller les moindres recoins de cette pièce qui était immense, les meubles étaient entreposés de telle façon qu’il avait l’impression d’avancer dans un vrai labyrinthe. Il ouvrait meuble après meuble, parfois vide, parfois rempli de choses inintéressantes pour eux, jusqu’à découvrir un garde-manger plutôt bien garni. Il en informa Florence et tous deux furent soulagés de savoir qu’ils ne manqueraient pas de vivres.

Florence commença à bailler, ses membres devenaient lourds, la tension de la journée y était pour beaucoup et ils avaient vraiment besoin de se reposer un peu.

Pascal aperçut enfin un matelas enveloppé dans une bâche, appuyé contre un des murs. Il se faufila entre les meubles et ramena le matelas qu’il posa au sol après avoir fait suffisamment de place. Il avait également trouvé une couverture qu’il déposa au pied du matelas. Pascal s’assit sur le bord, il ôta ses chaussures et sa veste puis la plia pour en faire un oreiller. Florence n’avait pas bougé de son tabouret et observait son capitaine. Il leva les yeux vers elle et fut troublé par sa beauté malgré la fatigue, les tensions et la trouille de rester coincée ici qui se lisaient sur le visage de sa partenaire.

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