Ambre et émeraude [Fanfic OS Harry Potter]

Ambre et émeraude

Tout était parfait. Tous se prosternaient à mes pieds. Tous sauf... Lui. Ce garçons aux yeux ambres obsédants, dérangeants. Comment était-ce possible ? J'avais tout prévu, comment pouvait-il encore se dresser devant moi avec ce regard de défi ?

-Pourquoi n'es-tu pas tombé à mes pieds comme les autres ? Lui demandais-je en affichant un air de dédain qui me donnait l'impression d'avoir confiance.

-Non, toi. Pourquoi ? Pourquoi veux-tu que tout le monde soit à tes pieds ?

Je fus prise de court. Il était là, planté devant moi, me dépassant légèrement quand bien même j'étais debout une marche au dessus de lui, et il osait rejeter ma question? Je me refusais à me l'avouer, mais j'avais peur. Peur de répondre à sa question. Alors je décidai de l'ignorer.

Mais, d'un geste à la fois doux et rapide, il prit la gourde qui pendait à ma ceinture, l'ouvrit et bu dedans. Le temps que je comprenne ce qu'il se passait, il s'était suffisamment hydraté. Je lui arrachai brusquement des mains, l'empêchant tout au juste de finir la bouteille.

-Comment as-tu su ?

-...Que tu avais mis de la potion d'amour dans toute l'eau du château ? On peut dire que j'ai des yeux et des oreilles aux bons endroits aux bons moments. Quand au fait que ta gourde n'en n'avait pas, c'était juste de la logique. Tu n'allais pas t'empoisonner toi-même !

Il me fallut de gros efforts pour ne pas laisser paraître ma frustration et mon embarras.

-Qui es-tu pour te permettre de me défier ainsi ?

-Qui es-tu pour te permettre d'empoisonner tout Poudlard ?

Je ne puis réprimer un sourire de fierté en l'entendant évoquer mon exploit. Mais j'étais toujours en colère contre lui.

-Cesse de répondre à mes questions par d'autres questions !

-Cesse donc de croire que le monde tourne autour de toi.

C'en était trop. Je ne sais ce qui me rendait la plus furieuse : le fait que sa voix était intensément plus calme et confiante que moi même, ou le fait que ses questions me frappaient en plein cœur, cet espace vide. Je voulais lui hurler dessus, le forcer à se prosterner devant moi comme les autres. Je le haïssais.

Mais au fond, tout au fond de moi, je savais que la seule chose que j'étais capable de faire, c'était de fondre en larmes dans ses bras.

Ses doux yeux d'ambre me fixaient toujours.

Au prix d'un immense effort, je parviens à lui répondre :

-Je ne crois pas que le monde tourne autour de moi.

Malgré mon apparente puissance, malgré ma position en haut de l'estrade de la grande salle, ma robe qui créait une cascade d'émeraudes à mes pieds, me donnant l'air d'une descendante de Serpentard, malgré la présence, planante mais réelle, des autres habitants du château qui me vénéraient tous, malgré tout cela, c'était lui qui menait la danse et nous le savions tous les deux.

-Dans ce cas, pourquoi exiger et forcer tout le monde à être à tes pieds ?

-Je... Parce que...

Ça y est. Les mots parviennent à mon cerveau, mais ils ne veulent pas sortir, parce que j'ai peur. Parce qu'après tout ce que j'ai fait, je me sens faible et stupide comme avant. Parce que je ne veux pas perdre la face devant le dernier à se dresser devant moi. Parce que j'ai honte.

-Tu peux me parler sans crainte, Melia. Renvoie tous tes adorateurs et il n'y aura aucun témoin. Juste toi parlant à cœur ouvert avec moi.

Il a dit mon prénom. C'est si simple, et pourtant, j'en suis touchée.