- Chapitre Deux -

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Lâcher prise. Le lâcher prise, ce n'est pas rien faire. Au contraire, c'est une action volontaire et dynamique. C'est continuer à agir sans s'inquiéter du résultat, s'occuper de l'avenir sans s'en préoccuper. Lâcher prise, c'est renoncer à tout contrôler, c'est renoncer à prouver quoi que ce soit, c'est accepter que l'autre est l'autre, et, que nous sommes nous-même... nous sommes qui nous sommes et non pas celui que nous rêvions d'être.

Lâcher prise, c'est cesser de faire le procès de la vie qui ne nous donne pas ce que nous attendions. À partir du moment où l'on peut lâcher prise, où l'on ne désire plus être heureux à tout prix. On découvre que le bonheur, c'est cette capacité de garder les mains ouvertes plutôt que de les laisser agrippées sur ce que nous croyons nous être indispensable.

© Eckhart Tollé

Lâcher prise. Calmer la rage. Devenir plus sage. Accepter ce que l'on ne peut pas changer. Apprendre à se détacher.



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Iteawon, Lord Bar

23:27

Le bar choisi était plutôt chic. La décoration était moderne, avec quelques touches futuristes. Les couleurs, sobres : noir, gris et blanc. Le sol était entièrement marbré, un beau marbre noir. Les tables étaient entourées de canapés en cuir. Près du long bar, on pouvait voir différentes chaises hautes métalliques, avec également, une assise en cuir. Mais, étrangement, ce bar aux allures froides dégageait une chaleur réconfortante. On s'y sentait bien, à l'aise même. Du moins... à notre arrivée.

Nous étions, avec Yoonah, installées sur les chaises hautes du bar. Ça nous permettait de ne pas trop nous mélanger aux individus déjà présents, de rester tout de même discrètes, de ne pas nous faire remarquer. Enfin, c'est ce que nous espérions.

C'était la troisième fois, le troisième verre. Un troisième cocktail se trouvait devant moi. Un cocktail que je n'avais, une fois de plus, pas commandé. Pour la troisième fois de la soirée, je me retrouvais avec un liquide rose fluo devant moi, pour la troisième fois, on m'offrait un Cosmopolitan. Voilà des semaines que je nétais pas sortie ne serait-ce que pour prendre un verre, manger dans un nouveau restaurant, des semaines que je n'avais pas profité de la vie comme une jeune femme de vingt-six ans.

Des mois même.

Mais, lorsque je regarde ce verre, cet autre verre, je ne peux m'empêcher de me dire qu'une personne dans ce bar, me considère comme une proie facile. Ils m'offrent un verre et après quoi ? J'enlève mon pull et nous nous envoyons en l'air dans les toilettes ? Ma vision des choses a changé, avant, je ne voyais que le bien, la gentillesse des personnes, leurs attentions, leurs sourires. Mais, maintenant, j'ai l'impression de ne voir qu'à travers les lignes, de ne voir que les mauvais côtés. Parfois, je crains de devenir folle. Folle à cause de toute cette peur qui germe en moi, qui se transforme progressivement en haine.

J'en arrive à détester des personnes que je ne connais pas, des personnes à qui je n'ai jamais parlé. Je déteste ce mec installé sur sa table, qui regarde le groupe de jeune femme sur sa gauche. Je déteste aussi ces filles d'ailleurs. Je les déteste tous autant qu'ils sont, parce qu'eux, ils ne se soucient de rien, pas même de la gueule de bois qu'ils auront demain. Ils paraissent si légers, si loin de toute réalité. Si loin du monde, si loin de tous ces problèmes qui peuvent t'arriver lorsque ta vie bascule.

𝗘𝗠𝗕𝗥𝝝𝗦𝗜𝝠 : 𝙻𝚎 𝙲𝚘𝚍𝚎.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant